XXXII- De l'invocation de l'Enfer 3/3

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 Je pénétrais dans la pièce comme dans la précédente. Les voix s'arrêtèrent et tous les visages se tournèrent en ma direction. Je ne devais pas être impressionné par ce que je voyais et ne pas perdre de temps. Alors je posais la première question de ma fausse voix d'Orure :

"Qui est le chef ici ? Des chuchotements montèrent à mes oreilles.

- Une Orure ? Ici ? Comment est-ce possible ? Comment elle a fait pour venir ? Je percevais aussi certaines questions plus paniquées qu'étonnées : Est-ce que notre invocation aurait une faille ? Quelqu'un d'autre est ici ?

- Nous l'invoquons justement ! Dans quelques minutes vous pourrez recevoir vos ordres de l'Enfer lui-même !" S'exclama l'un des hommes encapuchonnés devant moi.

Je décidais de m'approcher de lui. Il y avait douze personnes dans la salle et elles étaient disposées en deux cercles autour du centre de la pièce. Le premier cercle était constitué de huit d'entre elles et le cercle plus proche du centre était formé des quatre derniers. C'est l'un de ces derniers, celui en face de moi à l'opposé, qui venait de prendre la parole. Tandis que je m'approchais. Je me suis tenté à poser une autre question :

"Pourquoi invoquer l'Enfer de cette manière alors qu'il existe déjà les Portes ?

- Mais enfin ! On ne vous apprend rien chez vous ? Il me toisa dans un premier temps avant d'enchaîner : Les Portes sont sa volonté. Mais elle s'amenuise et vous avez peut-être passé par la dernière. L'Enfer se détourne de la Terre d'È depuis la mort de son fils."

Il fallait que je contrôle mon expression faciale et ne rien laisse apparaître. Mais les paroles de ce type résonnaient dans mon esprit. Et il continua :

"Il s'en ira bientôt autre part. Sauf que c'est là que réside l'Equilibre de la Terre d'È ! Dans la lutte entre un bien et un mal.

- Je suis le mal et vous êtes le bien ?

- Ou inversement, c'est selon la référence. Mais là n'est pas la question, Arn. Je perdis toute ma protection à ce nom. J'étais repéré. Mais mon interlocuteur continua à parler. La source de notre pouvoir nous est confiée pour la protection de la Terre d'È. S'il n'y a plus d'ennemi, il n'y aura plus ce pouvoir.

- Alors... Je fis de ma propre voix tandis que mon costume disparu petit à petit. Vous voulez forcer l'Enfer à venir.

- Oui ! S'il vient sur la Terre d'È notre pouvoir atteindra des sommets ! C'est ce que compris l'Elu, au summum de son acte. Pour pourfendre le fils de l'Enfer, qu'il croyait être unique, il arriva à une compréhension de sa puissance. Après avoir rétablit l'ordre sur la Terre d'È, il sentit son pouvoir disparaitre. Jour après jour il eut du mal à se servir de son pouvoir, jusqu'à ne plus réussir à l'utiliser... jusqu'à disparaître lui-même.

- Et c'est marqué dans son carnet, ça ?

- Oui ! Noir sur blanc, ses doutes et ses questions, ses essais et ses échecs successifs. Le Roi a tenté de brûler ce carnet puisqu'il pouvait réduire en cendres ce grâce à qui il était Roi. Mais nous l'en avons empêché.

- Mais... J'étais pris d'un doute à mon tour.

- Oui ?

- Est-ce un mal ?

- De quoi ?

- D'être le héros de la Terre d'È à un instant donné et ne plus l'être après.

- A ton avis ?" Me demanda l'homme toujours encapuchonné, je n'arrivais pas à voir son visage parce qu'il ne m'a jamais jeté un regard. Il était étrangement concentré sur le sol devant lui.

Plus important que cela, sa question me dérouta. Je repensais à deux choses. La première fut les paroles de l'Omotan, du faux Chevalier Dann et de cette idée d'être un pion que l'on jettera dans l'oubli quand j'aurai accomplis ce pour quoi j'étais là. L'autre chose fut les paroles plus anciennes de mon faux père. Je me rappelai la discussion que j'avais eu avec lui et ce qu'il me dit après ma panique face au poids que j'avais sur les épaules.

"- Non, c'est ce que je serais.

- Traître ! Qu'il meure !" Firent deux voix derrière moi.

Je me retournais pour voir deux personnes se lever de leur position et tendre les bras vers moi. Ils se retrouvèrent les pieds, les bras et les mains ligotés de façon à ce qu’aucun membre, petit ou grand, ne me pointe plus.

A cette situation inattendue, le reste des robes bleues s'agitèrent et se levèrent. Tout le monde termina dans la même position, recroquevillés à terre et immobilisés.

"Je trouve cela marrant. Je commençai, je fis deux pas pour me retrouver au centre de la pièce, les quatorze corps encore assez harmonieusement disposé autour de moi. Vous avez besoin de faire des gestes pour utiliser votre pouvoir ? Vous croyez que le claquement de doigt vous aide à faire votre truc ? Je haussais les épaules amusées. Bon... Je fis en laissant un petit silence. Vous êtes bien marrant mais cela se termine pour vous."

Et dans mon esprit se forma une masse au-dessus de la tête de toutes ces personnes et elles les assommèrent.


"A l'assaut ! Fit une voix, celle de Finn qui déboula dans la pièce. Ah bah non, ça se termine ici aussi. Il arrêta sa course sur quelques pas. Alors, Arn, je vois que tout se passe bien ici.

- Oui. Et pour vous ?

- Ahlàlà... Il commença et je pris peur à son air qui prenait une triste mine. On a retrouvé notre pote l'espion qui nous a manipulé en nous emmenant ici... Il laissa un nouveau silence pesant. On lui a mis une dérouillé ! Je crois que Harlan est encore à lui donner de sa botte au cul !"

Et Finn rigola ouvertement, son rire prit tout l'espace dans la pièce et communiqua avec le mien.

[Fin de la Deuxième Partie]

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