Au loin, un claquement de porte. La troupe qui s'amusait dans la petite pièce s'immobilisa un instant. Une voix caverneuse retentit et des psalmodies s'élevèrent dans les airs. Par la suite, un choeur sépulcral résonna dans toute la bâtisse, l'atmosphère devint encore plus pesante. L'électricité qui y régnait retomba laissant place à l'angoisse. Nicolas et sa conjointe retinrent leur souffle. Une main sur la bouche, ils se cantonnèrent dans un silence de mort, afin de ne pas lever les soupçons sur leur présence.

Les litanies s'éloignèrent, peu à peu remplacées par un silence lugubre. Lorsqu'ils n'entendirent plus rien, Nicolas osa pousser la porte donnant sur la pièce chauffée et s'y infiltra le plus calmement possible. Il scruta les alentours, à la recherche d'un éventuel monstre, mais il ne vit que de l'obscurité, les restes de la fête et un journal étendu sur le sol. Il s'en approcha et l'analysa de plus près. Sa reliure en cuir élimé laissait dépasser des pages jaunies par le temps, couvertes de taches de sang et d'autres liquides visqueux. Avec un mouchoir, il souleva le vieil ouvrage, se rendit à la page qui dépassait et la feuilleta. Celle-ci était remplie de codes, d'équations et de symboles. L'écriture raffinée laissait deviner qu'elle avait été rédigée par un savant. Cependant, pourquoi avoir abandonné ici autant de recherches...C'était peut-être la raison de ces traces sombres...