Nicolas atteignit l'entrée. Il tira violemment sur le loquet et sortit en prenant soin de refermer la porte derrière lui. Fatigué, effrayé, à bout de souffle, il s'adossa à la porte. Son coeur, au bord de la crise cardiaque, ne semblait pas vouloir se calmer, son esprit n'était plus que questionnnement. Comment allait-il se sortir de ce bourbier ? Allait-il seulement encore vivre longtemps ?

Empêtré dans cette cruelle machination, il commençait à perdre espoir. La plupart de ses raisonnements venaient d'être déchirés en lambeaux. Lui qui n'avait jamais cru à l'occulte, il était servi. Il inspira profondément, repassa les derniers événements en boucle pour s'assurer qu'il n'avait pas loupé quelque chose. Cela ressemblait à une farce de mauvais goût sauf que le sang sur sa joue, lui, était bien réel et que sa femme, transformée en zombie l'était tout autant.

Brisé, il se laissa glisser contre la porte et découla sa tristesse. Il sanglota un moment avant que de violents coups retentissent. Son coeur s'emballa à nouveau et il s'écarta précipitamment de la porte, trébucha sur les marches détrempées, s'érafla le genou. Il se releva, boitilla jusqu'à sa voiture, fouilla ses poches pour récupérer ses clefs, en vain. Enseveli sous une panique croissante, il courut se réfugier dans le jardin. La porte vola en éclats et la créature déboula dans l'allée gravillonnée, toutes griffes sorties.

Heureusement, la pluie étouffait le son des pas de Nicolas, ce qui lui permit de ne pas se faire repérer. Il continua sur sa lancée et explora le jardin. Des arbres déformés, effeuillés, entouraient l'allée jonchée de feuilles mortes.

Il s'enfonça plus loin dans le bosquet et à mesure qu'il avançait, la lumière se tarissait. Il sortit son téléphone pour s'éclairer et chemina jusquà un croisement. Là, il aperçut un panneau usé dont l'écriture était effacée. Il le contempla un moment avant de comprendre qu'il s'agissait du panneau mentionné dans le journal trouvé plus tôt . Il le sortit et le parcourut à l'aide de la lampe torche. Il crut comprendre qu'il fallait suivre le chemin des chandelles éternelles. Or, il ne vit rien de tel. Au loin, le hurlement si caractéristique du monstre se fit entendre, tout comme le crissement de ses pattes sur les graviers mouillés. Nicolas frémit, repoussa une salve de frissons et se dépêcha de décrypter l'énigme. Il tourna à l'angle et continua sur le sinueux chantier enténébré. Puis tout à coup, une chandelle volante apparut. Elle se posta un instant devant lui avant de s'éloigner tout doucement. Nicolas décida de la suivre et s'enfonça dans l'obscure sylve...