Poupée hantée

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Sans réfléchir, ne cherchant qu' à échapper à une mort quasi certaine, Nicolas chemina sur le sentier éclairé par cette chandelle, flamme magique qui ne vacillait jamais malgré la pluie qui tombait drue sur la petite ville hantée. Il s'enfonça un peu plus loin dans les ténèbres, un peu plus loin dans la sylve et plus il avançait, plus la sensation d'un éventuel non-retour l'envahissait. Telle une sangsue, cette angoisse s'agrippait à lui, absorbant toujours plus le peu de raison et d'espoir qui lui restait. Esseulé, éprouvé, cerné par la noirceur, Nicolas n'osait même plus espérer, il ne désirait plus qu'une chose : survivre.

Au bout d'un moment, la chandelle s'immobilisa et vint se poster devant une cabane difforme. La toiture bancale, les volets décharnés, la porte défoncée, les rideaux morcelés, elle ne semblait ni entretenue, ni rassurante, ce qui fit hésiter Nicolas avant que l'écho du monstre ne résonne à nouveau dans la nuit. Sélène arborait toujours sa couleur vermeille et paraissait se rire de ses mésaventures. Il la regarda rapidement avant d'entrer à contre coeur. Le gond de la porte grinça sinistrement, ce qui fit dresser les cheveux sur la tête du jeune homme. Il se reprit malgré tout et avança, la lampe de son téléphone brandie. La bicoque biscornue se composait d'une pièce centrale couverte de poussière, de toiles d'araignées et d'un réduis. Dans l'âtre rempli de cendres, un vieux chaudron à peine suspendu par une ance rouillée grinçait continuellement. Un vieux rocking chair vide se balançait d'avant en arrière. Quelqu'un était-il passé avant lui ? Il n'en avait pas l'impression. Le parquet crissa, des bruits rompirent le silence opressant.

Nicolas se recula et observa la pièce plongée dans la pénombre. Il s'approcha à tâtons de la porte du placard et attendit un instant. Rien. Il souffla et se retourna vers le fauteuil, il ne bougeait plus. Les bruits se répétèrent et le sang de Nicolas se glaça, son estomac ne fit qu'un tour. Il se baissa un peu et chercha une arme. Il trouva une vieille batte abandonnée à même le sol. Il s'en saisit et à ce moment, la porte s'ouvrit en un grand fracas ; une silhouette décharnée apparut. Nicolas leva un peu plus sa lampe. Une poupée possédée, un sourire sardonique imprimé sur son visage blafard et une faucille à la main, le fixait... Elle leva le bras et voleta dans sa direction. Nicolas hurla et sortit en trombe de la cabane...

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