Chapitre 1

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Dehors le ciel pleure. Il n'est ni mélancolique, ni triste, ni en colère. Ce ne sont pas non plus des larmes de joies. Il laisse juste l'eau coulé. Un peu comme un enfant qui s'amuse à éclabousser l'eau de son bain partout autour de lui, le ciel est une grande baignoire dans laquelle un gosse plein d'entrain ou de caprice s'efforce de partager un peu de sa toilette avec le bas peuple. Oh, merci votre humble altesse! Ou alors, serait-ce quelques jardiniers tout là-haut, qui par ennui, viennent arroser un peu par ci par là ? Bande de voyeurs! Savez d'quelque couleur sont mes d'ssous ? Je préfère penser que par moment, c'est simplement le Vieux Barbus tout là-haut qui nous pisse dessus. Vu toute cette flotte, ça doit être la grosse commission. Sinon, s'il nous pisse pas dessus, alors il a décidé de venir voir un peu ce qu'on fait de beau par ici. Il a vu toute la crasse qu'on fait, toute la noirceur qui nous habite et tente tant bien que mal de donner un bon coup de jais. Bonne chance à toi l'Vieux Barbus! C'est pas d'main la veille qu'on s'ra clean.

Je me reconcentre sur mon écran, et délaisse la vu du dehors filtrée par ma fenêtre dégoulinante. Tien! En voilà un drôle de mot : dégoulinant. Dé-gou-linant. D-égou-linant. Quel étrange mot, à la fois erk! et curieusement étrange. Un peu comme du slime, ou du caca gluant. Le slime c'est du caca gluant ? J'sais pas, mais j'pense que si la matière fécale d'vait être gluante, ce s'rait comme du slime. Et ça f'rait tout plein d'bruit erk! et facinants à la fois.

Où j'en étais ? Ah oui! Mon écran. Comment écrire ? Qu'écrire ? Que dire ? Que faire ? Je me perds encore, dans ce dédale de grisaille qu'est mon cerveau ces derniers temps. J'ai des problèmes de concentration, dit-on. J'pense pas. J'sais pas. J'ai envie de tout et de rien. Je me suis encore éloigné. J'suis pas parti loin j'espère. Je me sens comme un oiseau blessé. Je voudrais voler. Partir. Où ? J'sais pas, partout et nul part à la fois j'suppose. Mais je peux pas, j'ai les ailes qui bougent pas. J'suis cloué au sol. Si j'ai mal ? Oui et non. J'ai pas de bobo, pas de soucis de ce côté. C'est psychique je crois. Je suis oisif ? Peut-être. J'suis mélancolique j'crois. Ma maladie d'la mélancolie, d'l'âme qui pleure sans larme, contamine ma réalité. J'vois tout en gris. Ça va, j'suis pas dépressif non plus.

Où j'en étais ? Ah j'sais! J'vais faire ça. Je tape le clavier, m'arrête, me relis. J'efface et recommence. Je réécris les mêmes mots et recommence. Je sais que si je continue comme ça jamais je posterais. Alors cette fois, pas de retour en arrière! Et pour m'en assurer, j'appuie sur envoyer avant que la pensée de me relire ne me prenne avec son couteau sous la gorge.

" P'tit oiseau vert moutarde, recherche camarade pour flâner l'temps d'un battement d'ailes "

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