Comme chaque mercredi, Maya et Eugénie faisaient une virée shopping en quête de la fringue du siècle. Enfin Maya cherchait la fringue du siècle tandis que sa sœur Eugénie ronchonnait de ne pas aimer le shopping et de ne jamais trouver ce qu'elle cherchait.

— Allez Eugénie ne fais pas l'enfant, t'as dix-sept ans, pas sept ans. Sors de cette voiture immédiatement ou je t'enferme dedans !

— J'en ai rien à faire que tu m'enfermes, Maya. De toute façon, le shopping est une punition pour moi !

— Très bien, joue la gamine par cette chaleur caniculaire, tu ne risques pas de vivre bien longtemps dans la voiture!

Maya verrouilla la voiture avant de croiser les bras, et de fixer sa sœur, avec un sourire en coin.

Au bout d'une minute environ, déjà en sueur, Eugénie abandonna puis s'exclama de colère.

— RAAH, c'est bon ouvre cette fichue voiture Maya, il fait au moins mille degrés là-dedans !

Maya sourit fièrement avant de finalement ouvrir la voiture.

— C'est bien, tu as choisi de revenir sur le droit chemin ! Félicitations Eugénie. Maintenant, tu te comportes correctement s'il te plaît..

— Ouais ouais, bon on va où ?

— Aujourd'hui on ne va pas dans les centres commerciaux, je veux aller voir notre ancienne friperie qui vient de ré-ouvrir après avoir été agrandie. Tu y trouveras ton bonheur!"

Eugénie soupira.

— Je sais encore comment ça va se terminer. Rien ne sera à ma taille ou rien ne me plaira tandis que toi tu trouveras pleins de trucs à t'acheter, comme d'habitude!

— Roh ne dis pas n'importe quoi Eugénie, on allait toujours là-bas avant et tu trouvais toujours quelque chose ! T'es trop dure avec toi-même. Ne pars pas pessimiste, y’a énormément de vêtements, de toutes sortes dans les friperies, tu trouveras quelque chose si évidemment t'arrêtes de faire la tête de mule.

Les deux sœurs se dirigèrent vers l'entrée du bâtiment puis elles entrèrent à l’intérieur, où tout était agencé de façon accueillante et plutôt classe.

— Wow, les filles je suis heureuse d'enfin vous revoir, j'espère que vous trouverez votre bonheur comme au bon vieux temps ! S'exclama une femme aux cheveux rouges.

Les deux filles poussèrent un cri d'excitation avant de courir dans les bras de la femme.

— Oh Magalie ! Ravie de voir que tu as abouti à l'extension de la frip, elle nous manquait autant que toi ! Cria Maya.

— Ouais, on n'avait plus notre deuxième maison ! Plaisanta Eugénie.

Après un câlin de retrouvailles, les deux sœurs se séparèrent pour aller dénicher des merveilles.

Maya chercha directement une robe qu'elle pourrait mettre pour la prochaine fête de son université, tandis qu'Eugénie vagabondait en cherchant quelque chose sans vraiment savoir ce qu'elle voulait. Quelques minutes plus tard, des bacs remplis d'articles colorés lui firent de l'œil, elle s'y rendit, curieuse de voir ce qui s'y trouvait, puis elle farfouilla à l'intérieur. À l'instant même où elle aperçut un semblant de tissu avec un dégradé de couleurs, elle sauta dessus. Mais fronça vite les sourcils de frustration parce que le morceau d’étoffe semblait être tiré par une force dont elle ne connaissait pas la nature.

— Bon t'es bien mignonne mais j'ai vu ce T-shirt avant toi, alors tu vas être une gentille fille et tu vas le lâcher pour que je puisse le prendre.

Eugénie sursauta à l'entente de la voix masculine qui l'agressait. Elle leva les yeux et regarda méchamment le jeune homme brun qui se dressait de façon arrogante, de l'autre côté du bac.

— Tu te prends pour qui pour me parler ainsi? Tes parents t'ont mal éduqué, tu devrais avoir honte d'agresser les gens que tu ne connais pas!

Le jeune homme rit.

— Oh mais elle sort les griffes, la petite. Je suis Taylor Lansing, et maintenant que tu me connais, je peux t'agresser pour avoir ce T-shirt qui ira parfaitement à mon magnifique corps.

Il fit un sourire crâneur, ce qui énerva un peu plus Eugénie.

— Espèce d'abruti ! Tu portes exactement le même T-shirt et je suis pratiquement sûre que t'en as d'autres comme celui-ci, alors laisse-le moi ! D'ailleurs, ça vaut mieux pour ta virilité peu présente jusqu'à maintenant, de ne pas l'acheter.

Elle ricana.

— Oh je vois que t'essayes de me casser car tu me trouves irrésistible et c'est ta façon de ne pas tomber sous mon charme, c’est marrant. Mais t'auras quand même pas ce T-shirt.

Maya arriva en courant.

— Eugénie qu'est-ce qu'il se passe ici ? On t'entend depuis le rayon où j'étais !

— Mais c'est l'autre abruti là, il m'a agressé et ne veut pas lâcher le T-shirt que je veux m'acheter !

Maya roula des yeux, exaspérée de la gaminerie de sa sœur.

— Combien de fois je t'ai dis de te comporter correctement et non comme une gamine ! Je suis désolée de son comportement monsieur.. OH Tay mais qu'est-ce que tu fais ici ? Ta place est plutôt dans les magasins de luxe non?

— Et bien May', je fais du shopping comme toi je pense. Ouais je sais, mais je me suis dis que cette friperie avait besoin de mon passage pour briller.

Maya rit suivie de Taylor qui ne loupait jamais une occasion de se montrer intéressant. Eugénie ouvrit les yeux de surprise.

— Quoi ? Mais Maya tu connais cet abruti ?

— Oh Eug', je te présente Taylor Lansing, c'est un de mes amis à l'université. Et Tay, je te présente ma sœur Eugénie.

— La Fameuse Eugénie. Et bah ta sœur a un sacré caractère Maya, c’est incroyable, on dirait un chien enragé !

— Je suis contente, au moins qu'elle ne se laisse pas faire, même dans une situation comme celle-ci.

La conversation entre les deux amis d'université se prolongea, au point qu'Eugénie finit par se sentir de trop et abandonna l'idée d'acheter ce T-shirt. Elle s'éloigna dans la friperie, sans que personne ne le remarque, à la recherche d'un bandana noir et blanc ainsi que d'une tenue susceptible de lui plaire.

*Du côté de Maya et Taylor*

— Bon je vois que ta sœur s'est sauvée en me laissant le T-shirt.

— Elle était énervée et je peux même te dire qu'elle ne te porte pas dans son cœur, quelle idée de se chamailler pour un T-shirt ! Maya éclata de rire.

— Tu sais que j'aime m'imposer où je passe, quoi de mieux que le faire devant une fille. Je voulais même pas ce T-shirt, je cherchais juste à l'énerver et voir si elle allait m’attaquer.

— T'es tellement un enfoiré Tay !

— Je sais, mais ça ne me dérange pas ! Et pour changer de sujet, tu peux venir passer une soirée à la maison ce soir, avec ta sœur, il y aura Aaron et il veut te revoir !

— Je vais voir si j'arrive à faire venir ma sœur mais pour moi ça marche, ça fait longtemps qu'on a pas fait de soirée chill avec la bande!

— Génial, dans ce cas je te laisse continuer ton shopping. Rendez-vous chez moi vers vingt heures.

— Parfait, à tout à l'heure Tay !

Ils se sourirent puis retournèrent chacun à leur shopping respectif.

*Du côté d'Eugénie*

Elle sortait de la cabine d'essayages pour la énième fois. Cette fois-ci, elle avait un sourire satisfait sur le visage. Ravie d’avoir trouvé deux tenues simples mais néanmoins très jolies et qui lui allaient parfaitement, elle se précipita près des caisses pour y payer ses achats, puis salua Magalie, la gérante de la friperie, qu’elle considérait aussi comme une amie. Elle se dirigea ensuite vers la sortie du bâtiment pour y attendre sa grande sœur, qui arriva une vingtaine de minutes plus tard.

— Enfin t'es de retour, j'ai bien cru que t'allais parler avec l'abruti jusqu'à la fermeture de la frip !

— Ouais ouais, allez en voiture, on a du pain sur la planche.

— Ah oui? Comme quoi?

— On sort ce soir, alors on a tout juste le temps de rentrer à la maison, de montrer ce qu'on a acheté puis de se préparer pour partir. Je ne t'en dis pas plus Eug et tu n’as pas le choix.

Le retour en voiture fut plutôt calme, ce qui changea des trajets habituels lors des virées shopping. Eugénie se demandait bien quel plan foireux sa sœur lui cachait, quelle était la sortie prévue et pourquoi son regard semblait pétillant et vicieux.