Chapitre 7

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  Samedi 2 janvier 2016

  En fin d'après-midi à 17 h, la cloche de mât sonne pour signaler le changement de quart. Les veilleurs Daniel West et Jeff Arnold prennent place dans le nid-de-pie pour une surveillance de deux heures. La vitesse du paquebot ayant été légèrement augmenté, était à présent à 22,5 nœuds.      Pendant ce temps, Cynthia Smith était encore avec quelques amies qu'elle se soit faite au début de la croisière, elle jouait au casino impérial. Parmi ses amies, il y avait Betsy Harrington, la femme d'un PDG d'une filière de fourrures synthétiques, Shirley Davies, épouse d'un PDG d'une parfumerie de luxe et Kimberly Johnston, notaire ; accompagnées des messieurs Carlo Estevez et Nils Douglas. Ailleurs, quatre amis jouent au bridge dans une salle libre en buvant des sodas. Iriséa restée au lit toute la journée sur les recommandations du médecin décida de sortir un peu de la cabine et de prendre l'air à son endroit préféré, à l'avant du navire pour voir les dauphins. Afin d'éviter certaines personnes, elle fit des tours et détours regardant dans chaque couloir, se mêlant à la foule. En se perdant, la jeune fille finit par se retrouver dans le couloir où se situe l'entrée de la salle des machines ; elle regarda sa montre, il était 18 h, l'heure du coucher de soleil.

  Iriséa murmura :

  — Merde ! J'ai perdu du temps pour rien.

  Malgré qu'elle soit un peu loin de l'ouverture de la machinerie, ayant le sens de l'ouïe beaucoup plus développé que le commun des mortels, elle entendit un léger sifflement et tendit l'oreille pour mieux écouter.

  Au-dessus, les passagers et équipages entendirent un énorme « boum » faisant trembler le bateau et ses locataires. Au même moment, une explosion fit voler la porte en éclats et Iriséa se projeta en arrière à l'écart pour l'éviter de quelques millimètres. Elle eut quand même de petites blessures légères sur la tête et les bras, mais malgré ça, après un moment d'étourdissement, elle se releva ; elle monta par les escaliers pour rejoindre sa mère, alors qu'elle était sous le choc.

  Les deux vigies repèrent avec leurs jumelles le feu s'échappant à l'arrière du navire et le plus jeune sonnent trois coups à la cloche afin de le signaler, pendant que l'autre appelle la passerelle au téléphone.

  — Il y a le feu à la poupe ! Je répète, il y a le feu à la poupe !

  — Ok, merci, je préviens les supérieurs.

  Après avoir reposé le combiné, les deux veilleurs se regardèrent droit dans les yeux attendant les ordres. Sur la passerelle arrière, le quartier-maître de quart Josh Marshall avait vu le feux en même temps que la cloche sonnait, alors que des passagers hurlaient qu'il y avait un incendie à l'arrière du navire. Les responsables envoyèrent donc les pompiers pour éteindre le feu.

  Cinq minutes après le paquebot stoppa ; le système d'extinction incendie est hors service.

  Le premier officier de quart sur la passerelle, le Lieutenant Stewart Pearce ordonna d'appeler la machinerie qui comporte : chaudière, blocs moteurs, pupitre de commande dont les arbres d'hélice ; mais sans succès, le timonier Ethan Evers, attendant les ordres. À ce moment-là, matelots et officiers qui travaillaient dans la salle des machines sont déjà morts, dont le deuxième officier mécanicien, le soutier, le chauffeur de la chaufferie 2, les autres techniciens et les trois lieutenants : Kenneth Lewis, Bill Lawgthon et Cameron Davis.

  Les générateurs principaux sous l'explosion provoquèrent l'arrêt du navire et l'électricité, l'eau chaude, la climatisation furent coupées, ainsi que les chambres froides ne fonctionnaient plus.

   Le garçon de la salle Liberty, Alan Stevens, sortit sur le pont et rejoignit le groupe d'hommes qui discutaient politique en se coupant souvent la parole, afin d'essayer de savoir ce qu'il se passait. Le cancérologue Randall Matthew, lui répondit sans ménagement :

  — C'est plutôt à vous de nous dire ce qu'il se passe !

  Philippe Harrington lui balança :

  — Ce n'est qu'un steward de salon idiot, il ne peut rien nous dire !

  — Il faut demander aux officiers, jeune homme, vous devez bien réussir à nous avoir des infos ! Dis alors l'informaticien Tim Griffith.

   Jimmy Franklin, l'architecte, Christopher Davies et le chirurgien esthétique Warren Farrelly, pensaient qu'ils devaient tous attendre que les renseignements se manifestent dans les hauts parleurs.

  Le Chef Steward Justin Richards vérifiait que tout se passait bien dans les salles. Dans la bibliothèque, l'écrivain Orlando Banderas, l'ambassadrice Taina Chen, et le couple Rafaël et Catherina Curtis, tous deux avocats, lisaient chacun dans leur coin pendant les faits, alors que d'autres étaient dans leur cabine comme la journaliste Clara Jenkins, l'étudiante en médecine Lilian Masterson, dont le père lui a payé le voyage, l'ingénieur à la Nasa Bruce Evans, et David et Dana Flemyng qui adore qu'on l'appelle Madame la Sénatrice, même sur ce navire. Puis certaines personnes occupées à droite et à gauche où qu'elle soit dans le couloir demandent aux personnels ce qui se passe, en particulier Nicole McNamara, juge de la Cour Suprême et Anthony Allen, juge dont tous deux passaient un bon moment dans un bar. Charlie Kerrigan, médecin urgentiste et Tabatha Lee, championne de golf, flirtaient dans la salle de sport ou bien deux employés du Night club qui commençait à paniquer.

  Les stewards, barmaid, maîtres d'hôtel et hôtesses ne sachant pas quoi répondre et n'étant pas au courant de quoi que ce soit leur répondirent à tous qu'ils se renseigneraient auprès des officiers.   Un passager très nerveux arrêta sur son chemin l'officier Sam Fleming qui lui dit simplement :   — Tous les passagers seront mis au courant en temps voulu !

  Et celui-ci repartit dans la direction où il devait rejoindre certains autres officiers. Le vacancier quant à lui se plaignit de la réponse au matelot Eduardo Gomez qui fumait une clope, lui-même angoissé et lui donna pour réponse, un haussement d'épaule.

  Sur son chemin, Iriséa rencontra des membres d'équipage qui discutaient entre eux tout en faisant leur travail ; le groupe électrogène de secours avait pris le relais, alors que le bateau avait été brièvement plongé dans le noir.

  D'autres allaient en direction du pont des Ballasts, mais malheureusement, sourde depuis l'explosion, ne comprenant pas tout ce qui se déroulait autour d'elle, la jeune fille arriva enfin au casino ; il était vide. Elle décida alors de retourner à sa cabine dans l'espoir d'y retrouver sa mère.

  Le Commandant qui se trouvait dans son bureau fit son apparition sur la passerelle après avoir reçu l'appel d'urgence du Capitaine en second.

  — Bien, dites-moi tout !

  L'or bleu durant tout ce temps avait commencé à inonder le navire, l'eau avait éteint le feu qui avait envahi la salle des machines. Le contact du liquide sur les transformateurs d'alimentation et le tableau de distribution des groupes électrogènes avait provoqué un court-circuit généralisé sur les réseaux électriques principaux. Elle avait déjà atteint le local barre (les systèmes hydrauliques et électriques commandant le gouvernail) et le local des moteurs électriques de propulsion.

  Une personne se décide enfin à expliquer aux passagers dans les hauts parleurs de rester calme et que l'équipage maîtrisait la situation et qu'il les tiendrait informer. Certains passagers paniqués retournent dans leur cabine et les membres de l'équipage expliquent qu'il y a une coupure d'électricité et que les techniciens sont en train de réparer le problème. Alors qu'une hôtesse faisait de même à homme âgé, il lui répondit furieux :

  — Vous me prenez pour un con ! Il y a eu un incendie et maintenant ça, et vous parlez d'une simple coupure d'électricité, menteuse !

  — Monsieur...

  — Menteuse ! Et il détourna les talons.

  D'autres membres d'équipage, en revanche qui n'était pas de service retournait dans leurs cabines en attendant.

  La cale de stockage des marchandises, le vaigrage et le bordage étaient déjà sous l'eau. Les logements des techniciens commençaient eux aussi à subir la noyade.

  À ce moment-là, le commissaire de bord descend à l'endroit du problème pour évaluer les dégâts accompagnés de l'ingénieur en chef et son second. L'officier Gabriel Brady, le steward de cabine Cristea Woo et le capitaine en second Andrews les avaient rejoints ; conclusion : situation sérieuse, l'eau avait pénétré le navire. Les officiers étaient en colère et inquiets en même-temps.

  De retour sur la passerelle, le commandant demanda au commissaire Carson et à son aide Burton de faire une enquête, puis commença à faire le point.

  Déjà sur le chemin pour commencer l'investigation, le commissaire dit à son collègue :

  — Décidément, cette croisière est maudite !

  — J'en ai bien peur, chef !

  Le commandant ordonne finalement la fermeture des portes étanches.

  Le premier officier alors appuya sur le bouton qui les commande, mais celle de la machinerie étant détruite laissa l'eau passer.

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