Chapitre 15

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  Samedi 14 mai 2022

  Ce matin là , Iriséa la petite peste que le Roi et le conseil considèrent comme un boulet et une sang-mêlé – une injure pour elle profita de l'absence du monarque parti pour l'île de Poséidon depuis le mois dernier, pour aller dans la forêt ; il lui fallait trouver les Amazones. Son grand cousin, lord Ram, lui avait appris à se battre.

  Dans la salle où les soldats ainsi que les gardes royaux s'entraînaient, Iriséa avait été surprise en entrant pour la première fois, il y avait sur les quatre murs toute sorte d'armes blanches : épées, dagues, haches simples et doubles, sabres, massues et autres ; au sol une frise située au centre montrait une scène de la guerre des Grecs contre Carthage et en évidence Arès plus grand que les autres brandissaient son épée en hurlant.

  Comme décor sur ces pans, des tapisseries représentaient les Dieux et Déesses : Arès, Thanatos, Hadès, Éris, Athéna, Bia, Ényo et les Érinyes dans leur action et devoir. Mais elle voulait plus, elle voulait toutes les techniques de défense des Amazones.

  Dans les bois, il y avait des pièges installés par les femmes sauvageonnes, surnom donné par les anciens, mais elle s'en moquait ; elles ne lui faisaient pas peur. La forêt était composée de cyprès, de sapins, d'oliviers – l'arbre d'Athéna, de pins, des hêtres, de châtaigniers et de chênes verts ainsi que de leur frère les chênes-lièges ; ainsi que de platanes. Ces arbres sont des êtres vivants se disait-elle ! Ils nous donnent belle vue de la création du monde et de l'oxygène pour vivre sur terre.

  Au fur et à mesure qu'elle avançait, Iriséa rencontrait les habitants du domaine ; des lapins, des sangliers, des chèvres sauvages et des chevreuils et bien d'autres. En les voyant elle se souvint de la tortue caretta-caretta de la plage ainsi que des lézards sur les pierres qui faisaient leur sieste. Iriséa découvrait avec enthousiasme les plantes et les fleurs qui décoraient ce lieu magique. Ce qui la changea de la cité c'était les chants des oiseaux, cela la reposait. L'arc-en-ciel, faisait un ciel magnifique après les averses et les vents qui soufflaient depuis le mois de novembre. Des aigles survolaient l'île comme des argus.

  Avant d'atteindre la forêt, pour arriver à sa destination, elle fut obligée de passer par tous les villages : Athenae, le village principal et celui de l'étoffe ; Sparta, le village des mines de diamants et des pierres précieuses ; Argos, le village des fermiers et des cultivateurs ; Corinthia, le village des forgerons et des écuyers ; Thebae, le village des joailliers et des épices ; Delphi, le village des ouvriers ; Apollonia, le village des arts ; Mycenae, le village des chasseurs et Tirynthe, le village qui est à quelques mètres de la plage à l'opposé de la cité.

  Parvenue à cette plage, elle fit attention à ce que les trente soldats de la tour aux deux étages ne la reconnaissent pas et elle vit des pêcheurs qui rentraient et accostait leur trière dont ils se servaient pour pêcher. Des navires qu'ils avaient réparés après que l'armée s'en était débarrassée à cause de leurs dégradations survenues pendant les guerres. Étant fatiguée et ayant soif, Iriséa s'approcha de la fontaine du Dieu Glaucos située pas loin de la tour pour boire puis se reposer quelques minutes sur la plage. Elle enleva son manteau à capuche en velours qu'elle avait fabriqué et mis pour se cacher les cheveux et le visage.

  Parmi les hommes qui rentraient chez eux, il y avait un jeune garçon guère plus âgé qu'elle. Il était torse nu comme les autres à cause de la chaleur prévenant la venue de l'été ; au moment où il s'approchait plus près d'elle, elle vit qu'il avait les cheveux châtain et bouclés naturellement.

   — Salut, comment t'appelles-tu ? Et d'où viens-tu ?

  — Bonjour, je m'appelle Nimea et je viens d'Athénae.

  — Tu viens de loin, comment se fait-il qu'une paysanne de la ville du tissu et du marché royale ait échoué dans ce village de pêcheurs ?

  — Je voulais voir d'autres endroits et rencontrer des amies qui se trouvent dans la forêt.   — Je vois, tu parles des barbares !, ce sont pas vraiment les copines des villageois ; tu ne devrais pas y aller et rentrer chez toi.

  — Ceci ne te regarde pas et je n'ai pas de chez-moi. Tu n'as même pas dit ton nom et je ne discute pas de ma vie avec des inconnus.

  — Oh, oui pardon. Mademoiselle sans maison, je me présente : Hippolyte de Tirynthe, pêcheur de la troisième génération dans ma famille et l'homme là-bas qui récupère les poissons dans le bateau noir avec un poisson-paradis dessus, c'est mon père. - lui dit-il en lui montrant du doigt un homme boiteux aux cheveux blanc.

  — Pourquoi un poisson-paradis ?

  — Parce qu'ici c'est le paradis ! On est libre en partant sur l'océan !

  — J'aimerais que cela soit de même pour moi.

  — Ce n'est pas le cas ?

  Ne voulant pas répondre à sa question, elle lui adressa ces mots :

  — Je suis contente de t'avoir rencontré Hippolyte de Tirynthe ! Mais il faut que je me remette en route si je veux arriver avant la tombée de la nuit.

  — Pourquoi si tôt, reste cette nuit mes parents seraient ravis d'avoir une personne avec qui partager notre pain !

  — C'est gentil merci, mais je dois repartir.

  Alors, celui-ci lui dit ces mots :

  — C'est pour moi un grand plaisir de t'avoir connu Nimea d'Athénae et j'espère revoir bientôt ta jolie frimousse.

  — Ce moment arrivera peut-être si je refais le chemin inverse.

  — Alors, j'espère que cela arrivera.

  Elle fit un grand sourire, reprit son chemin et s'avoua qu'il ne lui était pas indifférent, malgré son odeur de poisson. Après avoir nagé pour passer de l'autre côté du mur, elle arrivait dans une clairière, et avoir pris un layon (petit chemin), des cris attira son attention :

— « Vive Athéna, victoire aux amazones ».

   Iriséa comprit qu'elle était arrivée. Après onze jours de marche, elle était fourbue. L'inconvénient des sirènes est qu'elles doivent nager au moins une fois par jour. Dans le cas contraire, elles se sentent mal et les douleurs aux jambes peuvent provoquer l'impossibilité de marcher tant que leur queue de poisson n'a pas été réhydratée.

  Une des amazones entendit du bruit et vint voir ce qui avait pu le provoquer. Elle se cacha dans un buisson énorme où il était impossible de la voir ; la guerrière passa devant avec sa lance dans la main droite, puis rebroussa chemin et dis aux autres :

  — Ça devait être une bête qui traînait dans le coin.

  Finalement, elle changea d'avis, elle n'était pas prête et fit demi-tour en faisant le moins de bruit possible.

  En retournant au village, elle trouva une cabane abandonnée et s'y installa. Iriséa décida de vivre à la Robinson Crusoé en vagabondant dans la forêt à ses risques et périls.

  Pendant ces mois qui s'écoulaient, la jeune fille retourna durant la nuit voir Hippolyte ; au début ce n'était qu'une amitié, puis un flirt, et faisant connaissance l'un de l'autre, ils finirent par être amants en secret.

  Son soupirant accepta ses aventures en apprenant au fil du temps ses raisons sans connaître pour autant son statut au sein de cette société. Ils passaient leurs nuits sur la plage à la belle étoile. Iriséa retournait à l'aube dans son nouveau foyer de fortune.

  La jeune femme savait que son existence dans les bois ne pouvait durer plus longtemps, elle devait prendre sa vie en main d'une autre manière et son histoire d'amour avec ce pêcheur n'était qu'une romance qui ne mènerait nulle part si elle restait. Iriséa avait pris la décision de repartir au palais, mais ne savait pas comment dire à Hippolyte que c'était terminer. Sa liberté se retransformera en chaîne de prisonnier, mais elle la reprendra un jour autrement en affrontant le requin et par la violence si elle n'avait pas d'autres choix.

  Elle reprit la route en direction du château avec la peur au ventre et cette question qui résonnait sans sa tête : qu'est-ce que le Roi allait lui faire ?

  En passant par la maison du jeune homme, elle se rendit compte qu'il était parti en mer, un soulagement pour elle ; mais avec stupeur elle vit un phoque, un phoque moine appelé aussi Monachus-monachus, celle-ci resta quelques minutes pour l'observé jusqu'à qu'il reparte en mer en se demandant ce qu'il faisait là, était-ce un présage ? Ou était-ce la visite d'un Dieu pour la menacer ?

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