Prologue

4 minutes de lecture

Le sol trembla plus fort encore. Lupio saisit le bras de son camarade et le tira sous l'immense toiture. Ils n’avaient plus beaucoup de temps. L’édifice devait tenir. Ils entendaient craquer la structure lourde du bâtiment, les colonnes se brisaient en deux et les employés hurlaient de terreur en courant dans toutes les directions dans l’espoir de trouver une sortie. Comme tout l'environnement bougeait, il courut vers le centre du bâtiment en passant sous l'arc rampant séparant la cour intérieure de l'espace principal. En arrivant dans la grande salle, Lupio regarda les 3 portes qui s’étaient toutes retrouvées obstruées par des éboulements ou des étagères tombées. Les deux mages s'élancèrent pour tenter de sauver les personnes qui avaient été prises sous les éboulements. Les victimes sombraient dans le chaos De la poussière tombait du plafond. La pression exercée sur les cloisons externes semblait pousser le bâtiment à imploser. Le sol se déchira et de nouveau une fissure traversa la pièce. Elle était assez large pour qu'une jambe s'y coince et elle laissait exhaler une odeur de moisissure macérée dans une cave humide. En regardant au fond, on ne percevait rien d'autre que le noir. Lupio se demandait se qui se passait mais il n’avait pas le temps d’y réfléchir plus longtemps. Le plafond se fissurait à son tour. Le mur du fond et une partie du bâtiment où se trouvait sa chambre et ses affaires s'enfonçaient dans le sol. La panique commençait à l'envahir alors qu'il perdait tout ce qui lui restait. Il fixa l'espace vide laissé par l'absence du bâtiment annexe. Le ciel sombre de l'horizon s'étendait au loin mais il était impossible de s'échapper dans cette direction. Il se concentra de nouveau afin de trouver une issue. Les survivants courraient déjà à l'opposé dans l'espoir d'avoir assez de temps et de muscles pour se frayer un chemin vers l'une des sorties ne conduisant pas à la mort. Lupio avait conscience qu'il devait gagner du temps. Des poutres de la charpente tombaient laissant au toit la possibilité de s'effondrer au prochain tremblement violent. Il fit signe à son collègue de se rendre au centre de la pièce, juste sous la pointe de toit. Son ami et lui levèrent les bras. Ils lancèrent une onde de choc qui repoussa la charpente puis envoyèrent du creux de leurs paumes un filet sombre qui retenait le tout en l'air. Les hurlements des victimes cessèrent pendant une seconde tant l'onde les avaient surpris. Puis, les fissures s'élargissant malgré tout, les survivants se remirent à déblayer en panique devant la large porte à l'Est de la bâtisse. Peut être que le pont avait survécu au tremblement de terre, c'était leur seule chance.
Il imaginait de possibles sorties de secours quand une fumée blanche s’éleva de la fissure au pied des deux mages et s’enroula tel un serpent jusqu’à leurs mains tendues. Une nouvelle détonation retentit. Elle était suivie de l'étrange effusion de fumée blanche. La fissure s'élargit et le sol craquait. Un quadrillage de fissure décorait la pièce comme une immense mosaïque se dessinant sous les yeux horrifiés des victimes. Le plafond menaçait toujours et le sol se creusait. Les deux hommes lancaient leur sort en même temps qu'ils déchiraient l’espace du cri de leur effort. Même si les débris étaient plusieurs mètres au-dessus d'eux, ils paraissaient les retenirs à mains nues. Leurs visages rougissaient sous l’effort et des veines parcouraient leur muscles endoloris.
Une curu retira une poutre qui laissait apercevoir l'extérieur. Le pont avait disparu. Elle hurla aux autres la triste nouvelle. Certains êtres comprirent que le sort en était jeté. Rien ne pouvait plus les sauver et tous ces trésors étaient sur le point d'être perdus au même titre que leurs vies. Malgré la situation et la destruction qui les entouraient, ils se turent tous afin de s'imprégner et de bien comprendre les mots qui avaient été prononcés et ce qu'ils implaiquaient : "Nous sommes perdus". La béatitude et le désespoir s'abattaient sur les victimes. Une vague de tristesse avait refroidi l'atmosphère. Le froid nuage de la mort était déjà sur eux. Lentement, ils se remirent à bouger. Ils se placèrent aux côtés des mages. Certains levaient vainement les bras tandis que d’autres encourageaient les seuls personnes capables de sauver l’édifice. La poussière s’accumulait et gênait les respirations. Un nouveau craquement attira les regards du côté de l'annexe. La cour intérieure s'enfonçait complètement dans le sol. La vague de destruction s'approchait d'eux. Il ne leur restait que quelques secondes à vivre.
_ Sauvez la mémoire de Burton ! Hurla un Miru dans la foule.
La surprise passée, un autre reprit l'appel. Puis peu à peu, tous le reprirent. Le grondement de la terre s’affaissant se fit plus violent. De la terre tombait d’un trou du toit ce qui surprit les survivants. Le sol trembla plus fort et s'affaissa à d'autres endroits. Une jeune fille hurla en tombant dans un trou de terre tremblotant. Les autres reprirent leur chant.
_ Sauvez la mémoire de Burton ! Sauvez la mémoire de Burton ! Sauvez la mémoire de Burton !!
Des effondrement se firent entendre dans les autres salles autour d’eux. Un mur explosa et partout autour d’eux, des colonnes s'écrasaient et des murs se fissuraient. Une nouvelle détonation se fit entendre mais celle-ci semblait venir du dessous. La surprise fit cesser l’appel à l’aide. Lupio sur le point de lâcher prise lâcha dans un souffle un dernier « Sauvez la mémoire … de Burton ... » avant de baisser les bras et s’effondrer.
Venant de toutes les fissures du sol, la fumée blanche s’éleva alors plus haut que la foule. Ceux qui ne regardaient pas le plafond qui s’effondrait eurent leur regard attiré par cette énergie qui ne venait pas des mages mais bien du fond de la terre. La fumée se densifiait tellement qu’en une seconde à peine elle devint parfaitement opaque et s’éleva bien au-dessus d’eux. L’énergie se dispersa dans toute la salle. Lupio regardai le plafond et n’eut que le temps d’apercevoir un rocher s’effondrer sur lui tandis que le voile blanc de la mort s’abattait sur lui. Il ferma les yeux, il ne voulait pas voir ça.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire luly ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0