04h49
Le jus des oranges coule au travers du tamis dans la carafe en verre, l'arôme du café fraîchement moulu envahit l'air, la mélodie des firins emplit la pièce pendant que leur lueur l'éclaire, l'eau frémit dans la casserole sur le fourneau en brique.
— Bon ! Il y a assez de jus d’orange et l’eau est bien assez chaude.
Sur ce murmure ferme, Kenji tourne son regard vers la vasque du comptoir. Les aquinas se frottent contre une pile de vaisselle avec de doux clapotis, la nourriture restante dans les assiettes est lentement dévorée par une petite horde.
Je me souviens étrangement de l'agencement de la cuisine… Au centre de la modeste pièce, une table en chêne rustique. De chaque côté de celle-ci se trouve un banc assorti.
Ses mains s'égarent dans la petite étagère murale au-dessus du comptoir, ses doigts déplacent les différents pots en verre chargés d'épices. Son regard fouille les étiquettes, puis soudain, il expire d'un léger soupir.
Où est-ce que j’ai mis le sucre ? Bizarre… J’étais sûr de l’avoir rangé.
Émilie aurait été furieuse de voir un tel bazar.
Il observe le comptoir, scrutant divers aliments secs conservés dans des bocaux en verre étiquetés.
Au moins, je sais que Mizuki a encore essayé de cuisiner, c’est bien, mais elle en a mis partout.
Kenji fouille méthodiquement au travers du fouillis, puis finit par attraper un petit pot au fond du bazar.
— Ah ! Ben, le voilà ! Bon, je ferais mieux de ranger tout ça.
Tu me manques tellement, Émilie…
Avant que sa pensée ne se termine, ses sens s'effacent…
Le lieu change de nouveau.
Me voilà connecté aux sensations de Linda.
Je n'aurais pas pu observer Kenji longtemps, mais je ressens chez lui un passé troublé de nombreuses difficultés. C'est un homme qui a souffert, aimé, perdu, puis trouvé la paix.
Annotations
Versions