05h45
05h45
Pendant qu’il avance dans le couloir étroit, il m’est possible d’avoir une réflexion.
Même s’il n’y a toujours eu aucune manifestation de mon Chishiki…
Le prénom de Naya est le seul qui ne se rattache à rien de concret.
De plus, il n’est pas naturel qu’un observateur conserve sa propre conscience.
Normalement le Chishiki sélectionne le flux mémoriel parmi ceux de personnes déjà mortes.
Il l’extrait, puis lui redonne une masse.
Étrange, le procédé complet m’échappe…
Quelques secondes à peine, pour atteindre le vestibule.
Ses genoux fléchissent alors qu’il met ses chaussures basses…
Son regard se relève pour fixer un pot massif rempli de gardénias qui trône devant la fenêtre.
Papa m’a dit que maman adorait ces fleurs et je sais que Mizuki les aime également.
Il se relève et saisit son armure en cuir qu’il enfile.
Pourtant, ce n’est pas mon cas, même si elles sont très belles et sentent bon.
Il équipe une paire de brassards et de genouillères, puis agrippe la poignée.
Ses pieds avancent à grands pas sur le chemin empierré qui traverse la grande cour.
Son regard suit les firins virevoltant autour de lui.
Ils sont vraiment beaux, mais c’est leur côté lumineux que je préfère.
Il regarde un instant le mannequin d’entraînement sur sa droite.
Mizuki adore l’utiliser, même si elle passe moins de temps dessus en ce moment.
Brusquement, un furvius passe devant lui et grimpe au sommet d’un grand chêne.
— T’es vraiment rapide, toi…
Le mammifère termine à la hâte son repas, puis émet de petits couinements discrets.
— Eh, vu comme tu as dévoré cet insecte, tu avais faim.
Un autre le rejoint dans l’arbre et rapidement, tous deux commencent un acte de procréation.
— On dirait que tu as une partenaire !
Soudain, un souvenir me revient. Michel observe Mizuki en haut de ce même arbre.
Elle agite ses jambes avec calme. Il me semble qu’elle est alors âgée de neuf ans.
— Allez grimpe.
— C’est trop haut, de plus, c’est prendre un risque inutile.
— T’es trop peureux.
— Ce n’est pas de la peur, mais de la logique.
Mizuki agrippe l’intérieur de ses genoux à la branche et se retourne tête
— T’as la tête en bas !
— Non, c’est toi !
Elle rit avec, mais soudain sa jambe droite glisse et elle tombe.
Ses sensations s’effacent et mes perceptions se connectent aux sens de Tatsuya.

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