Michel tourne son épée entre ses mains, les reflets de la lame dansent sous la lumière encore chaude du bas fourneau. Kuroki s’accoude au comptoir et l’observe sans se presser. L’air est plus respirable qu’il y a quelques instants, mais sent encore le métal et la cendre.

— Je constate que tu as affûté la lame.
— Exact.

Le tranchant capte un éclat furtif. Michel abaisse la pointe, effleure la poignée du bout des doigts.

— Tu as aussi remplacé la poignée.
— Elle était usée.

Sans hâte, il rengaine l’épée, le cuir du fourreau émet un froissement sourd.

— Tu sais, même avec le meilleur entretien elle va finir par se briser.

Un silence léger s’installe. Michel esquisse un sourire en coin, les yeux toujours posés sur son arme.

— Je sais…

Il relève enfin le regard vers Kuroki.

— Papa m’a dit d’en changer, mais j’aime beaucoup cette épée.
— Après tout, Kenji te l’avait offerte pour tes cinq ans.
— C’est vrai que ça date.

Kuroki se redresse, croise les bras sur le comptoir.

— Au fait, désolé d’avoir pris du retard pour ton cadeau d’anniversaire.
— Ne t’en fais pas, je comprends que tes commandes passent en priorité.
— Je vais quand même le finir dès que possible, mais je dois encore le peaufiner.

Un éclat de contentement traverse le regard de Michel.

— Super ! Je vais aller te chercher ce minerai d’argent dans la journée.
— Merci, je compte sur toi.

De nouveau, les sens de Mizuki guident mes perceptions alors qu’elle siffle doucement.