08h11

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Sa main caresse tendrement le doux pelage sombre aux touches dorées du karios. Dans le pré, les vaches broutent et meuglent, les chevaux hennissent depuis l'écurie, le chant du coq et les caquètements des poules résonnent dans la basse-cour. Dans un enclos non loin, les cocins propres sur eux sont avec les cochons couverts de boue.

Je suis content d’avoir acquis un karios pour le village.

Kenji, serein, sangle le karios à la charrette. Will sort de l'écurie en s’approchant d’un pas ferme.

— Nous sommes prêts.
— Dans ce cas, il est temps de partir.

Sonia et Joe arrivent avec un air détendu, tous deux rient en se taquinant.

— Je monte à l’arrière !
— Laisse-moi une place, Joe !

Chacun s'installe, Sonia sort un sac en toile.

— Tu comptes dévorer nos réserves avant d’arriver ?
— Inutile de t’énerver ! J’ai acheté ces gâteaux ce matin, Kenji est témoin !

Joe se met à renifler l'air.

— Tu as encore oublié de prendre un bain.
— C'est pas comme si je sentais mauvais.

Le karios avance sans être guidé, ses oreilles à l’affût. Will observe la route pendant que la charrette quitte la ferme des Kulligan. Kenji se tourne vers Sonia qui est assise entre les caisses.

— Tu es toujours aussi gourmande !
— Pas ma faute si les pâtisseries de Samuel sont délicieuses.
— Je me demande même si tu ne bats pas Mizuki.
— Possible, mais je surveille ma ligne.

Joe adopte soudain un rire moqueur.

— Tu fais juste la course pour rattraper les cocins.

Le karios garde sa truffe au sol, son court museau bouge rapidement.
Kenji intervient avec un air sérieux.

— Le travail à la ferme est aussi important que le métier de garde.
— Je sais... Sonia est douée...

Joe se met à rire très fort.

— Surtout quand elle finit couverte de boue !

Will passe la main dans ses courts cheveux et se gratte la tête. Sonia rétorque rapidement.

— Je me demande lequel de nous deux a le plus souvent fini dans la boue ?
— C’est moi, mais toi, tu en as encore sur ton maillot !
— Je ne vois pas en quoi c’est grave ! Toi, tu es trop propre sur toi.

Joe fixe le regard ébène de sa sœur, elle regarde ses iris azur hérités de leur mère. J’ignore comment je le sais cependant... Will tourne légèrement la tête sans quitter la route des yeux.

— Mieux vaut évité de rester plein de boue.

Joe croise les bras en hochant la tête.

— Exact ! C’est un principe de société.
— Ce n’est pas mon problème si les gens sont bêtes.
— Oublions ça ! Donne-moi une pâtisserie plutôt.

Sonia secoue rapidement la paille présente dans ses cheveux bruns.

— Ok ! J’en ai plein de toute façon.
— Un instant !

Kenji adopte un ton ferme.

— Tu as en partie raison,Sonia, mais Joe et Will n’ont pas tort.
— Je ne comprends pas. On ne peut pas tous avoir raison ?
— Une société est un ensemble de règles légales et morales.
— Qu’est-ce que ça change, je suis juste moi-même.
— Tu es libre de tes choix, mais tu dois respecter une norme.
— C’est-à-dire ?
— Selon ton environnement des règles s’imposent.
— Je ne suis pas convaincue. Je suis moi, c’est tout !
— En effet, c'était une explication informelle.

Soudain, Will hausse la voix.

— Je me rappelle ce que Kenji m’a dit quand j’ai commencé à fréquenter Amara.

Sonia fixe les iris ambrés de Will avec une pointe de jalousie.

— C’était quoi ? — La première impression ouvre la porte, c’est à toi de faire le reste.
— Je vais y réfléchir, mais je ne promets rien !
— Au fait, Kenji, le karios a l’air très attentif depuis tout à l’heure.

Sonia fixe le karios avec un grand sourire.

— Il est trop mignon avec ses oreilles pointues, légèrement arrondies.

Joe ricane.

— On n’a pas demandé à quoi il ressemblait !
— Oups, désolée ! Je pensais à haute voix.

Le karios remue sa queue élancée en réaction au compliment de Sonia.

— Il a sûrement senti un animal, reste sur tes gardes.
— Compris, Kenji, je serai attentif.

Sonia se rassoit sur son bouclier, mange rapidement un gâteau. Ses cheveux frottent sur ses épaules. Joe ajuste la corde de son arc. Après plusieurs minutes, le groupe arrive à la croisée des chemins au sud de Hanakaze.

— Il emprunte seul la route d’Ardentia... comment sait-il où on va ?

Kenji sourit devant la question de Will.

— Les karios savent lire dans les pensées et comprennent notre écriture.

Sonia sautille sur place.

— C’est dingue, ce truc !
— Carrément !

Elle fouille de nouveau dans son sac.

— Tiens…

Sa main se déplace vivement.

— Où est passé mon gâteau aux figues ?

Elle commence à grogner de fierté.

— Je parie que Charlotte l’a mangée ! Ma fille est une vraie chipie !

Soudain, le lieu change...

Mes perceptions reviennent sur les sens de Mizuki.

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