11h26
Ses genoux écrase l'herbe, tandis que ses mains s'affairent à cueillir des médicinas. Ses doigts glissent le long des tiges avant de les sectionner entre ses ongles tout en prenant soin de préserver la sève au cœur de la plante en effectuant une petite pliure. Doucement, une mélodie se forme entre ses lèvres.
Dans une clairière apaisée, au cœur de la forêt profonde,
Tu pousses, humble et libre, dans la lumière douce du jour.
C’est ici que je t’ai trouvée, car je savais déjà où te chercher,
Ma belle, ma jolie beauté.
Je voudrais te dire merci, même si cela signifie de te récolter.
Mes mains seront délicates et mon cœur bienveillant.
Que chaque feuille, chaque pétale se sente en sécurité,
Car tu portes en toi une histoire vitale.
Depuis longtemps déjà, tu veilles sur nous en silence,
Diffusant ton parfum léger comme un trésor caché.
Sous les regards pressés du monde,
Tu restes humble, discrète, mais puissante.
Un dernier jour sous ce ciel immense,
Puis je t’emporte, en souvenir, en hommage.
Mais demain, tu renaîtras ailleurs,
Là où la pluie te caressera d’amour.
Et moi, je parlerai à la terre,
Je lui dirai combien tu as su nous plaire.
Combien ton amour fut sincère,
Et combien tu fus précieuse.
Ne crois pas que c’est un adieu,
Ce n’est qu’un au revoir, un hommage silencieux.
Car dans mes mains, tu vis encore.
Petite médicina, merci à toi,
De m'avoir offert ton cœur.
D'un geste souple, Mizuki se relève doucement. Elle attrape son sac et le remet sur ses épaules.
— J’en ai bien assez récolté, il faut que je me dépêche de rentrer.
Alors que son murmure se termine, Michel redevient mon hôte.
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