15h05

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Je ressens sa fatigue, la sueur sur son front, son souffle court, les battements rapides de son cœur tandis qu’elle s’allonge dans l’herbe. Le vent caresse son visage. Après un long moment, ses mots se forment difficilement.

— C’est tellement… dur… J’ai besoin d’une pause.

Elle pose son regard sur le visage de Mizuki dont les yeux sont clos et le sourire serein.

— Pas de problème, prends ton temps.

Mizuki est exceptionnelle, en plus, elle est tellement gentille. Si seulement elle était arrivée plus tôt.

Elle reste allongée en serrant son poing tout en fixant Mizuki qui respire doucement.

— Est-ce que tu as des souvenirs qui t’ont vraiment marqué dans ton enfance ?
— Bien sûr, mes premières règles étaient très douloureuses !
— Vraiment ?
— Je me rappelle avoir pleuré comme un bébé. Heureusement, papa et Michel étaient là pour me soutenir. En plus, Yumi, Annie et Etsuko m’ont expliqué plein de choses sur le sujet.

— C’est vrai que les règles sont parfois très douloureuses. J’ai eu de la chance, car ma mère avait bien pris le temps de m’y préparer en m’expliquant tout dans les moindres détails.

Mizuki regarde soudain Shana dans les yeux et elle rougit légèrement face à la joie exprimée.

— Une fois, quand j’avais treize ans, je me suis baignée toute nue dans la rivière où on est passés.

Shana sursaute de surprise.

— Attends ! Tu t’es baignée nue au milieu de la forêt ! N’as-tu pas ressenti de la gêne ?
— Au contraire ! L’eau rafraîchissait ma peau, le soleil la réchauffait, la brise séchait lentement mes cheveux humides. Une sensation de liberté où il n’y avait que moi et la nature !

— Bon… Chacun est libre de faire ce qu’il aime.

Je ne pourrais pas faire ça. Déjà, me changer ou aller aux toilettes est très gênant.

Cette discussion me rappelle que Mirina non plus n’avait aucune pudeur.

Elle se baladait souvent en culotte, couverte uniquement par sa blouse.

— Au fait, pourquoi n’utilises-tu pas d’arme comme les autres artistes martiaux.

Son intonation devient montante.

— Parce que ça me permet de me sentir libre et de n’avoir aucune contrainte.

Mizuki saisit une petite pierre sur le sol et la lance faiblement en l’air.

— En plus, je peux par exemple utiliser divers objets pour les lancer.

D’une rotation du poignet, elle lance le caillou qui finit par percuter un rocher.

— Et toi, tu as des souvenirs particuliers de ton enfance.
— Eh bien…

Shana hésite une seconde.

— Mon père m’a appris comment viser efficacement ainsi qu’à vérifier la tension de mon arc. J’en ai utilisé un pour la première fois à sept ans en touchant ma cible du premier coup.
Sa voix est enjouée.

Alors que Shana continue de raconter son souvenir, l’un des miens me revient en mémoire. Mirina disait tout le temps que s’habiller est une perte de temps dans la plupart des situations.

Si tu es gênée par ma nudité, ce n’est pas mon problème, et de toute façon, avec le temps, tu t’y feras, Noran. Le corps humain sait s’adapter quand il prend l’habitude d’une situation. Pourquoi ce souvenir particulier me revient d’ailleurs, c’est assez étrange d’y repenser.

— Tu es vraiment douée ! Utiliser un arc, ce n’est pas facile ! J’ai essayé, mais je cassais la corde à chaque fois, alors j’ai laissé tomber. De toute façon, ce type d’arme ne me plaisait pas.

— C’est vrai qu’il est important de choisir une arme qui nous convienne avant de commencer un entraînement, car cela demande du temps, de la rigueur et une grande patience.

Ses sensations s’effacent et mes perceptions se connectent aux sens d’Emma.

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