16h02
La lumière du soleil éclaire la modeste salle à travers la vaste verrière qui sert de plafond.
Debout au centre de la grande table, il scrute les enfants assis sur un banc circulaire. Puis, son regard s’attarde un instant sur la plaque près de la porte :
« classe égalitaire »
Dans tous les cas, mon ERA n’est plus qu’à 259…
Il est possible que mon existence disparaisse si mon Chishiki ne se manifeste pas rapidement.
— Bon, les enfants, il est déjà seize heures. Dites-moi, qu’avez-vous mangé ce midi ?
— On est tous allés à l’auberge, et ma maman nous a cuisiné des frites avec des steaks.
— Tu n’es pas assez précis, Tomo ! Yuna nous a d’abord servi une salade composée en entrée, avec des tomates, des œufs, une vinaigrette douce. Ensuite, pour le plat principal, nous avons en effet eu un steak frites, et pour le dessert elle a servi des mille-feuilles légers achetés à la pâtisserie.
La voix de Camille est très enjouée.
— Je suis content de voir que le repas de Yuna t’ai plu.
— Pas seulement à moi, tout le monde a aimé !
— Parfait ! Je suis également heureux qu’Aya et Yuki aient pu se joindre à nous cette après-midi.
— Désolée. Je voulais attendre Michel, et après j’ai trop aimé le livre qu’on a lu avec Yuki.
— Tu n’as pas à t’excuser, tu es libre de faire autre chose si tu en ressens le besoin.
— On étudie quoi maintenant ? J’ai hâte d’apprendre plein de nouvelles choses !
L’intonation de Camille reste joyeuse.
— Histoire et géographie. À quelle distance est la ville la plus proche de notre village ?
— Elle est à cinquante kilomètres, et il s’agit d’Ardentia.
La voix de Carl est franche.
— C’est une très bonne réponse, elle est d’ailleurs connue pour son architecture unique.
Selon le registre de Linda, Carl a dix ans. C’est le fils d’Amara et de Will et le grand frère de Lila.
D’ailleurs elle est assise à sa droite et l’observe.
— Elle te fait encore mal la cicatrice sur ta lèvre ?
— Non, t’en fais pas.
— Carl, t’as un épi !
Aya glisse sa main dans les courts cheveux de Carl et le recoiffe.
— Merci.
— Je crois que ses bâtiments sont en pierre rouge !
L’intonation de Caroline est légèrement basse.
— Exact, et elle est aussi réputée pour ses artisans et ses artistes.
— Ainsi que pour son marché animé qui attire des visiteurs de toute la région !
Tom complète rapidement la réponse d’Aya avec le sourire.
— Excellent ! Maintenant, qui peut me dire quelles sont les autres grandes villes de notre pays ?
Tomo lève le bras vigoureusement.
— Il y a Célestia, mais elle est super loin.
— Toute distance est relative à la vitesse de déplacement. Quelqu’un a-t-il un exemple ?
— Si on voyage en charrette avec un cheval, on va plus vite qu’à pied !
La prononciation de Caroline est limpide.
— Exact, on peut atteindre entre dix et quinze kilomètres par heure sur une route en bon état.
Alicia bondit de sa chaise.
— Il y a aussi Lumina, c’est la ville où mon papa a grandi.
— En effet, Lumina est à cent kilomètres au sud-ouest d’Hanakaze près d’un volcan.
— Elle est connue pour sa lumière scintillante qui émane des cristaux qui y sont extraits.
La voix de Carl est sereine.
— Exact !
Aya se montre plus énergique pendant qu’elle dessine sur son ardoise.
— Les habitants sont réputés pour leur connaissance de la magie et de l’alchimie.
— Tout à fait !
Tom note avec calme dans son cahier.
— C’est un lieu important pour les aventuriers et les marchands qui cherchent des objets magiques.
— Très bien !
Alicia lève la main plus calmement.
— Lumina est célèbre pour son festival annuel de la lumière, où la population illumine la ville.
— Excellent. »
Les enfants ont déjà de bonnes bases.
— Euh, la ville portuaire d’euh… C’était quoi déjà, po… per… pe…
Les longs cheveux châtains de Lila tombent devant ses yeux sur son visage tout rond. Carl les écarte doucement avant de lui mettre une barrette pour les tenir sur le côté, puis murmure à son oreille.
— Pelichia.
— Pelichia !
Les iris bruns de Carl pétillent de joie, tandis qu’il regarde sa sœur sourire.
— Très bonne réponse, Pelichia est la plus grande ville portuaire d’Élidia.
— Elle fournit du poisson sur tout le continent de Férentia avec sa pêche exceptionnelle.
Tomo affiche un large sourire.
— Bonne observation.
— D’ailleurs, tous les villages de pêcheurs viennent y vendre leur prise.
Caroline remue sur sa chaise en serrant ses jambes.
— C’est tout à fait vrai, mais n’hésite pas si tu as besoin d’aller aux toilettes.
Elle se lève d’un bond et court vers la porte.
— Mercia ! C’est une ville agricole ! Maman m’y a déjà amené une fois, il y a plein d’apinas.
L’intonation d’Aya est très forte.
— Exact, Mercia gère les principales ressources agricoles du pays.
— On trouve tous les produits agricoles là-bas.
Celle de Carl aussi est intense.
— Exact, mais chaque ville ou village a une certaine autonomie.
— Mercia est capable d’alimenter tout le pays et même de fournir nos voisins.
La voix d’Aya se fait encore plus virulente.
— C’est vrai.
— Elle produit des fruits, des légumes, du bétail, et transforme le surplus sur place.
— Vous êtes calé en géographie, parlons d’histoire. Citez-moi les gens célèbres qui vous inspirent.
— Mizuki ! Parce qu’elle est super forte, belle et intelligente.
— Michel ! Parce que c’est le garçon le plus fort et le plus beau du village.
Tomo et Aya s’exprime exactement au même moment.
— Thomas a dit des personnages historiques, pas les gens populaires du village !
— Merci de le souligner, Camille. Je comprends votre admiration pour Mizuki et Michel, mais…
— Moi, je veux parler de ma maman, elle fait tout plein de vêtements !
Yuki parle avec sa petite voix timide.
— On peut parler de mon papa. Il défend le village !
Alicia adopte une voix énergique.
Selon le registre de Linda, Lila a seulement six ans, tandis qu’Alicia en a sept.
Soudain, Caroline entre de nouveau dans la salle.
— On pourrait parler de Linda, elle écrit plein de livres !
— Et mon papa, c’est le meilleur chasseur au monde !
Carl parle d’une voix pleine de fierté.
— Mon papa, il fabrique les meubles et les maisons, et ma grande sœur l’aide.
Charlotte est très expressive, même si sa voix est calme.
— Bon, prenons un temps libre pour rédiger des copies et faisons ainsi un peu de français.
Les enfants prennent leurs ardoises avec enthousiasme et sourire.
Ses sensations s’effacent et mes perceptions se connectent aux sens de Richard.
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