Elle traverse le poste garde comme une furie, ignorant les stands encore présents.

Après un long moment de silence elle arrive au poste de garde et aperçoit Henri.

On dirait qu’il regarde une carte de la région…

Elle s’approche du panneau d’affichage d’un pas lent en expirant.

— Est-ce que ça va, Henri ?

Il se retourne avec calme et l’observe attentivement.

— Bien sûr, et toi, tu as pu trouver les médicina ?
— Oui, mais j’ai besoin de ton aide.
— Dis-moi tout.
— J’ai tué des grikans qui ont attaqué des aventuriers.

Le visage de Henri affiche soudain de la surprise.

— Des grikans !

Sa voix est grave.

— Est-ce que tu vas bien ?
— Ça va, je n’ai rien, mais seule Shana a survécu.
— Shana ? Où est-elle ?
— Je l’ai ramené au village et confié à Michel.
— Où est-ce que ça s’est produit, et combien de grikans y avait-il ?
— La clairière de l’autel du dernier sacrifice et je dirais une vingtaine.

Elle marque une pause.

— On a laissé les corps sur place, tout comme ceux des compagnons de Shana.
— J’irai chercher les corps à l’aube.

En serrant ses poings, elle fixe le sol.

— Henri… Je m’en veux d’avoir tué les grikans, même si Shana a dit que je ne devrais pas.
— Shana a entièrement raison, ne t’en veux pas et n’hésite jamais à le refaire.
— Mais tuer, ce n’est pas bien !
— Pour les grikans, c’est différent, ce sont des monstres cruels et sanguinaires.
— Est-ce qu’on va enterrer leurs corps ?
— Non, les vulturis viendront les manger sans rien laisser.
— Je sais, mais est-ce bien ?
— Ils ont leurs propres traditions et coutumes et ce n’est pas à nous de nous en mêler.
— D’accord, je comprends, je dois aller voir Yumi. À plus tard.
— Bien sûr.

Bien qu’elle rumine dans sa tête, ses pensées ne sont pas concrètes.

Elle emprunte avec calme une ruelle sur la droite…

Ses sensations s’effacent et mes perceptions se connectent aux sens de Kuroki.