Elle longe le sentier derrière la forge. Au loin, la maison de Yumi est déjà visible et la cheminée fume. Marc remonte le chemin en tenant la main de Clarisse.

Le registre de Linda indique qu’ils ont quatre-vingt-trois ans.

Elle s’arrête près d’eux.

— Vous venez de chez Yumi ?
— En effet.
La voix de Clarisse est douce.

— Est-ce que vous avez encore mal au dos ?
— Un peu, mais avec les soins de Yumi, c’est supportable.
Celle de Marc est rugueuse.

Clarisse prend doucement la main de Mizuki dans la sienne.

— Sinon, qu’as-tu fait aujourd’hui ?
— C’est une longue histoire, pour le moment j’apporte des médicina à Yumi.

Marc se frotte la tête.

— Dis-moi, comment as-tu fait pour développer le mizuara ?
— J’ai beaucoup observé les mouvements des animaux pour m’en inspirer.
— C’est intéressant. Je ne pensais pas qu’on pouvait développer un tel savoir ainsi.

Clarisse relâche la main de Mizuki.

— On va rentrer, passe nous voir quand tu veux.
— D’accord.

J’adore Marc et Clarisse, ils sont super gentils, même si leurs visages sont très ridés.

Mizuki reprend une marche calme.

Après quelques minutes, elle arrive devant la maison de Yumi, puis pousse la porte.
Elle entre et retire rapidement ses chaussures avant d’aller dans le salon.
Yumi est assise dans son fauteuil à bascule.
Mizuki pose son sac près du canapé en face, puis s’assoit en souriant.

— Alors, as-tu trouvé les médicina ?
— Oui, je te les ai apportés.

Elle ouvre son sac avec calme, puis sort les plantes et les donne doucement.
Yumi les examine méticuleusement en les manipulant avec soin.

— Merci. Elles sont magnifiques, mais est-ce que tu te rappelles leur utilité ?
— Elles sont utilisées pour leurs propriétés anti-inflammatoires, analgésiques et antiseptiques et servent également pour traiter les infections fongiques et les affections cutanées telles que l’eczéma et le psoriasis. Enfin, pour les transformer, on fait sécher les feuilles avant de les broyer pour créer des préparations topiques qui peuvent servir pour des bains thérapeutiques ou des compresses.

— C’est très bien, tu as de la mémoire et de la rigueur, d’ici quelques années tu pourras me succéder, mais je vais aller nous préparer du thé et ranger les herbes. Est-ce que tu veux bien passer la soirée avec moi ?

— Bien sûr, avec plaisir. Je vais t’aider à tout préparer.

Mirina disait toujours que les plantes étaient une des clés de notre santé.

Alors que ce souvenir me revient…

Ses sensations s’effacent et mes perceptions se connectent aux sens de Michel.