Chapitre 2

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Ils se trouvaient dans une petite pièce où un bureau en bois verni regorgeait de manuscrit et de document. Plusieurs étagères débordaient d’ouvrages en tous genres ce qui étouffait les cris et les sirènes du Samu à extérieurs. Personne n’osait parler … Des sonneries de téléphone rythmaient les longues minutes passées dans cet enfer. Une ambiance sinistre et tragique régnait dans la salle où, seule une poignée de personnes demeuraient à présent.

— Qu’est ce que c’était que ça bon sang ! jura le géant.

— Que ce passe t-il, nous sommes condamné ici, dit une vieille dame qui se précipita vers une petite fenêtre qui donnait sur la route en soulevant légèrement un petit rideau en dentelle.

— Regardez, reprit-elle. Des voleurs pillent les boutiques, les gens cours partout. Et au loin je vois une épaisse fumée noire, c’est horrible.

— Que leur sont-ils arrivés ? Avaient-ils la rage ? demanda le colosse abasourdit.

Ils installèrent l’homme blessé au cou la tête légèrement soulevée par un sac à dos, son frère s’occupait de lui. Le géant fouilla dans les placards à la recherche d’une trousse de soin et de quoi se préparer à une éventuelle menace. Adossé à un mur, William restait immobile et silencieux.

Le professeur était au fond de la salle, et faisait les cent pas.

— Ce ne sont pas les symptômes de la rage, c’est l’épidémie… Voila ce qui se passe à Lille et dans les autres villes du monde. Voila pourquoi je suis venu… Je ne connais pas la raison d’une telle folie, il faudrait que je puisse analyser ces gens… tant de secret, la nature est fascinante acheva t-il.

— Fascinante ?! Accusa le géant.

Il déposa une bande et de quoi soigné le blessé.

Le professeur sursauta.

— Vous plaisantez, ces créatures ont failli nous tuer, reprit-il.

William bouillonnait de rage.

Le professeur répondit calmement avec détachement :

— Se sont des personnes malades, doit-on renier l’humanité de ces gens à cause de leurs violences ? Elles nous ont attaqué, j’en suis conscients mais tous les tueurs ne sont pas des créatures voir même des zombies. Nous ne sommes pas dans un film, nous devons les soigner.

— Comment osez-vous les appeler « créatures », vociféra William. Vous vous êtes regardé avec vos deux mètres et vos canines de loup. Vous êtes recouvert de poils comme un ours, et votre musculature est démesurée… c’est vous la créature ici.

Le géant baissa les yeux, il semblait touché par les mots du professeur, puis il dévisagea William. Un instant William cru qu’il allait se jeter sur lui et le ruer de coups mais il ne fit rien.

— Et vous, William pointa du doigt le frère du blessé. Vous avez assassiné ma femme, je l’ai vu. Du sang imprégnait ses yeux.

— Pardonner moi, elle avait mordu mon frère et elle ne le lâchait pas. Les autres fous arrivaient, je devais le mettre en sécurité.

La colère s’empara à nouveau de William. Sa vu se troublait par les larmes qui montaient peu à peu.

— Monsieur, inutile de revenir sur ce qu’il c’est passé. Nous sommes tous désolé. Nous devons à présent nous serrer les coudes pour sortir d’ici et rejoindre nos proches, dit une femme pour abaisser la tension.

Le frère avait l’air compréhensif et honnête, ça ne mènerait nulle part de parler avec lui se résous William. La vieille femme avait raison, il devait à tous prix retrouver sa fille pour la mettre en sécurité.

— Elle n’est pas morte votre femme, elle poussait la porte avec les autres malades, avoua le géant.

William sentit un élan de bonheur au plus profond de lui. Elle était donc en vie, simplement malade donc elle pourrait être soignée. Ces pensées asséchèrent les larmes de William. Il se redressa, il était si difficile de dire merci à cet homme qui pourtant l’avait sauvé la vie. Il resta sans voix en le dévisageant.

De nombreux téléphones continuèrent de sonner. Certain avait le sourire, d’autre pleurait ou restait silencieux. Parfois on entendait un hélicoptère passer, sans doute les secours mais il était difficile d’en avoir la certitude.

— Il reprend son souffle, lança le frère plein d’enthousiasme.

Tandis qu’il faisait un garrot en serrant une écharpe au dessus de la blessure coupant ainsi l’hémorragie.

— Tu m’entends ! La voix tremblante en lui épongeant la sueur qui coulait de son le front.

William s’éloigna et s’assit par terre et prit son téléphone. Il appela chez lui en espèrent entendre cette petit voix qui le soulagerai de toutes ses blessures. Les sons répétitifs du haut parleur duraient une éternité. Une boule se forma dans son ventre, ses mains devenaient moites. L’idée de perdre sa fille le terrorisait bien plus que de voir sa propre femme devenir folle au point de vouloir le tuer.

— Tiens, bois.

Le professeur l’avait rejoint et lui tendait une bouteille d’eau.

— Comment vas-tu ?

Il s’assit à coté de lui.

— Ma femme … ma fille … elles sont … ma fille est à la maison, elle ne répond pas au téléphone, son regard fixait le sol et ses mains attrapaient ses oreilles.

— Je connaissais Miyuki, c’était une collègue incroyable et une pointure en science. Elle a toujours voulu se battre contre la drive génétique. Tu as la même vision des choses alors accroche toi et rend la fière. Il tapota l’épaule de William en espérant le rassurer.

— Il faut que je retourne auprès d’elle, il faut que je sorte d’ici …

William prit une grande respiration pour retrouver son calme et avoir les idées claires. S’il voulait retrouver sa fille saine et sauve, il devait garder la tête « froide ».

— Vous avez raison professeur, je dois la rendre fière.

— Vu la conjecture actuelle, vous pouvez me tutoyer et m’appeler Rewel. Il sourit.

Continue ce qu’elle voulait faire, ce que tu voulais faire il y a bien longtemps. Mettre fin à cette dérive génétique qui aujourd’hui nous a amené à cette catastrophe. Aide-moi à trouver un vaccin et ta femme serra sauvée. Il lança un sourire complice à William qui le lui rendit. Des adultes meurt, ou tombent malade tous les jours et nous devons l’accepter, par contre une petite fille ne doit pas subir cela alors nous allons la chercher et la mettre en sécurité.

À ces mots William fut comme désenvouté par la peur. Il avait l’impression que Rewel arrivait à ressentir les émotions qu’il ressentait, sa voix douce et chaleureuse lui redonnait courage. Il devait être fort, et retrouver sa fille vaille que vaille.

— Suis-moi, nous allons discuter avec les autres et trouver un moyen de sortir d’ici, ajouta-t-il.

Ils étaient plus que huit, enfermés et piégés. Dehors les bruits de klaxon et des hurlements résonnaient au loin. Des grognements graves prévenant de la grande salle traversaient les murs.

— Où mène cette sortie, William pointa du doigt en direction d’une porte en acier serti d’un logo vert lumineux.

— Elle permet de se rendre sur le toit, affirma Rewel.

— C’est de la folie de sortir d’ici, attendons les secours ou bien l’armée, dit la vieille dame.

— Je regrette, dit William, ma fille à besoin de moi.

— Personne ne m’attend vous savez, alors je préfère rester dans ce bureau… ajouta-t-elle.

— Nous restons également ici, mon frère a besoin de soin au plus vite.

Ce dernier lui tenait fermement la main.

Le professeur regarda par la petite fenêtre. Il vit deux silhouettes d’hommes marcher de manière désarticulée, du sang coulait de leurs multiples blessures. Ils se dirigeaient vers la fontaine au centre du jardin. Ils basculèrent la tête la première dans l’eau aux cotés de dizaine d’autres corps. La peau des cadavres semblait toute molle, comme si les os et les organes avaient été occultés. Plus loin, une femme griffait le torse d’un pauvre monsieur qui se débâtait en criant.

Soudain la tête de la femme explosa dans un bang sonore. Un énorme tank surgie dans la rue d’en face où plusieurs militaires armées tiraient sur les personnes folle qui les attaquaient.

William et les autres rejoignirent Rewel pour assister à la scène.

— Il faut leur dire que nous sommes ici, s’excita la vieille dame.

— Non, vous avez-vous ce qu’ils ont fait. Ils tirent sur des personnes malades, c’est inadmissible, rétorqua William.

— Il ne faut pas faire confiance à l’armée dans des périodes sombres comme aujourd’hui. Depuis peu, elle impose un régime très spécial qui se rapproche fortement de la dictature …

— Nous sommes en France, aucun régime de la sorte ne peut se mettre en place reprit la vieille dame qui essayait d’ouvrir la petite fenêtre.

— Il dit vrai, dit William à voix basse. Dans de nombreux pays où une épidémie similaire s’est déclarée, l’armée a rapidement mis en place un régime totalitaire. Lorsque le chaos se met en place, le choix devient limité pour faire régner l’ordre. Il n’est pas impossible que ce scénario se mette en place en France.

La vieille dame baissa les yeux et s’assit dans un coin de la pièce.

Le blessé gémissait et grelottait. Sa peau foncée virait au blanc, et ses yeux gonflaient. Le pauvre il devait à peine avoir 20 ans et souffrait le martyr. Son frère, relativement plus costaud le regardait dévasté, il avait les mains jointes et récitait une prière.

Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis leur arrivée dans le bureau de la mairie. Certain élaborait des plans pour sortir de cet enfer, ce qui était évidement impossible contenu du fait qu’il n’y avait qu’une seule sortie où les malades les attaqueraient sans la moindre hésitation.

— De l’eau ! dit d’une voix faible le blessé. J’ai besoin d’air. Ses lèvres étaient craquelées, asséchées.

Alors que son frère demandait de l’aide pour l’aider à le porter, le colosse aux cheveux long se dirigea vers le blessé et le souleva comme si il portait un coussin de plume. Il alla au niveau de la porte de secours, l’ouvrit et pencha sa tête des deux côtés pour s’assurer que la voie était libre. Le frère le succéda ainsi que le professeur Rewel après un moment d’hésitation.

— J’ai eu les secours grâce au numéro privé de ma femme, une ambulance arrivera bientôt. Quant à moi, je vais chercher ma fille, je ne peux plus attendre. Je vais prévenir les autres.

— Pourquoi ne pas attendre les secours avec nous ? Ils vont vous aider vous aussi, dit la vieille dame.

— Il est possible qu’ils deviennent fous comme tout le monde. Je ne veux pas prendre le risque. J’’habite pas loin et ma fille à besoin de moi immédiatement. En plus, je n’arrive pas à joindre sa baby siter.

William ouvrit la porte de secours qui menait à un petit couloir d’évacuation ou la lumière était faible. De la poussière stagnait dans les environs. Le couloir était un cul-de-sac qui se terminait par un escalier. Celui-ci débouchait sur une trappe ouverte. Il monta l’escalier et se retrouva sur un toit plat et gravillonneux. Il s’approcha du rebord et regarda au alentour. D’innombrables corps mutilés jonchaient le sol autour de la fontaine. Certains avaient des entailles, d’autres des morsures sur tout le corps. Une ambiance macabre régnait à présent. De toute part, des traces de sang souillaient l’herbe du jardin, des volutes de fumée grisâtres émanaient des décombres de voiture retournées. Une odeur pestilentielle semblait stagner dans les environs. Il eut un haut-le-cœur et fit deux pas en arrière pour reprendre ses esprits. Il avança un peu, ses pieds s’enfoncèrent dans les graviers fins. Il aperçut les deux frères assis près de la grille de ventilation, le professeur était au chevet du blessé et prélevait du sang dans une petite fiole.

— Que faite vous ?! dit William intrigué. Il avait relevé son tee-shirt sur son nez pour masquer l’odeur infecte.

— Laissez le faire, haleta le blessé, le teint cireux. Il m’a demandé mon autorisation. C’est pour la science m’a t’il dit.

Rewel esquissa un sourire. Il referma sa fiole et se dirigea vers le géant qui était plus loin, le dos tourné vers l’horizon, les cheveux flottant au vent. William les rejoignit et s’alluma une cigarette.

— Une ambulance arrive.

Le blessé ferma les yeux en signe de gratitude.

Il tira sur sa cigarette.

— Je suis désolé pour votre femme. Je devais à tout prix sauver mon petit frère.

William ne répondit pas.

— Je m’appel Sékou. Et lui c’est Jalil, dit-il sur le ton de la conversation.

William ne le regardait pas. Il tira à nouveau sur sa cigarette, les sourcils froncés.

— Vous savez, rien n’est plus fort que le lien fraternel. Nous aurions tous réagit comme lui, et puis votre femme est encore en vie, dit le colosse.

— Que savez-vous ? Hein ?! Vous avez vu votre femme devenir folle devant vos yeux peut être ? Ou je suppose que vous avez aidé votre frère blessé à la gorge ? Arrêtez de me faire la morale. Vous vous sentez supérieur, vous les modifiés avec votre physique et votre apparence. À quoi cela peut-t-il vous servir ?

— Parfois nous faisons des choix par survie que nous regrettons ensuite…, répondit le géant. Ses yeux bleus pénétrant fixaient William.

Ce n’est pas cette réponse qu’avait prévu William, il resta sans voix. « Il a du servir pour l’armée » se dit-il, des lointains souvenirs de sa sœur surgirent dans son esprit, le chagrin aussi. Elle était tireur d’élite dans l’armée, une femme courageuse qui avait choisi de donner sa vie pour protéger notre pays. Vint le jour où les modifications du génome humain furent légalisées et appliquées aux soldats. Le but était de rendre les patrouilles encore plus efficaces au combat. Sa sœur avait dû s’inoculer de l’ADN d’aigle pour accroitre son acuité visuelle. Malheureusement, les mutations se sont faites au mauvais endroit sur son génome se qui a été tragique pour cette pauvre femme ayant un avenir prometteur.

— Inutile de revenir sur ce qui c’est passé, évitons de se disputer, apaisa Sékou. Commençons par se présenter, et après trouvons un moyen de partir d’ici.

— Tu as raison dit William.

— Je m’appel Orvar.

Les tensions entre les deux hommes se clamèrent.

— Professeur s’avez-vous ce qui se passe, demanda William.

— Il se pourrait que cette épidémie soit l’œuvre d’une modification génétique non contrôlée. Je m’explique, l’avancée de la génétique a révolutionné notre société, mais nous, les scientifiques avions mis en garde les consommateurs. Seulement, peu de gens écoutent nos recommandations. Chacun peut se procurer clandestinement les fameuses enzymes modifiées et s’en injecter une dose sans contrôle médical. Aussi, s’injecter plus de 3 doses conduit à des malformations irréversibles ou des changements de caractère. Cela à conduit au plus gros problème que l’humanité n’avait jamais connu. On l’appel la dérive génétique, lorsque l’ADN des êtres vivants évolue trop vite et ne permet plus à l’individu de vivre dans l’environnement actuelle. Destruction des espèces, ou modification extrême conduisant à un paradoxe biologique. C’est peut être la cause de cette épidémie. Néanmoins, si cette pratique est bien encadrée, on peut obtenir de très bons résultats comme pour le cas d’Orvar fini t il en essayant de mettre un peu de joie dans son discours.

Ce dernier grommela puis attacha ses cheveux en arrière.

À ce moment William vit un tatouage énigmatique sur son arcade sourcilière.

— Seulement un point m’échappe, Comment se fait-il que toute ses personnes deviennent folles en même temps, reprit le professeur.

William écrasa sa cigarette.

— Oui, surtout que ma femme n’avait aucune modification génétique. Et il possible de trouver la cause de ce qui a pu provoquer ce cauchemar et mettre en place un vaccin ?

— Probablement, je vais commencer par analyser le sang prélevé. Ensuite il faudrait que j’observe les cellules d’une de ces personnes folles afin de déterminer si nous avons à faire à un virus, une bactérie ou autre chose.

— Comment pouvez-vous être sûr que c’est un problème génétique, ajouta Sékou.

— Je ne suis sûr de rien, c’est pour cela que j’utilise l’hypothèse. Voilà des années que j’inocule l’enzyme modifiée « Crisper cas 9 » à bon nombre de mes patients. Il est déjà arrivé qu’une personne deviennent folle et ne puisse contrôler son corps.

Croyez-moi, aujourd’hui quasiment tout le monde subit des améliorations d’une manière ou d’une autre… je peux même vous dire avec quelle ADN Orvar a été modifié. Il montra du doigt le colosse à la barbe hirsute. Je dirais des gènes de grands primates vu sa musculature et oh ! Probablement des gènes canins aussi. Il se mit à sourire fièrement.

— Chut ! s’écria Orvar. Face à eux, dans le jardin, l’un des corps qui gisait sur le sol un instant plus tôt se leva, puis il se mit à tituber d’un air cadavérique. Aucune expression ne figurait sur son visage pâle. Il s’approcha de la fontaine, se pencha en avant et tomba la tête la première dans l’eau au milieu des autres cadavres. Il produisit un bruit écœurant de vomissure. L’individu avait basculé sa tête vers l’eau est avait vomi toutes ses tripes. Les quatre hommes s’échangèrent des regards choqués. Au loin, des sons diffus de sirène semblaient se rapprocher. Une ambulance arriva à vive allure de la grande route. Après un crissement de pneu désagréable, la camionnette percuta un platane dans un vacarme métallique. L’alarme ne cessait de sonner. William resta figé sur place. Les autres regardaient la scène par-dessus le petit muret. En très peu de temps, des dizaines de malades surgirent de tous cotés. Ils avançaient vers l’accident.

Le géant renifla, comme un prédateur qui cherche sa proie. Il regarda l’horizon avec ses yeux bleus perçants.

— Il en vient beaucoup d’autre, il faut partir d’ici immédiatement.

Ils tournèrent les talons vers le blessé. Orvar le porta et ils rejoignirent les autres.

— L’ambulance vient de percuter un arbre, de nombreux malades se rapprochent. Il faut partir immédiatement, dit William aux autres personnes qui n’avaient pas vu l’accident.

— Non, hors de question d’ouvrir cette porte, se révolta la vieille dame. C’est trop dangereux pour nous.

— Elle a raison dit Sékou, c’est du suicide de quitter cet endroit.

Les tensions montèrent entre William et les autres personnes. Les discussions calmes devinrent toxiques et bruyantes. Très vite une cacophonie résonna dans le petit bureau où ils étaient tous confinés depuis plusieurs heures.

— Assez ! Rugit Orvar, Assez !

Sa voix était mêlée d’un grognement animal si puissant que le calme tomba instantanément, puis avant quiconque ne puisse dire le moindre mot, il ajouta,

— Inutile de discuter ainsi … si vous voulez rester ici c’est votre décision, mais d’autres malades vont arriver. Nous ne sommes pas plus en sécurité ici que dehors alors arrêtez de vous morfondre et d’attendre l’armée ou bien les secours … prenez vos responsabilités et aller retrouver les gens que vous aimez.

Il pointa la porte de sortie avec son doigt. Ses épais sourcils froncés et son regard persan le rendait redoutable, imposant. Personne ne le défia, pas même du regard. Il souffla un instant. Il reprit d’une voix calme et profonde, un sourire bienveillant sur son visage.

— Bientôt nous seront encerclé de malade. Certain d’entre vous on pu voir le maire se faire attaquer. Il faut sortir d’ici d’une manière ou d’une autre.

— Il faut regagner la salle de réunion, c’est notre seul sortie. Ensuite on peut regagner ma voiture qui se trouve tout près de la sortie, annonça Rewel.

— Je ne risquerai pas ma vie, j’attendrai la prochaine patrouille militaire, rétorqua la vieille dame.

— Même chose pour moi, dit un monsieur tremblant qui n’avait pas parlé depuis le début.

— Impossible de bouger avec la blessure de Jalil.

William considéra le blessé, sa peau avait prit une couleur jaune et sa plaie n’était pas belle à voir. La chaire rose vif laissé s’échapper du pue blanchâtre. Il avait de grosses cernes et le teint cireux.

Le professeur s’approcha de lui et l’examina d’un regard.

— Son état se détériore, continu à lui donner de l’eau et éponger son front pour faire baisser la fièvre.

Sékou acquiesça.

Jalil gémit, il ouvrit de grands yeux. De la bave coulait le long de sa lèvre inférieure.

— Je … ne me sens pas bien.

— Tout va bien, serra la main de son frère. Tu vas t’en sortir !

Autour du blessé, tout le monde regardait le sol. William faisait des allés et retour entre les toilettes et les deux frères pour ramener des bandes supplémentaires ou des antibiotiques. Orvar regardait par la petite fenêtre pour guetter l’arrivée des malades. Plusieurs dizaines d’entre eux s’étaient rassemblés devant l’ambulance qui ne cessait de sonner.

— Essayons de gagner ta voiture maintenant, les malades sont occupés par cette alarme.

— C’est trop dangereux, ils pourraient nous voir et puis ils sont si nombreux.

— Allons-y en se cachant. Je ne sais pas, en rampant, en faisant diversion proposa William.

— J’ai des doutes sur la faculté visuelle des malades, se questionna Rewel. Tout à l’heure des pillards ont volé dans les magasins en passant devant les malades sans même attirer leur attention. Le problème c’est que je n’en ai pas la certitude.

Il se gratta la tête et reprit.

— Seulement les délinquants se trouvaient dehors. Il est possible que les malades puissent sentir, écouter ou même percevoir des mouvements diffus très facilement dans un endroit clos. Au quel cas nous nous exposons à un risque certain.

— Orvar pourrait nous ouvrir le chemin, reprit Sékou. Il est fort, il pourra écarter les malades qui nous barrent la route.

Ce dernier se redressa de toute sa hauteur, retroussa les manches de sa chemise et fixa Sékou.

— Que ça soit bien clair, je ne ferai de mal à aucun de ces humains. Alors faites attention à vous et restez prudent.

À ces mots, Rewel ricana.

Orvar dévisagea Rewel et celui-ci cessa de rire immédiatement.

— Calmez-vous, attendons le début de la nuit pour être le plus discret possible, dit William.

Rewel s’approcha de William de manière à lui parler en privé.

— Juste une petite heure et tu retrouveras ta fille, il ne faut pas précipiter les choses. Il ne faut pas penser au pire non plus.

— Je n’ai toujours pas de réponse.

— Elle doit être dans sa chambre, elle ne se doute pas de ce qui se passe dehors.

C’était étrange que soudain le professeur fût préoccupé par sa fille alors qu’il ne le connaissait pas. C’était un ancien collègue de sa femme mais jamais elle lui avait parlé de lui.

Jalil allait beaucoup mieux à présent. Plusieurs heures étaient passées. La vieille dame lui avait fait un pansement et il avait prit quelques médicament contre la douleur et l’infection. Il se levait et pouvait marcher. Son frère, ému lui raconta se qu’il s’était passé. Il le sera dans ses bras. Tout le monde semblaient réjouit de voir qu’il allait mieux. Ils se présentèrent chacun leur tour et relativisèrent d’être encore en vie. Jalil voulait partir et retrouver sa copine, alors il demanda à son grand frère de le suivre et de rejoindre le groupe.

Finalement William, Rewel Orvar et les deux frères se mirent d’accord pour s’enfuir au crépuscule. Les autres ne voulaient pas bouger tant que les secours n’étaient pas arrivés. La lumière du jour s’amenuisait de minute en minute. L’alarme de l’ambulance se stoppa et les centaines de malades commencèrent à s’éloigner puis s’éparpiller. Ils avaient tous le teint blafard, la démarche titubante et le même regard glacial dépourvu de toute joie et de tous souvenirs, comme si l’humanité du malade s’était faite remplacée par la folie.

— Nous allons bientôt y aller, fit William en regardant les quatre autres.

Soudain Jalil devint livide, absent. Il manqua de s’évanouir, cligna des yeux et se précipita vers les toilettes en reversant un pot de fleur sur son passage. On entendit des bruits de vomissures à travers la porte des toilettes qui c’était refermée derrière lui. Quelques cris d’agonie et plus rien.

— Jalil tu vas bien, demanda son frère le visage figé.

Il ne répondit pas.

Sékou se précipita vers les toilettes, se décomposa et tomba à genoux. William le rejoignit et découvrirent Jalil la tête la première dans la cuvette des toilettes. Ils le redressèrent. Ses yeux étaient révulsés, une partie de sa langue avait disparue comme fondu par l’acide. Un épais liquide blanc mélangé à du sang coulait le long de sa lèvre inférieure. Sékou cria de toutes ses forces, les yeux rouges gonflés et embués. Son nez coulait et une grimasse de terreur imprégnait son visage. Orvar essayait de le calmer mais en vain. S’en était trop pour lui.

Orvar appuya sa main de géant sur son torse.

— Tu ne peux plus rien pour lui mon gars.

Sékou, incapable de bouger, ne pu retenir ses larmes plus longtemps.

— Jalil non ! criait-il les yeux et le nez dégoulinant.

Ses cris, mêlé de sanglots, devenaient insoutenable à entendre. La main du géant lui écrasa la bouche. Ses yeux tremblaient et il fixait Orvar, le doigt sur la bouche et l’air menaçant.

Ils entendirent à nouveau les cris des infectés et les coups de poing reprirent sur les murs et la porte.

— Les cris de Sékou les ont alerté grogna Orvar entre ses dents.

Il attendit que les hurlements se calment puis ils chuchotèrent.

— Tu n’es pas le seul à avoir perdu des proches à cause de cet enfer… je suis vraiment désolé pour ton frère. Nous allons sortir d’ici et l’enterrer dignement comme la femme de William.

— Je refuse de dire que ma femme est …

— Chut ! le coupa Orvar d’un ton autoritaire.

— Tu n’as rien à me dire gorille ! Elle est seulement malade et je trouverai un moyen de la soigner grâce au professeur.

Orvar serra les dents.

Le professeur hocha la tête. Se gratta le derrière du crâne et souffla un coup.

— Il faudrait que j’analyse la maladie, que je comprendre le processus afin de tester des soins … J’ai besoin de plusieurs mois, je suis désolé.

William sentit la colère bouillonner en lui. Il voulait vaille que vaille soigner sa femme, trouver un moyen pour la ramener chez lui. Dans son esprit, il lui était impossible de se souvenir du sourire de sa femme tellement qu’il était parasité par les images insoutenables qui lui restaient en tête.

— Vous allez réussir professeur, je vous aiderais quoi qu’il arrive et qu’elle qu’en soit le prix, vous avez ma parole. Soyer l’homme qui trouvera un remède à cette pandémie, vous êtes connu pour vos exploit alors nous comptons sur vous.

— Je n’étais que le suppléant dans la découverte de crispis, je n’ai fais que réaliser le protocole demandé …

— Vous discuterez lorsque nous serons en sécurité, nous n’avons plus de temps à perdre. La nuit a commencé à tomber, nous serons moins visibles. C’est le moment de s’enfuir, abrégea Orvar.

Faites comme moi si vous voulez sortir, protégez-vous les mains et les jambes à laide de ces morceaux de tissus et ce scotch. Rewel et William s’exécutèrent, les autres ne bougèrent pas et les regardaient bouche bée, ils étaient terrorisés. Sékou marmonna et fini par avoué qu’il ne les suivrait pas. Ramener le corps de son frère était le plus important.

— Ma voiture est sur le parking privé à coté de la mairie. Nous avons une chance d’y parvenir, il faut t’enter le coup.

Une fois prêts, Rewel, le géant et William ouvrirent la porte barricadée le plus lentement possible. William regarda par l’interstice et vit quatre créatures qui balançaient leur tête de droite à gauche les yeux fermés. Aucun d’entre eux ne grognaient ou ne gesticulaient. Dans la salle de réunion, les chaises étaient retournées, certains tableaux jonchaient le sol tandis que les derniers encore en place étaient aspergés de sang. Il referma derechef la porte et annonça aux autres ce qu’il avait vu.

— Il va falloir passer à coté de ces montres sans se faire voir ?! dit Rewel les yeux écarquillés dévoilant toute sa peur.

— Oui, ils sont sur la gauche. Si nous y allons un par un à quatre patte, nous avons une chance. Dans le cas contraire, replions nous ici, répondit William en regardant les deux autres.

— Vas-y en premier, dit le géant en s’adressant à Rewel.

— Heu … vous êtes sur que c’est une bonne idée ? rétorqua-t-il.

— Tu es le seul à connaître la voiture, tu nous attendras prêt à démarrer ! Je fermerai la marche au cas où les choses tournent mal.

Rewel souffla un coup et ouvrit à nouveau la porte, de la sueur perlait sur son front. Il se mit à quatre pattes et avança précautionneusement.

C’est comme si les infectés c’étaient mit soudainement à dormir. La pâle lueur des derniers rayons de soleils dévoilaient leurs visages lacérés et boursouflés. Des espèces de mandibule bougeaient au dessus de ce qu’ils leur restaient de leur bouche.

A mesure que Rewel avançait, il se retournait parfois pour se laisser guider par ses compagnons. Les créatures restaient immobiles. Rewel se faufilait le long des chaises renversées, paissait à côté d’un cadavre maculé d’un épais liquide blanc qui laissait émaner un parfum infect. Même à plusieurs mètres de là, William et les autres sentirent cette odeur nauséabonde.

Une créature se retourna, Rewel était tout proche. William fit des gestes de la main pour lui indiquer de s’arrêter. Il ne bougea plus. Pas loin de lui, la créature avançait pas à pas, elle avait un trou béant au niveau de la cuisse par lequel s’écoulait du sang, elle gémissait. William observait la scène horrifié, il vit Rewel enlever sa blouse et se cacher en dessous. La créature passa tout près de lui comme si il était invisible.

— Comment est-ce possible dit tout bas William, tout en continuant à observer l’infecté qui passait devant Rewel.

Après quelques instants, il continua son chemin et très vite il disparut par la porte qui menait vers l’extérieur. Une autre créature se mit à bouger.

— Il faut se dépêcher ! dit le géant. Va-y, je protège tes arrières.

William s’exécuta et se mit à quatre pattes et avança. Près cadavre, William aperçu de nombreux vers blanc qui grouillaient dans la chair en décomposition. Il détourna la tête. Tout à coup il entendit le bruit d’un moteur et le crissement des pneus. Il se figea et regarda Orvar terrorisé.

— Quel enfoiré, il nous a abandonnés ! dit-il à voix basse.

La créature qui avait frôlé Rewel quelques minutes plus tôt se retourna et faisait face à William. Il était prit au piège. Il mit ses mains devant le visage comme si il essayait de se cacher. Tout est fini, il ferma les yeux et aperçu sa femme, vêtu d’une longue robe blanche volant au vent, qui le regardait avec un beau sourire. Puis, comme aspiré il aperçu une route qui glissait devant lui. Incapable de bouger, il percuta un arbre. Tout se mélangea et il rouvrit les yeux. Une musique de fête résonnait dans la pièce. William de comprenait pas.

— Profitons-en pour nous enfuir, dit Orvar en lui tendant la main.

Les infectés étaient agglutinés dans le coin de la salle, à l’endroit même où émanait la musique rythmée. Abasourdit, William passa sa main sur son visage et agrippa la main d’Orvar avant de s’enfuir vers la porte de sortie.

D’autres infectés, qui venaient de dehors, leur barrèrent la route. L’un d’eux avait les cheveux arrachés, les deux autres étaient brulés à vif.

— Coure ! hurla le colosse d’une voix puissante

Ils se précipitèrent vers un petit couloir.

Les créatures se mirent à leur poursuite les yeux exorbités.

— Par ici !

A l’instant même où Orvar poussa la porte, un bras ensanglanté s’introduit et la bloqua.

— Merde Merde Merde ! Gronda le géant qui retenait la porte.

D’autres créatures rappliquèrent, William demeurait confus, incapable d’aider Orvar à pousser la porte. Est-ce le fait d’avoir vu sa femme devenir folle, ou bien d’être terrifier à l’idée que sa fille subisse le même sort s’il venait à mourir maintenant. Cette derrière option n’était pas envisageable, il serra les dents et repris peu à peu ses esprits. Devant lui, Orvar retenait la porte. De nombreuses mains gesticulées dans l’interstice de la porte. Une cacophonie insupportable bourdonnait dans ses oreilles. Les infectés tapaient, grattaient et hurlaient d’agonie.

À travers ce tumulte infernal, une nouvelle fois le bruit d’un moteur puis des klaxons à répétition.

Les créatures cessèrent immédiatement, et s’enfuirent. Le géant poussa la porte tailladée par les griffures et les morsures. Du sang et des morceaux de chair dégoulinaient du mur. Une fois dehors, une voiture poursuivie par une horde de créatures se rapprochait d’eux à vive allure. William reconnu Rewel qui conduisait.

Il dérapa devant eux, s’immobilisa un instant pour qu’ils puissent monter à bord, puis repartit en trombe. Derrière eux, une marée de corps ensanglantés les poursuivait. Certains se marchaient dessus, d’autres étaient agrippées à la voiture, leur corps frottant sur le béton. Très vite la voiture les distança et les derniers accrochés lâchèrent prise.

William les observaient en regardant par-dessus son épaule.

— On a eu de la chance souffla William.

Ils roulèrent en esquivant les obstacles sur route, les voitures retournées ici, des corps mutilés là, parfois même des arbres renversés. Certaines maisons brulaient, une atmosphère lourde et pesante émanait de ce paysage chaotique. Après quelques minutes, William brisa le silence dans la voiture.

— Pourquoi es tu revenue nous chercher après être parti comme un lâche ?

— Je ne ferrai jamais une telle chose, j’ai des valeurs, répondit Rewel. Son teint rosit légèrement. J’ai dû démarrer en vitesse car des infectés se rapprochaient de la voiture !

William se tourna vers le géant.

De coutume, il n’aurait jamais adressé un seul mot à une personne modifier. Encore moins à un homme singe de deux mètres de haut avec des mains de géant. Cependant, il devait le remercier, car sans lui, il n’en serait pas sortie vivant. Il se raclât la gorge.

— Je n’ai pas eu l’occasion de vous le dire, mais merci de m’avoir sauvé maintes fois aujourd’hui.

Le géant tourna légèrement la tête et opina du chef en signe de gratitude. Ils échangèrent leurs noms.

Il semblait froid et distant.

— Je dois récupérer ma fille, je ne vous demanderai plus rien après.

— Je te l’ai déjà dit, je reste avec toi. Nous iront dans mon laboratoire, il est sécurisé et sous terre. J’aurai tout le temps de créer un remède et vous pourrez rester plusieurs jours sans problème le temps que ça se calme. Et toi que vas-tu faire ?

— Je dois rejoindre un proche. Je partirai de mon coté quand il aura retrouvé sa fille.

William regarda par la fenêtre, le paysage défilait devant ses yeux. Il se rappela le jour des 5 ans de sa fille quelques mois auparavant, quant elle souriait, le visage radieux devant le gâteau à moitié brulé qu’il lui avait cuisiné. Il esquissa un sourire. Puis une autre image, celle du jour où elle était là, assise dans sa chambre à dessiner. Sa chevelure brune, ondulée, était attachée par un ruban de soie rose. « Papa, j’ai recopié le dessin du livre » disait-elle en agitant le dessin tout en le regardant de ses beaux yeux en amande. A cet instant il aperçut une couleur bleutée autour de ses pupilles marron. Il appela sa femme et lui montra sa découverte. Cette dernière se mit à pleurer, elle savait pertinemment ce que cela signifiait. William sentit les larmes lui monter aux yeux, à présent sa fille lui manquait plus que jamais.

William se frotta les yeux et prit une grande inspiration. Une impression de solitude mêlée de peur accompagnait les trois compagons durant le trajet où, ils ne firent la rencontre d’aucune personne. Les gens devaient être cachés, partis ou morts…

— Avez-vous vu la réaction des infectés lorsque le portable c’est mit à sonner ? demanda William.

— C’est comme si la musique leur avait lavé le cerveau, enfin ce qu’il en reste. Ils se sont retourné vers la musique plutôt que de t’attaquer ajouta Orvar.

— J’ai bien cru que j’allais y passer aussi, fit Rewel avec de grand yeux.

— Je n’aurais jamais pensé à me cacher derrière ma veste comme tu l’as fait … ça semblait idiot comme idée, dit William d’un air nonchalant.

— Leurs yeux, regardez bien leur yeux, reprit Rewel enthousiaste. Ils sont gris et laiteux, j’ai donc émis l’hypothèse qu’ils avaient probablement une mauvaise vue et qu’ils utilisent leur odora ou leur ouïe pour nous repérer. J’ai donc testé directement mon hypothèse en me cachant sous ma blouse. Si ils utilisaient leur odora, l’infecté m’aurait attaqué. Admettons qu’ils utilisent seulement leur ouïe, votre observation conforte mon hypothèse. Les personnes malades réagissent aux stimuli auditif comme la sonnerie d’un téléphone ou d’une ambulance par exemple. De plus, les infectés tapaient à la porte seulement lorsque qu’on faisait du bruit. Rappelez-vous, les cris de Jalil, mais aussi ta femme qui ne nous voyaient pas lui faire signe derrière la vitre. Je suis convaincu que les infectés se servent uniquement des vibrations autour d’eux pour se déplacer. J’ai vu deux d’entre eux se jeter sur une voiture qui sonnait.

— Quesque tu aurais fait s’ils se servaient de leur odora ? Te cacher en dessous de ta blouse n’aurait servi à rien … c’est de la folie, rétorqua William.

— Je me disais qu’Orvar était là, près à me défendre. La violence, il doit connaître n’est ce pas ?

— Tu te trompes, dit froidement le géant.

Orvar s’emblait ébranlé, comme si Rewel avait touché un point sensible.

La voiture s’arrêta. William descendit précipitamment et courut vers la porte de sa maison.

Il ouvrit la porte et cria.

— San, c’est papa … es tu là ?

Personne ne répondit.

Il monta l’escalier quatre à quatre et alla dans la chambre de sa fille. Pas le moindre bruit. Son armoire était ouverte. En regardant dans les affaires, il s’aperçu que le cahier de dessin avait disparu. Il regarda le lit. S’en approcha et attrapa une peluche qu’elle aimait beaucoup. Il l’amena près de son nez et respira l’odeur. « Où a t-elle bien pu aller » murmura-t-il en serrant très fort la peluche contre lui. Rewel qui l’avait rejoint.

William n’eut pas besoin de parler pour que Rewel comprenne la situation.

— Elle n’est pas là. Sa voix dérailla.

Ils entendirent des bruits sourds sous le plancher. Les deux hommes se regardèrent.

— Mon bureau !

Ils descendirent le plus silencieusement possible et se mirent devant la porte derrière laquelle des bruits sourds résonnaient. Il prit une grande inspiration et déglutit.

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