Sutider
de
Chrisdelin

Barstow, Californie, 16 septembre 2025.
Mes mains tremblaient tandis que j’essayais d’insérer mes clés dans la serrure de mon appartement. J’avais du mal à me remettre de l’accident, encore fébrile, les jambes flageolantes, la scène tournait en boucle dans ma tête : le ruissellement de la pluie sur le pare-brise, le crissement des pneus, les vibrations du volant… puis le choc.
Après, plus rien.
Jusqu’à ce que je me retrouve à fouiller les poches de mon jean devant le hall d’entrée de l’immeuble pour retrouver mes indispensables sésames. J’avais dû prendre un sacré coup à la tête mais curieusement je ne ressentais aucune douleur, ni au crâne, ni ailleurs, ce qui me rassurait— un peu.
Pause.
J’inspirai profondément, tentai de me calmer, stabilisai ma main, et réussis enfin à faire coïncider la clé et le trou de la serrure.
La porte une fois ouverte, j’allumai la lumière du couloir et déposai mon trousseau sur la console de l’entrée. La vieille horloge mantel shelf en bois héritée de la grand-mère de ma femme, indiquait 20 h 10 — Je l’avais toujours détesté cet objet soi-disant « vintage » que l’on m’avait imposé.
Ma femme… Claire…
Elle devait s’inquiéter de me voir rentrer aussi tard.
— Claire, c’est moi ! lançai-je en rangeant ma veste dans la penderie.
Je me dirigeai vers le séjour éclairé par la lumière du couloir, tout était silencieux : elle devait dormir. Les stores étaient tirés, seuls les phares des voitures, en contrebas, projetaient par intermittence une lueur jaunâtre dans laquelle dérivaient de minuscules particules de poussière, suspendues.
Je contournai le canapé.
Le plaid qu’elle laissait traîner était toujours là, mais soigneusement plié sur l’accoudoir — détail qui me fit froncer les sourcils — Claire ne pliait jamais le plaid, elle le rejetait en boule. J’approchai de la cuisine.
— Claire ?
Aucune réponse.
Le plan de travail était immaculé. Pas de tasse, pas d’assiette, rien. Pas même son mug favori, celui qu’elle utilisait tous les soirs pour sa tisane.
Je consultai l’horloge du four : 22 h 39.
Je montai à l’étage et allumai la lumière du palier, révélant les murs familiers, les cadres avec nos photos de mariage, notre lune de miel à Hawaï, nos moments de vie… tout exactement à sa place. Nous n’avions pas pu avoir d’enfant, mais nous étions heureux et épanouis, nous nous suffisions.
La porte de la chambre était ouverte.
— Tu dors déjà ?
La pièce était vide, le lit n’avait pas été défait. Il était même tiré au cordeau. Pas une ride. Seul flottait dans l’air son parfum que j’aimais tant, frais et discret, subtilement fruité.
Une légère tension remontait le long de ma nuque.
Claire avait dû sortir. Oui, sans me prévenir. Ou alors elle était inquiète et partie à ma recherche, ou contrariée. Ou…
Mon téléphone vibra tandis que je redescendais l’escalier. Je sursautai — le bruit était pourtant normal, mais dans cet appartement silencieux, il paraissait presque agressif. Je le sortis de ma poche arrière.
Numéro inconnu.
Je déglutis avant d’ouvrir le message.
Tu dois revenir.
Sutider, Route 15, mile 87
Avant 1 heure cette nuit.
Claire.
Je restai figé, incapable de comprendre.
Sutider ? J’avais beau creuser dans ma mémoire, aucun souvenir de ce nom. Aucun. Et pourquoi m’envoyer un texto depuis un numéro inconnu ?
Je fis défiler les notifications, au cas où Claire aurait tenté de m’appeler avant. Rien. Pas un appel, pas un message.
Tandis que je relisais le texto, un second message, toujours du numéro inconnu, s’afficha à l’écran.
Ne tarde pas.
Tu n’as plus beaucoup de temps.
Je restai immobile, le téléphone dans ma main. Dans la cage d’escalier, un léger craquement retentit — normal, l’escalier est en bois, me dis-je.
Pourtant un détail me frappa soudain. Détail auquel je n’avais pas fait attention en rentrant dans l’appartement.
L’horloge de la console, en bas. J’étais à mi-hauteur de l’escalier et je la voyais au travers de la rambarde. J’entendais son tic-tac.
Tic. Tac. Tic. Tac…
Cette horloge n’avait jamais fonctionné.
Je descendis une marche. Puis une autre.
Tic. Tac. Tic. Tac.
Je m’approchais de la mantel shelf.
L’aiguille des secondes avançait au rythme du cliquetage du mécanisme.
22 h 56.
Impossible. Les aiguilles avaient bondi de deux heures quarante-six, comme si elles avaient rattrapé le temps perdu, comme si le passé avait rejoint le présent.
Une nouvelle notification me sortit de ma torpeur.
Prends les clés de ma voiture.
Maintenant.
Je tournai mon regard vers la coupelle en étain sur laquelle nous posions nos clés. Celles de Claire étaient bien là.
Il y avait la télécommande de la voiture, mais également les clés de l’appartement, de la cave et de son bureau. Ça n’avait aucun sens. Et comment était-elle partie… à pied ? quelqu’un était venue la chercher ?
Les clés tintèrent lorsque je pris le trousseau pour les mettre au fond de ma poche. Après un dernier regard dans l’appartement, je fermai la porte et repris l’ascenseur pour descendre dans le parking, au sous-sol.
La voiture de ma femme était bien là, à sa place habituelle.
Une fois au volant, après avoir réglé le siège et les rétroviseurs, j’entrai la direction de Sutider dans la barre de recherche de l’application de navigation du véhicule.
« Aucun résultat. Réessayez ».
Je relus le texto pour m’assurer que je ne m’étais pas trompé d’orthographe. C’était bien cela. Je réessayais à nouveau, mais le même message apparut.
Je tentai sur l’application de mon téléphone portable, sans plus de succès.
En désespoir de cause, je fis défiler la carte sur l’écran tactile de la voiture pour localiser la route 15 et je vis un petit point noir au niveau de ce qui devait correspondre au quatre-vingt septième mile. Je cliquai dessus pour le sélectionner et lançai la navigation. J’en avais pour à peu près deux heures de route.
Je sortis du parking en silence et constatai que la pluie avait cessé. La ville restait luisante, humide et conservait les stigmates du déluge qui m’avait surpris quelques heures plus tôt.
Une fois sur l’autoroute, les lumières de Barstow s’évanouirent rapidement dans mon rétroviseur. A cette heure avancée, la circulation était rare ; je doublai seulement quelques poids lourds qui propulsaient des gerbes d’eau de la chaussée inondée sur mon pare-brise.
La lumière bleutée du GPS éclairait l’habitacle et les panneaux défilaient à intervalles réguliers :
I-15 North — Las Vegas
Puis les sorties familières de la ville disparurent, remplacées par le long ruban de la ligne blanche sur l’asphalte, cerné par les ténèbres.
Après une heure trente sur l’autoroute, je sortis à l’endroit indiqué par le GPS et me retrouvai sur une petite route déserte. Il ne semblait pas avoir plu ici, la chaussée et le bas-côté étaient secs.
Le désert de Mojave commençait là, juste après les dernières stations-service. Une immensité sombre s’ouvrait devant moi, sans le moindre repère, pas même la lune pour me tenir lieu de phare. La route était droite, sans fin.
Le vent s’était levé. Des petits tourbillons de sable traversaient la chaussée dans les phares de la voiture, et quelques buissons secs roulaient comme des fantômes en traversant la route.
Mile 70.
Mile 78.
Mile 84.
Je ralentis, et je stoppai le véhicule sur la bande d’arrêt d’urgence, juste devant un vieux panneau blanc rouillé sur lequel était inscrit Sutider en lettres noires.
Je restai là, immobile, le souffle court, puis je coupai le moteur. Le silence lourd, presque palpable, m’oppressait.
Puis mon téléphone vibra une nouvelle fois. Un message, toujours du même numéro inconnu.
Tu es arrivé.
Descends et rejoins-moi de l’autre côté de Sutider.
Je restai quelques instants, immobile devant l’écran. Puis je me décidai à récupérer une lampe torche dans la boîte à gant et je sortis de la voiture.
La route couverte de sable crissait sous mes pieds. Après le panneau, les premières maisons étaient alignées de chaque côté d’une rue droite. C’étaient de vieilles demeures en bois, délabrées. La nuit était si profonde que leurs formes se perdaient dans le néant, les transformant en silhouettes difformes et inquiétantes. Certains volets pendaient sur leurs gonds rouillés, battant faiblement contre les murs au moindre souffle de vent. On devinait à peine les fenêtres couvertes de poussière, ou brisées pour certaines.
A l’entrée d’une ruelle étroite entre deux bâtisses, un éclat rouge attira mon regard. Je braquai ma lampe torche dans sa direction. A moitié envahi par le sable et les herbes sèches, un petit tricycle reposait, immobile. La peinture était écaillée, une roue légèrement tordue et en suspension tournait doucement par intermittence sous le souffle d’un courant d’air provenant de la ruelle sombre.
Ce vélo m’était étrangement familier. Je m’approchai de lui, intrigué. Des éraflures sur la droite du guidon, deux autocollants de dinosaures sur le cadre : je restais tétanisé devant l’objet.
— Ce… c’est impossible, mon premier vélo ! dis-je tout haut, effaré.
Des souvenirs surgirent en moi : le premier sentiment de liberté en prenant possession de ce vélo, la vitesse, la première chute, les pleurs, ma mère qui me serrait dans ses bras pour me consoler, mon père avec un tendre sourire aux lèvres…
C’est un nouveau message qui me tira de mes rêveries.
Hâte-toi.
Je reculai légèrement, le faisceau de la lampe balayant le trottoir, et continuai mon chemin. Je tournai une dernière fois la tête pour regarder ce vélo, mais il avait disparu. Était-ce la noirceur de la nuit ou ma lampe torche qui faiblissait, mais il me semblait que les maisons que je venais de passer avaient disparu également.
Pour quelle raison m’étais je arrêté au fait ? je ne m’en souvenais plus.
Je continuai à avancer. Je balayai la rue, les trottoirs et les façades sombres des immeubles avec ma lampe.
Un peu plus loin, un autre objet attira mon regard. Une petite masse sombre posée sur le trottoir, je m’en approchai.
C’était un ballon de football américain en cuir marron, presque entièrement dégonflé et craquelé par le temps. Je m’accroupis et le pris entre mes mains. Je fus pris d’un vertige. Dessus, se distinguait encore l’autographe de Drew Brees, quarterback des San Diego Chargers, que j’avais obtenu lors d’un match d’anthologie.
Ressurgirent alors en moi mes années de lycée, l’équipe dans laquelle je jouai, mes victoires, mes premières amours, mon diplôme universitaire…
— Non, non… mais qu’est ce qui m’arrive ?
Je me relevai et titubai un peu. En me retournant, je vis la pénombre engloutir les maisons et s’approcher de moi. Effrayé, je repris mon chemin plus rapidement. Je n’arrivais pas à me rappeler pourquoi j’avais stoppé ma route.
Sur ma gauche se dressait maintenant un gros bâtiment de brique rouge. Deux colonnades en marbre encadraient l’entrée elle-même précédée d’un escalier monumental. Les deux piliers soutenaient un fronton triangulaire sur lequel était inscrit :
Sutider City Hall
Et en dessous, écrit en latin, ce qui devait être la devise de la ville :
Perpetuos reditus
Perpetuos reditus… ces mots résonnaient en moi d’une façon particulière, mais je n’avais aucune idée de leur signification. J’accélérai le pas, un sentiment d’urgence m’envahissait.
Le rayon de lumière de ma torche électrique dirigé droit devant moi éclaira soudain un objet que je trouvai incongru à cet endroit. C’était un guéridon posé en plein milieu de la route. Sur ce meuble, un livre noir avec une couverture épaisse en carton toilé était éclairé par la lueur vacillante d’une bougie.
Je posai ma lampe sur le petit meuble et ouvris le livre. Des larmes me montèrent aux yeux. J’étais sur la première photo, avec Claire. C’était le jour de notre rencontre, dans un café de Pasadena, un dimanche matin, quand j’avais renversé à moitié mon latte sur le comptoir et qu’elle avait éclaté de rire. Un rire éclatant, sans retenue, qui m’avait désarmé instantanément. Mais comment était-ce possible ? Cette photo n’avait jamais existé.
Je tournai les pages de l’album et c’est toute notre vie à deux qui défilait sous mes yeux. Nos sorties, avec les amis, notre première nuit d’amour, nos voyages, notre mariage… Une vive émotion emplissait tout mon être en revoyant notre vie, jusqu’au moment où des flashs lumineux me firent reprendre mes esprits.
En relevant la tête, je fus éblouie par deux lumières intenses qui s’avançaient vers moi doucement. Elles s’arrêtèrent à une dizaine de mètres et clignotèrent à plusieurs reprises. Les phares d’un véhicule. Mécaniquement je repris ma lampe et me dirigeai vers la voiture.
C’était la mienne.
Je passai du côté passager et montai à l’intérieur.
Claire se tenait là, souriante, sur le siège conducteur, les deux mains sur le volant. Une mèche de ses fins cheveux blond lui couvrait une partie du visage, tourné vers moi.
— Bonjour mon amour, tu en as mis du temps, me murmura-t-elle avec sa voix douce et profonde.
— Claire !
Je restai quelques instants à la contempler, j’avais envie de me jeter dans ses bras, mais quelque chose dans sa posture, bien que bienveillante, m’en empêchait.
— Claire… Qu’est-ce que tu fais ici ? Pourquoi… pourquoi m’as-tu fait venir ? Je suis rentré à l’appartement, tu n’étais pas là, et puis tes texto… tu sais, j’ai eu un accident ce soir en rentrant…
Je stoppai net, et la regardai les yeux grands ouverts.
— Comment peux-tu avoir ma voiture ?
Elle tourna la tête vers le volant et baissa son regard.
— Je vais t’expliquer, mais il faut que l’on y aille, la ville va disparaître.
Claire accéléra doucement en tournant le volant vers la gauche, puis passa la marche arrière pour faire sa manœuvre. Par la vitre de la portière, je voyais les maisons disparaître une à une dans les ténèbres, puis le city hall, le guéridon et la masse noire qui se dirigeai inexorablement vers nous.
Je sentis une vive accélération et reportai mon regard sur la route. Rapidement nous sortîmes de la ville pour nous retrouver à nouveau dans le désert, avec pour seules lumières les phares de la voiture et les étoiles dans le ciel.
Je me sentais tellement bien aux côtés de Claire. J’hésitais à rompre ce silence entre nous. Inconsciemment, je sentais que celui-ci me protégeait de la vérité qui tôt ou tard serait dite. Mais il fallait que je sache.
— On rentre à la maison ?
Après un court moment de réflexion, le regard fixé sur la route, elle me répondit tendrement :
— Tu sais bien que non Alex, on ne peut pas. Tu ne te souviens vraiment de rien ?
— Je.. je ne sais pas. Comme je te disais, j’ai eu un accident ce soir, j’ai des trous dans ma mémoire, et je vois des choses bizarres, cette ville… j’y ai vu des choses… des choses qui n’auraient pas dû y être.
Un éclair figea la scène un instant. Un orage violent semblait à nouveau sur le point d’éclater. Quelques gouttes commencèrent à tomber sur le pare-brise et les essuie-glaces se mirent en route automatiquement.
— Je sais pour l’accident chéri. J’y étais.
Je sentis mon cœur se serrer. Ma mémoire semblait vouloir remonter à la surface. Mais elle n’était pour l’instant qu’un écho que je tentais désespérément d’étouffer.
En quelques instants, se furent des trombes d’eau qui se déversèrent sur la voiture, les phares n’éclairaient plus la route que sur quelques mètres, mais Claire ne ralentissait pas l’allure.
— Claire… qu’est ce que tu es en train de dire ?
— On ne peut pas revenir Alex, continua-t-elle, il ne faut pas. Tu dois venir avec moi, on peut seulement admettre, juste admettre, si l’on ne veut recommencer indéfiniment.
— Mais admettre quoi bon sang !
Elle posa une main contre ma joue. Son geste était d’une infinie douceur.
— Tu avais le pot de départ de ton collègue ce soir mon amour. Vous avez beaucoup bu, tu m’as demandé de venir prendre ta voiture et te ramener à la maison, tu ne voulais pas conduire. Et puis il y a eu cet orage, et cet automobiliste qui a perdu le contrôle de sa voiture.
A cet instant, les éclairs redoublèrent d’intensité, les essuie-glaces n’arrivaient plus à évacuer la pluie, le pare-brise s’était transformé en torrent.
La chape de béton qui retenait ma mémoire vola en éclats, elle jaillit comme le torrent de pluie sur la voiture.
La soirée au bureau pour le départ à la retraite de Jacques, les rires, les bouteilles qui se vident et les verres qui se remplissent. Mon appel à Claire qui vient me chercher et puis… l’accident. Les phares déformés par l’orage qui fonçaient sur la voiture, les cris de Claire… puis le bruit brutal, assourdissant, de la carrosserie qui se tord, la main flasque de ma femme qui s’affaisse sur ma cuisse et le trou noir.
Je suffoquai.
— Non… non, non, non… Claire, tu… tu es…
Ma voix se brisa ;
Elle avait les yeux rivés, sa main droite pressait ma cuisse à m’en faire mal.
— Oui Alex. Je suis morte.
Un éclair zébra le ciel juste au-dessus de nous, illuminant un instant son visage. Elle n’était plus tout à fait comme dans mes souvenirs. Ses yeux, d’un bleu si doux, semblaient maintenant pâles, presque transparents.
— Mais… je te touche, balbutiai-je dans un souffle. Tu es là, vivante.
— Je suis là, oui. Vivante… non.
Sa voix était calme, aimante. Résignée.
— Mais tu m’as appelé, j’ai traversé la ville et je t’ai retrouvée…
— Sutider n’est pas un endroit, Alex, poursuivit-telle doucement. Ce n’est pas une ville sur une carte. C’est… c’est le point où tu dois accepter ton destin ou être condamné à le revivre, éternellement.
— Je ne comprends pas…
— Tu dois comprendre seulement ceci : tu n’as pas survécu non plus à l’accident, mon amour.
Cette révélation m’ouvrit l’esprit totalement. Je posai une main sur ma poitrine et n’y sentis aucune vibration, aucun écho, un vide. Une absence.
— Alors qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi… pourquoi tout ça ?
— Parce que tu refuses de partir, dit-elle en me regardant brièvement. Parce que tu crois encore pouvoir me retrouver quelque part, parce que tu penses encore pouvoir changer notre destin. Mais tu dois accepter, me laisser m’en aller et te libérer.
Les mots qu’elle prononçait tombaient sur moi comme des coups de poing.
Admettre. Non… Non ! Il n’en était pas question.
— Si je peux revivre cette soirée, je peux changer notre destin, ne pas t’appeler, prendre moi-même la voiture, dormir au bureau ! Il faut que j’essaie, je ne veux pas te perdre !
Devant nous, dans la nuit saturée par l’orage, une lumière blanche commença à se former, d’abord diffuse, puis aveuglante.
— Alors tu recommenceras, tu reviendras à Sutider, et à nouveau je serai prisonnière de tes souvenirs jusqu’à ce que tu admettes. Pars avec moi, c’est la seule solution.
— Je… je ne peux pas Claire, c’est trop tôt, je ne peux pas accepter. Je veux bien mourir, mais pas toi… pas toi, je ne veux pas…
J’eus à peine le temps de voir la lumière blanche se jeter sur nous. Claire, dans un réflexe désespéré, braqua violement le volant. Trop tard. Le choc fut assourdissant.
***
J’avais les jambes molles. Dans le hall d’entrée de l’immeuble éclairé par quelques spots au plafond, je n’avais qu’une envie : rentrer chez moi.
— Bon sang, qu’est-ce que j’ai bien pu faire de mes clés ? Marmonnai-je en fouillant dans les poches de ma veste.
Pour la fin, retournez au début, ou rendez-vous à Sutider.
Table des matières
En réponse au défi
La ville qui n’existe sur aucune carte
Un matin, votre personnage reçoit une lettre, un email, ou même un rêve qui lui révèle l’existence d’une ville dont personne n’a jamais entendu parler.
Elle n’est sur aucune carte, aucune base de données, aucun GPS.
Poussé par une intuition étrange, il/elle/iel s’y rend.
Mais cette ville semble connaître son nom, son passé, voire ses secrets.
À vous d’imaginer :
- Que cache cette ville fantôme ?
- Est-elle réelle ou mentale ?
- Est-ce un piège, une chance, une boucle temporelle ?
- Comment le personnage est-il lié à cet endroit ?
Objectifs du défi :
- Créez une atmosphère unique : inquiétante, poétique, post-apocalyptique… ou douce-amère.
- Surprenez par la structure, le style ou la fin.
- Montrez la réaction du personnage face à cette ville et ce qu’il y découvre.
Règles :
- Style libre, longueur libre, genre libre
- Pas de limite sauf votre imagination
Fin du défi : 31 décembre 2025
____________________________
A vos plumes !
Commentaires & Discussions
| Sutider | Chapitre | 8 messages | 2 semaines |
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