Épisode 11 - Responsabilités
Opening : https://www.youtube.com/watch?v=DDjPc51fR8Y
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Sarouh était allongé dans son lit, rêveur. La lumière filtrait à peine à travers les épais rideaux ocres de sa modeste chambre d'hôtel. On pouvait tout de même y distinguer le visage fin du Gensouard, ses yeux émeraudes perdus dans un vide insondable et ses cheveux cobaltes ébouriffés. Torse nu, de fines cicatrices clairsemaient son corps svelte et athlétique, jusqu’à son abdomen recouverts de stigmates. Les preuves de ses tourments passés n'empêchaient guère de sentir rouler sous ses doigts sa musculature dessinée. Le rude entraînement auquel il était soumis depuis son retour du tournoi des Trois avait bien payé.
La rencontre avec Tokri Utak avait ravivé tous ses souvenirs de Genin. Ces deux dernières années n’avaient pas été tranquilles. Peut-être que s’il savait à quel point les échecs faisaient partie de son quotidien, le jeune homme des Sables n’aurait pas été aussi amer de sa défaite.
Sarouh porta sa main droite à sa bouche pour commencer à mordiller la peau de son pouce, comme à chaque fois qu'il réfléchissait. Il avait du mal lui-même à s'expliquer pourquoi il avait tant voulu s'en prendre à l'Utak en particulier. Reprendre un peu confiance en lui, après la série de déboires du voyage ? Se défouler ? Non, ce n'était rien de tout ça. Quelque chose dans le jeune homme l'intriguait, bien qu'il ne mettait pas encore le doigt dessus.
Il se leva pour se passer de l’eau sur le visage, se repassant mentalement le film de l’affrontement, son insatisfaction croissante. Le combat s'était déroulé comme prévu et pourtant, sa réserve de Chakra avait fondu si vite. Son taijutsu était si faible qu'un Genin l'avait salement mis à mal. Sa maîtrise du sabre ? Encore hasardeuse. Il lui faudrait reprendre le travail. Il lâcha un soupir à fendre l'âme, avant de relâcher la pression. Le voyage avait été un vrai désastre. Il ne pourrait jamais voir Chihousou en peinture et la réciproque était vraie. Et leur relation avait commencé par une démonstration bien plus sévère que celle qu'il avait infligée à Tokri. Le dernier élément du groupe, Kazuo Sabishii, était aussi doué en ninjutsu qu'en bravades inutiles. Bien plus fatiguant qu’efficace, au vu de la nature des affrontements qui les attendaient.
Le Tsumyo était-il trop jeune, trop faible pour assumer ses responsabilités de Chuunin ? Il se mit une gifle mentale à cette pensée. Ses mentors laissés à la Cascade le fustigeraient pour moins que ça. Le shinobi avait une mission : protéger des civils et tisser des liens avec Chikara tout en récupérant des informations. Ce n'était pas une colonie de vacances. Dès ce soir, des personnes allaient mourir. A lui de s’assurer qu’ils ne soient pas de son camp. On aurait besoin de lui frais et disponible. Le combattant se détendit en expirant lentement, après quelques étirements. Quelques heures de sommeil et ça commencerait. Les reproches pouvaient attendre.
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Le Gensouard ne rouvrit les yeux qu'à la tombée de la nuit. L'affrontement devait l’avoir détendu, car pour une fois il n’avait pas à déplorer de cauchemars. Il laissa traîner son regard sur le fourreau d’Aura, sa lame qui ne le quittait jamais. Un lion d'or rugissant était gravé d'un côté, là où un serpent d'argent aux crochets ouverts dominait l'autre, représentant l’honneur et l’efficacité des Tsumyo. Un clan de prédateurs qui ne reculaient devant rien pour accomplir leur devoir. Dans un rituel solennel, le shinobi se prépara, avant de se diriger vers sa mission nocturne.
Le point de chute était une grande salle de réunion de l'hôtel de ville, mise à disposition par la municipalité pour servir de base d'opérations tout le long de leur séjour. Il les y rejoignit et eut la joie d'être accueilli dans une ambiance déjà mortifère.
Y'avait pas à dire, Chihousou savait s’y prendre pour faire l’unanimité. Gardant son sarcasme pour lui, le Gensouard prit place entre Kazuo et Izul, sans adresser un regard à Tokri. Inutile pour savoir que le fier guerrier des Sables faisait de même. Le géant commença immédiatement, mains dans le dos, en les foudroyant du regard :
— Je vois que certains d'entre vous ont déjà fait connaissance. Que les choses soient claires : mettez vous sur la gueule si ça vous amuse mais si ce que vous faites en dehors de la mission affecte celle-ci je ferai en sorte que vous ne puissiez pas la continuer.
Magnifique exemple de diplomatie. Un silence pesant s'installa dans la salle, uniquement brisé par Izul demandant à Kazuo le degré de sérieux de son supérieur. Elle n'eut le droit qu'à une vague réponse et au sourire entendu de Sarouh. Au moins, elle saurait à quoi s'attendre. Adossé à un mur, Gomaki se grillait tranquillement une cigarette. Bien que cantonné à un rôle d'observateur, Sarouh aurait été prêt à parier qu'il observait chaque événement avec attention. Les Villages voudraient un compte-rendu détaillé.
— Passons alors au vif du sujet, reprit sèchement Chihousou, qui semblait considérer le sujet comme clos. Selon le maire, une bande de brigands profite chaque année de la fête du métal pour se remplir les poches. Ces lâches n'attaquent que de nuit. Brutaux mais pas téméraires, ils sont présents pour piller et ne devraient pas représenter une force trop inquiétante.
Le Chuunin désigna vaguement le plan accroché à un tableau, juste derrière lui. Aveugle, il laissa chacun suivre les emplacements au fil de ses explications. Il détailla la topographie du terrain et la répartition des groupes. A Tokri, Mutika et Chihousou revenaient la zone Nord, là où le Sud appartenait à Sarouh qui dirigerait Izul, Nika et Kazuo. Les nombreux accès à Nikidami les obligerait à faire d’importants efforts de patrouille et à garder une communication efficace.
— Si vous rencontrez des bandits, n'hésitez pas à les tuer.
Le Chuunin aux griffes d’acier laissa planer le silence qui suivit sa déclaration avant de reprendre impitoyablement :
— Nous avons pour ordre de tenter de les attraper vivants mais la réussite de la mission est prioritaire. Je crois avoir fait toutes les recommandations nécessaires, notre mission commence officiellement dans dix minutes et se terminera dans trois jours, à la clôture de la fête du métal. A vos postes !
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Le groupe hétéroclite se dirigea vers la place, avant de se séparer. La déclaration de leur chef improvisé avait refroidi tous les aspirants. Manifestement, aucun d'entre eux n'avait encore tué. Encore un but éducatif de cette mission, grinça mentalement Sarouh. Une fois Chihousou assez loin, il était temps qu'il organise son équipe. D'abord : les informations. Affichant une confiance qu’il ne possédait pas, il commença :
— Nous avons été briefés sur la situation géographique. Donc pour vous appuyer et vous diriger au mieux, j'aurais besoin de connaître vos points forts respectifs. Maîtrise du Chakra, affinité élémentaire, spécialité. Faiblesse, si vous êtes prêts à me le révéler. N'oubliez pas, ce soir, je ne suis pas votre ennemi et j'aimerais que tout le monde rentre sauf.
Il regarda Izul dans les yeux, l'intimant silencieusement à prendre la parole. Tout le monde semblait s'être un peu détendu, son oppressant camarade n'étant plus de la partie. La kunoichi aux cheveux azur ne le détestait pas manifestement, malgré son entrevue avec Tokri. Elle était peut-être assez intelligente pour avoir partiellement deviné ses intentions. Sa réponse confirma cette impression :
— Affinité Suiton, j'excelle principalement au combat à moyenne portée et au contrôle de mon chakra.
Izul sembla s'attendre à une pique caustique, n'ignorant bien évidemment pas les préjugés sur les Chikarates. Elle ne vint pas.
— Bien, pour que tout le monde soit raccord, Kazuo, raconte nous tes forces.
— Spécialiste en Ninjutsu, Raiton. Et pas le moins doué de ma génération !
Encore des vantardises. Il avait même ponctué sa déclaration d'un petit clin d'œil à l’adolescente aux cheveux bleus. Le Genin ne perdait pas le Nord. Roulant des yeux et luttant de toutes ses forces pour ne pas le rabrouer violemment, Sarouh se tourna vers la timide adolescente encore silencieuse :
— Et toi ? Est-ce que tu as d’autres compétences que la marionnette ?
Nika eut l'air surprise et planta son regard dans le sol, manifestement mal à l’aise. Voyant en quoi ses propos pouvaient sonner comme une attaque, le chef d’équipe ajusta légèrement sa position :
— Tu es bien une Hynomori ? Si mes souvenirs sont corrects, votre clan est spécialisé dans leur utilisation. Il est rare que les Genins le maîtrisent tout à fait, sans parler d’avoir d’autres cordes à leur arc.
— Je ne savais pas que notre réputation dépassait les enceintes de Chikara, répondit enfin une petite voix douce mais faible. J’ai un contrôle suffisant de Kokuro pour me débrouiller seule. Aucune autre compétence qu’il serait utile de spécifier, à part ma capacité à désarmer et poser des pièges.
— Il est un peu tard pour ça, mais gardons le dans un coin de notre esprit, cela sera utile pour la suite.
Ravi d’avoir enfin une réponse directe du dernier membre de son équipe, Sarouh traça au sol le plan de la ville à l'aide d'une illusion :
— Voilà le topo : nous surveillons le secteur sud, cinq entrées principales et trois entrées détournées. Si on ne compte pas le petit mur à escalader, trop difficile d'accès sans les arts ninjas, quatre. Sept manières de pénétrer dans la ville au total.
Au fur et à mesure de son explication, Sarouh dessinait sur sa petite carte les cercles de couleur correspondants. Il se passa machinalement la main dans les cheveux avant de continuer :
— Il est judicieux de penser qu'ils ne passeront pas par la grande porte. Donc il en faudra un sur le mur pour faire la liaison entre les grands points d'accès, et les chemins alternatifs. Ceux-ci comptent la rivière, qu'ils peuvent remonter à contre-courant. C'est cette façon-ci de faire que je privilégierais à leur place et c'est notre experte Suiton qui les attendra là, pour des raisons évidentes.
Il chercha du regard l’assentiment d’Izul qui opina du chef, suivant jusqu'ici la logique de son supérieur d’une nuit.
— Ce n'est pas loin du carrefour principal. Cela forme un deuxième relais défensif avec l’autre personne postée sur l'avenue en serpentin, à son croisement avec l’avenue principale. Cette affectation là est pour moi, centrale, elle me permettra de rejoindre n’importe lequel d’entre vous au plus vite. Kazuo tournera donc sur les remparts et Nika aura la surveillance des points d’entrée sous-terrains.
— Et nous, nous n’avons pas le droit à la liste de tes compétences ?
La question d’Izul teintée d’humour pris à revers le Tsumyo qui eu bien du mal à masquer sa gêne. Les réflexions de ses mentors lui revinrent, le ramenant au Yuukan.
— Seulement si cela devient utile.
La kunoichi battit des cils avec une innocence feinte, reçue avec le sourire par son supérieur, devant l’air atterré de Kazuo. Cela conclut l’exposé de Sarouh. Après vérification de la fréquence radio, ils se dispersèrent en un éclair. Le chef d’équipe enfin seul souffla doucement. Il avait normalement pris en compte tous les paramètres, profité des forces de tous, et, plus important à ses yeux, son discours s'était bien passé.
Une fois tout le monde en position, l'attente commença. De son poste d'observation, il contempla la douce nuit. La Lune, quasi pleine, offrait une bonne source de lumière, éclairant la bucolique ville au repos.
Une nuit noire aurait été préférable. Nul doute qu'en tant que ninjas, l'obscurité totale aurait facilité la neutralisation de tout individu dépourvu de la formation shinobi. Sarouh maudit sa malchance et se concentra sur la mission en cours. Il était hors de question que ses échecs passés se reproduisent. Les heures s'égrainèrent lentement, sans que rien ne vienne réellement perturber le calme nocturne. Kazuo fut rappelé à l'ordre par radio que l'objectif de cette mission n'était pas de finir dans le lit d'Izul et que s'il continuait comme ça sur cette fréquence, il allait finir dans les pertes à déplorer. Ce ne fut qu'une heure ou deux avant l'aube que du mouvement se fit sentir. Le vent, doux et léger jusqu’alors, se fit glacial. Les ombres, rondes et accueillantes, se firent tranchantes comme des lames. Le ton léger fit place à un sérieux implacable.
— Ils sont là, j'en suis sûr. Soyez sur vos gardes.
Les aspirants à ses ordres n'avaient visiblement pas besoin de cette mise en garde. Il fallait être vigilant, le premier contact pouvait être décisif. Ne pas sous-estimer l'adversaire, sous aucun prétexte. Heureusement, l’équipe de fortune répondit avec sérieux. Soudain, successivement ils signalèrent des individus suspects qui arrivaient.
— Engagez l'ennemi avec prudence. Attendez-vous à des renforts. Au moindre problème signalez-le. N'oubliez pas il…
Avant d'avoir pu finir son instruction, Sarouh fut contraint à une esquive par une flèche qui vint se ficher juste devant lui. Il ne l'avait senti venir qu'au dernier moment, c'était troublant. Une attaque furtive aussi efficace venant d'un simple bandit.
— Sarouh ? Tu vas bien ?
— Oui Izul, pas de soucis. Ne tuez que si nécessaire. Si besoin, je vous envoie des clones. J'ai aussi de la compagnie.
— BIRIBIRI PUNCH !
— Coupe la radio espèce de débile ! siffla le chef d’équipe.
La subtilité incarnée, ce Kazuo, vraiment. L'attention du Gensouard se reporta sur la source de la menace. Deux lascars sortaient d'une fente sous une dalle mal scellée, avant la plaque d'égouts qu'il surveillait. Astucieux. Ils remontaient donc bien par là. Les points d’entrée fournis par le maire n’étaient donc pas exhaustifs ou exacts. Formidable.
— Des ninjas, c'est bien notre veine Gath !
— Regarde le, c'est qu’un gosse. Genin, tout au plus. A deux on peut y arriver, Sath !
Même en le sous-estimant largement, ils ne pensaient pas le vaincre facilement. Sarouh détailla les deux hommes, les toisant tel un chat observant la vermine. Mal dégrossis, une tenue salle de cuir et des visages qui reflétaient leur intellect, le ninja ne put s'empêcher de ressentir du mépris. Pourtant, ces brigands connaissaient le système de classement du ninja, avait été capable de le localiser et le surprendre dans la nuit. Un mauvais pressentiment envahit l’illusionniste. Il fallait terminer ça vite et proprement. Sans un mot, il lança trois kunaïs sur le premier adversaire, qui esquiva laborieusement. Se concentrant pour la suite du combat, il eut la mauvaise surprise d’entendre Izul hurler dans ses oreilles de peur.
— J’ai besoin d’aide ! J'en ai un bien trop fort pour moi, c'est quoi ce type?
Evidemment. Il s'était attendu à de la résistance. Certains mercenaires et autres bandits pouvaient aisément représenter une grande menace. L'enseignement ninja fuitait parfois et engendrait ce genre de soucis. Mais des brigands aussi minables, capables d’une telle prouesse ? Même si le ninjutsu n’était pas la seule menace de ce monde, ils enchaînaient les mauvaises surprises.
— Garde ton calme et cours vers ma position aussi vite que tu peux.
Sans perdre une seconde, Sarouh créa deux clones aqueux. Il fronça les sourcils, jeta un dernier regard aux assaillants et fonça vers la position d’Izul. Les autres Genins semblaient déjà en combat. Un assaut de cette envergure était anormal, à l’image de leur étrange compétence. Se chargeant de Chakra pour recourir au gyo, le Gensouard bondit à toute vitesse vers la position d'Izul. Il avait la terrible sensation que quelque part, quelqu'un se foutait d'eux. Ses tripes s'étaient gelées. Pourvu qu'il arrive à temps.
Il la trouva, en train de lutter un kunaï à la main contre un brigand, tandis qu'un autre regardait d'un air appréciateur son compère prendre le dessus. Il tournait autour de la kunoichi avec une vitesse stupéfiante, son arc à la main, cherchait un angle pour toucher la kunoichi. Rapide comme l’éclair, il arma et tira la flèche qui fusa à toute vitesse pour se ficher dans l'épaule du Gensouard. Sarouh n’avait eu d’autre option que de plaquer la Genin au sol, sans lui laisser la latitude de parer. Elle s’écria de surprise.
— Je vais bien, reste là et repose toi.
Il se redressa, la flèche toujours fichée dans l’épaule gauche. Il la coupa sans la retirer d’un geste sec de sa lame, Aura. Un coup d'œil suffit à confirmer qu’Izul n’était pas prête de se mouvoir. Déjà blessée de manière superficielle à de nombreux endroits, mais surtout totalement vidée de son énergie. Elle peinait à garder connaissance.
Comment deux personnes du commun avaient pu la submerger à ce point ? Les bandits beuglèrent, ne le laissant pas continuer ses réflexions et attaquèrent de concert. Le premier était une masse de muscles gigantesque, qui imposait le respect. Facile deux mètres, le teint bruni par le soleil, des cicatrices anciennes partout sur le corps, une garde correcte. C'était un mercenaire. Expérimenté, et manifestement très puissant. Le second représentait une menace moindre. A peine adulte, plus fin, des mouvements plus gauches, sa capacité à l’archerie le gênait, forcé de faire le mur avec Izul. En un éclair, Sarouh dû décider quoi faire. Se cloner à nouveau était risqué, malgré la proximité de la rivière. Sa lame rencontra la puissante claymore du mercenaire. Il ne recula pas. Tout en protégeant Izul, il esquiva les coups et tirs du duo sans trouver d’angle pour riposter. Un rapide échange radio lui confirma qu’il devrait s’en sortir tout seul.
Le Gensouard composa des signes à toute vitesse, entre deux coups de son adversaire titanesque. Il allait leur montrer de quoi les soldats de la Cascade étaient capables. Une ombre apparut derrière l’archer qui se retourna pour décocher une flèche rapide comme l’éclair dans le nouveau venu. Le projectile le traversa sans rencontrer de résistance. L’incompréhension laissa vite place à la douleur, alors qu’il s’écroulait dans un gargouillement infâme, l’acier au travers de la gorge. Sarouh n’avait pas le luxe de l’humanité.
Combattant averti, le mercenaire reporta immédiatement son attention sur le ninja, le pressant de coups rapides et s’échina à le garder à proximité. Après un violent échange de coups plus brutaux les uns que les autres, le brigand changea de tactique. Il jeta une dague dissimulée sous les épais vêtements de cuir sur la femme étendue au sol. Obligé de bloquer, le shinobi ne put éviter le coup de pied qui lui était dédié, le projetant sur quelques mètres sur le côté. Avec un sourire de requin, le brigand abattit sa lame sur Izul. C’est la chair du Tsumyo qu’il rencontra.
La surprise écarquilla les yeux du guerrier à la peau tannée et Sarouh figea cette expression pour toujours en le décapitant, abandonnant sa lourde arme dans le corps du ninja.
L’effroi et la douleur submergèrent le Chuunin, qui ne put rien dire, le sang envahissant sa bouche. Le monde se mit à tourner autour de lui, les battements de son cœur couvrant les cris d’Izul qui se redressait faiblement, habitée par le désespoir. Le monde perdait de ses couleurs.
Il roula sur le côté, poussé par sa protégée. Incapable de l’entendre, il ne voyait qu'à peine son visage ravagé par l'inquiétude et les larmes de douleurs. Sa propre souffrance s’effaçait devant l’abandon de sa conscience. Pouvait-il dormir maintenant ? Elle était en vie. Cela devrait suffire. Ses yeux se fermèrent et il sombra dans d’apaisantes ténèbres.
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Ending : https://www.youtube.com/watch?v=TqFkv1ib1FU
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