Épisode 20 - Défiance

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Opening : https://www.youtube.com/watch?v=DDjPc51fR8Y

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 C’est une souffrance indicible qui réveilla Sarouh. Son ventre se tordait en crampes atroces, alors qu’il était noyé de transpiration, témoignage d’épisodes fiévreux. Serrant les dents pour ne pas laisser échapper de gémissements, il fut happé par ses derniers souvenirs de l’affrontement. A la douleur s’ajouta l’inquiétude. Impossible de se remémorer la fin.

 Il réalisa d’un coup d'œil qu’il était seul alité, dans la même pièce que le premier soir. Il ne ressentit qu’un très léger soulagement, incapable de se rassurer tout à fait. L’agacement l’envahit alors qu’une nouvelle crampe le tordait en deux. A quoi avaient servi ces trois dernières années ? Le Tournoi, les entraînements intensifs, l’examen Chuunin et toutes les épreuves qu’il avait vécues jusque-là ne lui avaient donc rien appris ? Encore une fois, la mort n’était pas passée loin. Sans l’intervention des fils de Chakra de Nika, ses organes auraient été détruits sur le coup par le prodigieux impact.

 Mais était-ce une bonne chose ? Il n’y aurait pas eu grand monde pour le pleurer, de toute manière. Sa relation avec ses parents adoptifs ne lui suffisait plus pour continuer à avancer. Chaque année qui passait, Takaneiki et Ninika étaient moins présents, et sa propre élévation de grade les éloignait encore plus. De ses compagnons à Gensou, il n’en demeurait pas un à qui se confier. Sarouh n’avait plus personne pour qui se battre. Pour autant, il se savait incapable de laisser les Chikarates mourir sous ses yeux. Devenir fort était la seule option pour protéger les siens. Même si ce mot n’avait plus de sens.

 Sa détermination renouvelée, le Chuunin s’installa précautionneusement en position assise. L’adolescent était un habitué des convalescences et le bilan était sans appel : Il lui faudrait du temps pour se remettre cette fois, même si les soins étaient de qualité. Revenir à Gensou serait une épreuve, dans une ambiance mortifère et douloureuse. Chihousou ne prendrait jamais la peine de le ménager dans ce contexte. Et à son arrivée, le semi-échec de la mission lui retomberait pleinement dessus. Une situation de rêve.

 Alors qu’il réfléchissait à ses options, il entendit frapper à la porte de sa chambre. Faisant de son mieux pour masquer sa souffrance, il invita à entrer. Izul Leïl se montra dans la pièce avec un petit sourire, encadré des cheveux azurs. Imperceptiblement, Sarouh se relâcha devant la solaire jeune femme.

— Tu peux pas t’en empêcher, hein ? le taquina-t-elle

— Lâche-moi Izul…

 La réponse faussement plaintive du convalescent amusa la kunoichi, qui commença à ausculter ses yeux et ses bras, manifestement à la recherche de commotion, tout en continuant à parler. Une fragrance sucrée parvenait à Sarouh qui ne put s'empêcher d’en profiter un peu.

— Merci, pour Nika, reprit-elle avec un ton plus grave. Elle aura du mal à se remettre pour Kokuro, mais elle est en vie.

— C’était notre travail. Et ça serait plutôt à moi de vous remercier.

— Même. Tu n’avais pas pour mission de nous protéger ni elle ni moi, et pourtant tu l’as fait, je voulais…

 La kunoichi d’azur marqua une pause, frustrée d’être incapable d’exprimer ce qu’elle avait sur le coeur, avant de reprendre sèchement :

— Laisse tomber. Montre-moi tes plaies, au lieu de jouer au shinobi modèle.

 Sans ménagement, la professionnelle Genin commença à défaire les bandages de Sarouh, pour inspecter son ventre en détail. Ce n’était pas beau à voir. Violacé, confinant au noir par endroit, il sentit sous les doigts experts d’Izul qu’il avait beaucoup saigné. Une douleur aiguë le saisit alors que la chair roulait sous ses doigts. Cependant, elle eut l'air soulagée.

— Bien. Ça n'a pas empiré. Comme tu peux le voir, tu as eu une sévère hémorragie interne et des épisodes de fièvre intenses. nous avons réussi à suturer ça, mais il va te falloir de meilleurs soins si on veut éviter la nécrose des tissus.

— La nécrose ? releva Sarouh, interloqué. C’est aussi grave que ça en a l’air ?

 Sa tentative maladroite d’humour fut ignorée, Izul fuyant précautionneusement son regard, faussement absorbée par son examen. C’est d’une petite voix qu’elle lui répondit.

— Quelques jours, tout au plus. Après, ta fièvre va exploser. La chair morte va se répandre dans ton corps et même nos meilleurs médecins ne pourront plus rien y faire.

— Ça ne me laisse pas beaucoup de solutions, soupira le jeune homme.

— Mais il y en a une, si tu le souhaites. Rentrer avec nous à Chikara.

 Le jeune homme se surprit à en éprouver de la joie, alors qu’il croisait finalement le regard de sa sauveuse. Après tout, les deux jeunes femmes avaient été adorables pendant le temps passé ensemble et il se réjouissait de pouvoir faire durer le plaisir Et c’était réciproque. La jeune femme aux cheveux bleus cachait mal son espoir de le ramener au bercail.

— Tu vas voir, tu seras bien là-bas. Chikara est dôté d’excellents médecins, un temps idéal pour la convalescence et…

 La kunoichi hésita avant de finir sa phrase, semblant se retenir de rougir en déviant le regard. Son enthousiasme perçait dans sa voix. Elle souffla du nez et joua avec une mèche en reprenant :

— On pourra continuer à se voir un peu comme ça.

 Le cœur de l’illusionniste rata un battement, sans que sa condition n’en soit responsable. Il ne pourrait rien lui refuser si elle était si mignonne. Les souvenirs de Chikara revenaient, amers. S’il avait rencontré cette équipe au lieu de la sienne, aurait-il connu un destin moins funeste dans le Désert ?

— J’y suis déjà allé, tu sais ? Je suis venu faire un tournoi, il y a un peu plus de deux ans. Je n’ai pas passé la phase de poule mais c’était intéressant. J’en ai de beaux souvenirs.

 Il omit qu’il en avait de moins reluisants. Sarouh s’en détourna pour mieux se concentrer sur Izul.

— Et les autres, comment vont-ils ?

— Surprenamment bien. Mutika est plus solide qu’il en a l’air. Et il a eu beaucoup de chance. Plusieurs de ses côtes ont tenu leur rôle en cassant net. Il doit impérativement éviter tout choc, mais il est capable de se mouvoir.

 Izul marqua un temps de pause pour le laisser absorber l’information, avant de passer aux autres membres de l’équipe.

— En ce qui concerne Chihousou, c’est un miracle. Il devrait être mort. Apparemment il a pu dévier les impacts avec le Fuuton d’une part, et avec son chakra il s’est partiellement renforcé, mais même comme ça, je suis très surprise. Il est déjà sur pieds. De légères commotions sans importance, aucune lésions graves.

— C’est un soulagement.

— Parce qu’il ne te suivra pas à Chikara, c’est ça ?

 La jeune femme lui adressa un clin d’œil et Sarouh s’étouffa dans un rire douloureux. Elle l’informa que Kazuo n’avait qu’un poignet cassé net qui guérirait vite. Ses camarades étaient donc aptes à rentrer sans escorte particulières. Les blessures de Tokri étaient nombreuses, mais légères. Son instinct pour le taijutsu était impressionnant. Il serait un formidable adversaire à l’avenir. Les jeunes femmes n’avaient que des égratignures et la peur de leur vie comme seules séquelles. Aucune perte civile n’avait été à déplorer.

 Suite à son bilan, Izul s’assit sur son lit et lui raconta la fin de l'affrontement, jusqu'au presque sacrifice de Tokri. Le taciturne jeune homme ne cessait de monter dans l'estime du Tsumyo. Leur survie à tous tenait du miracle et cette pensée n’avait rien de rassurant. Il entendit la voix de la jeune kunoichi se serrer, alors qu'elle se représentait son coéquipier lui intimer de fuir. L’intervention salvatrice de Gomaki la réchauffa, entre reconnaissance et admiration. Cela n’inspira que de la méfiance au Gensouard.

— Comment se fait-il qu'il ne soit pas arrivé plus tôt ? Sans vouloir lui manquer de respect, de simples clones auraient suffit à arrêter les autres bandits. Pourquoi n'est-il pas intervenu immédiatement lorsque nous avons été en difficulté ? demanda le Chuunin avec une moue ennuyée

— A cause d'un simple problème technique. Après que vous ayez demandé à Tokri de revenir, vous avez bien dû remarquer que les radios ne répondaient plus.

 Non, cela lui avait échappé, occupé à tailler la chair du goliath informe. Les deux premières formes du dopé avaient déjà représenté un challenge conséquent pour l’équipe de la Cascade. Il s’attaqua à son pouce, pensif.

— C'est une troublante coïncidence.

— Tu n'es quand même pas en train d'accuser notre sensei ? répondit Izul, venimeuse.

— Non, du tout. Pour tout te dire, je lui ferais plutôt confiance d'instinct.

 Un silence inquiet emplit la pièce alors qu’il continuait à réfléchir. Ses expériences passées lui avaient appris à se méfier de ses propres raisonnements. Pourtant, l’intuition de Sarouh lui hurlait de faire attention. Alors qu’il répondait à Izul, le soldat de la Cascade ne put réprimer un frisson :

— Je pense surtout qu'ils avaient un brouilleur.

— Pardon ? De simples bandits ?

— C'est une suggestion, mais le timing me semble bien trop parfait. J'en parlerai aux autres, on verra ce qu'ils en pensent. Chihousou a peut-être remarqué quelque chose qui m'a échappé. J’espère que ce n’est que ma méfiance habituelle, et que tout ira bien.

 La kunoichi se calma. Une lueur de curiosité et d'intérêt dans le regard. Sarouh la dévisagea, percevant chez elle ce qu’il taisait en lui. A l’évidence, Izul avait ses propres soupçons. Quelque chose dans cette fausse mission C les dépassait.

 Un accès brutal de douleur prit Sarouh de court, qui dû lutter pour garder son souffle, alors qu'Izul lui ordonnait de se détendre. Les mains froides de la jeune femme sur son ventre lui firent du bien, alors qu’elle l’aidait à se recoucher.

— Repose toi encore un peu. Tu as deux heures avant le rassemblement. Ensuite, il faudra partir. On ne peut pas attendre trop longtemps dans ton état. Gomaki est informé, maintenant que nous avons ton accord, Chihousou devrait nous laisser t'embarquer sans mal.

 Elle sortit sans attendre la réponse qu'il n'aurait pu formuler, même s'il en avait envie. Alors que la douleur refluait, la fatigue l'envahit. Il se laissa aller à une sieste sans rêve.

****

 A son réveil, toute la fine équipe entra à son chevet. Ils étaient tous plus ou moins marqués par l'affrontement, mais semblaient aller bien. Sarouh se surprit même à rendre son sourire au Sabiishi qui n'était pas un mauvais bougre, malgré son indiscipline. Les membres comme eux étaient indispensables pour le moral des troupes et Kazuo avait su se rendre utile. Sans ses décharges de Raiton, le combat aurait pris une bien plus sinistre tournure. La synergie des Gensouards avait forcé à elle seule le brigand à monter à trois doses. Cela devait bien vouloir dire quelque chose.

— Maintenant que la princesse s'est réveillée, que fait-on ? demanda l’impertinent adolescent, se faisant incendier du regard par un Chihousou d'une mauvaise humeur sans précédent.

 Le chef de mission prit une inspiration profonde avant de prendre la parole, chassant son exaspération :

— Je vais d’abord vous communiquer ce que je rapporte à Gensou. Je compte sur vous, Gomaki, pour en faire de même envers Chikara. Ensuite, il faut décider de ce qu'on fait de lui, exposa-t-il en désignant Sarouh du menton

— Enfin, la question ne se pose pas ! s’emporta Izul. Soit il vient à Chikara, soit il meurt.

 Chihousou vacilla un instant, avant de se pincer les arrêtes du nez, l’épuisement perceptible.

— Le choix te revient Tsumyo, enchaîna-t-il d’une voix lasse. Gensou n'aura aucune exigence. Et comme tu as tant à cœur les relations inter-villages, tu pourras faire valoir que vos sauvetages mutuels ont renforcé la cohésion, j'imagine.

— J'y compte bien, acquiesça le concerné.

 Il ne sentait aucune animosité dans la voix du Masaka, seulement de la lassitude devant l'accumulation de problèmes qu'avait représentée cette mission. Les surmonter ensemble avaient rapproché les soldats en un respect mutuel. Leurs visions différaient, mais travailler ensemble leur convenait.

— L’affaire est donc entendue.

 Le Masaka enchaîna sur le récit succinct des événements de la nuit. Personne n'eut rien à rajouter à son rapport, à l'exception de Sarouh.

— Chihousou, tu ne trouves pas que cette panne radio tombe trop bien ? Ton ouïe surpuissante, perçoit-elle les basses fréquences ?

— Non, répondit-t-il pensivement. Tu penses à un brouilleur ? En plus de la drogue ? C'est du matériel militaire de pointe, même nous avons du mal à nous en procurer pour nos missions.

— Pas plus que la substance utilisée. Il est possible qu'un puissant soutien logistique se cache derrière eux.

— Un Village ? demanda Kazuo d’une petite voix.

 La défiance s'installa immédiatement dans la pièce, les implications d’une telle supposition n’échappant à personne. Des regards méfiants, un silence lourd de sens, saupoudré d’une impossibilité de donner son avis par crainte d’être pris pour un traître, elle était belle l'Armistice. Sarouh se repositionna en grognant de douleur, un sourire cynique plaqué aux lèvres malgré ses traits tirés. Au moins le message était passé. Place au réalisme.

— A vrai dire, j'en doute. Ce n'est pas le genre de la maison. Trop de traces. Mais l'Histoire a son lot de déchets. Des Séparatistes aux fous, on a de tout. Un effort commun sera nécessaire pour éviter que cette idée moribonde se répande. Ma guérison à Chikara servira aussi à montrer notre bonne foi. Je suppose que vous avez retourné l'endroit et rien trouvé. Deux options : je me trompe et tout va bien. J'ai raison et ils ont nettoyé ce qui rend la situation plus préoccupante encore. Je serais vous, je présenterais la pire version dans vos rapports respectifs.

 Un autre silence s'installa. Sarouh reprit péniblement son souffle. Il avait beaucoup parlé. La balle était désormais dans le camp des décideurs. Pour une raison qui lui échappait, le Tsumyo avait du mal à se sentir concerné par ces événements et leurs horribles implications. Peut-être qu'il se fichait un peu de savoir comment le jeu de pouvoir allait changer. Chaque année passant, le shinobi croyait un peu moins à la paix. Si une guerre éclatait, il se battrait aux couleurs de Gensou, sans plus de convictions que ça. Yassin de Mahou, Izul de Chikara, méritaient-ils vraiment que l'on se batte contre eux, finalement ? Pour protéger qui ? Allait-on encore le punir pour avoir essayé de comprendre ? Abîmé dans ses sinistres pensées, il eut du mal à entendre la marionnettiste qui brisa le silence :

— C'est pour cela que tu en parles maintenant. Je comprends.

 Tous les regards se tournèrent vers Nika, surpris et curieux, à l'exception de Sarouh qui lui accorda un petit sourire. Elle était futée cette marionnettiste. Aussi futée que dangereuse. Leurs regards se croisèrent, l'intimant silencieusement à prendre la parole. Même si elle était restée prostrée depuis la destruction de Kokuro, la jeune Hynomori n'avait pas pour autant cessé de réfléchir. D’une voix hésitante malgré sa détermination, elle finit par s’expliquer :

— Il fait ça pour nous obliger à coopérer. Il aurait pu n'en parler qu'à Chihousou. En nous obligeant à partager nos pistes dès maintenant, il retire à son Village un potentiel coup d’avance et force Chikara à la coopération.

 Elle se redressa, cessant de se cacher derrière sa frange. Ses yeux olives brillaient en parcourant ses auditeurs, alors qu’elle oubliait sa timidité au profit de l’excitation du raisonnement. Sarouh avait raison : ils étaient faits du même bois.

— Chikara est désormais obligée de se montrer rapidement ouvert aux dialogues. Il espère aussi blanchir son Village en nous indiquant qu’ils ne sont pas responsables. Mais si ce n’est pas une comédie pour nous manipuler alors…

 Elle se tut soudain alors qu’une lueur de compréhension illuminait son regard, avant que la suspicion ne revienne sur ses traits. Cette jeune femme était fascinante.

— C’est bien ça, je me moque de connaître réellement la responsabilité de Gensou, quitte à ce qu’on l’on se sépare discrètement de moi. Tout ce qui compte, c’est l’Armistice et la coopération qui nous permettra de la maintenir.

 Il toussa, lui arrachant un gémissement. Peut-être surestimaient-ils l'importance de ce qui se passait ici. Peut-être que ce n'était pas grand chose. Alors, il s'exposait peu. Gensou ne lui faisait pas confiance de toute façon, et si son Village était innocent, Sarouh ne perdait rien. Dans le cas contraire, il venait de tuer sa carrière. En étant optimiste. Chihousou posa une main sur l’épaule du convalescent :

— Tu es sûr que c’est ce que tu veux, Tsumyo ? Je serai obligé de tout dire, surtout maintenant.

 L’inquiétude du chef d’équipe surprit le stratège qui opina du chef avant de lui répondre :

— Affirmatif. J’espère avoir raison et que ça ne vienne pas de chez nous. Mais honnêtement, c’est bien trop peu sournois pour être Gensouard.

Un sourire collectif étira les lèvres des soldats. Après tout, ils étaient dans le même bateau. Même l’aveugle s’était laissé aller. Ils avaient combattu ensemble, le doute pourrait attendre leur séparation.

— La réunion est terminée alors. Kazuo, nous partons. Même si tu ne comptes que pour un demi-homme, nous devrions rentrer sans risques.

 Il adressa un geste de tête au Chuunin allité. C'était probablement le maximum dont était capable le Masaka en terme d'estime. Cela suffit. Alors qu’ils sortaient, Sarouh appela le Genin :

— Kazuo ?

— Oui ?

 Et la suite ne vint pas. Mey-Lynn, cousine du Genin et héritière du clan Sabishii avait coupé contact avec lui sous la pression filiale. Malgré l’examen Chuunin, ils n’avaient pu reprendre où ils en étaient. Le Tsumyo voulait la retrouver, s’entraîner avec, prendre des nouvelles. Mais face à son cousin, seul le silence lui échappa. Le blond se tourna vers son supérieur avec un grand sourire :

— T’inquiète pas mec, je lui dirais.

 Et avec son impertinence habituelle, il sortit. Qui aurait cru que ce bouffon l’attendrirait un jour. Avec un sourire, il se dit que le Genin n’avait rien appris de cette mission. Ne restèrent que les Chikarates, au mystérieux silence. Dans leurs yeux brillaient une forme renouvelée de respect, mais aussi de défiance. Croisant le regard de l’Utak, Sarouh ne pu s’empêcher de lui sourire.

 Gomaki mit fin à cette stase générale en tapant dans les mains, ce qui eut le pouvoir de faire reprendre au temps son cours.

— Allez, prépare tes affaires. On y va. Izul a lourdement insisté pour qu'on ne traîne pas ici, la réunion terminée. Elle sera avec Mutika. Nika avec Sarouh. Départ dans cinq minutes, porte Sud.

 Tokri et Gomaki disparurent de suite chercher leurs affaires, tandis qu'Izul raccompagnait doucement un Mutika raide, mais heureux d’être en vie, laissant Nika récupérer les possessions du Tsumyo. Celui-ci regarda attentivement la marionnettiste sous sa supervision prendre un soin infini de ses affaires, comme s'il s'agissait du blessé lui-même. Il se sentit touché par l’attention. De par sa spécialité, elle comprenait l’importance du matériel et comprenait qu’on le considère comme une extension de soi. Finalement, avant de partir, elle ne lui posa qu'une question, les yeux flamboyants :

— Dis, tu ne jouerais pas aux échecs par hasard ?

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Ending : https://www.youtube.com/watch?v=TqFkv1ib1FU

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