La colère du dragon Partie 3

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Quelques minutes plus tard,

Sotaös arrivait au camp, transportant Dragïos en direction de sa couche, sous les regards étonnés des siens. Plusieurs murmures se faisaient entendre :

-Que lui est-il arrivé ? chuchota une voix dans la foule de dragons.

-Comment est-ce possible d'être dans un tel état ?

-Pourquoi des particules noirs s'échappent de sa plaie ? demanda une autre voix inquiète. Est-ce une maladie qu'il porte ?

Sotaös ne faisait pas cas des paroles des autres dragons, par contre Yanaris perdit le peu de contrôle qu'il lui restait.

-Taisez-vous tous ! Cria-t-elle hors d'elle. Il est blessé, c'est tout ! Dragïos a été attaqué, voilà la vérité. Aujourd'hui, une dragonne est morte car la majorité d'entre vous fuient face aux combats ! Vous n'avez pas entendu le rugissement ? Les hurlements ? Oh que si puisque je les ai moi-même entendu. Que faisiez-vous de plus important pour ne pas aller à leurs secours ? Whine est morte ! rugissa la dragonne qui perdait le contrôle sur elle-même.

Gynavi surgit de la foule, se précipitant sur Yanaris pour l'étreindre dans un signe de réconfort. La dragonne jaune dorée aux reflets bleutés éclata en sanglot, enlaçant fortement Gynavi contre elle.

Sotaös ne fit pas cas de leurs sentiments, préférant continuer sa route pour tenter de sauver Dragïos. Il le déposa sur sa couche, enlevant les vêtements de l'adolescent pour analyser la plaie. Sotaös avait appris en cachette les moyens de soigner certaines blessures mais celle-ci était unique. Il ne connaissait aucune créature capable de faire cela. Le dragon vert rejoignit sa tente et récupéra une sacoche, fouillant dans chacun de ses rangements. Il tomba plusieurs pots, sacs, etc... sur le sol accompagné de quelques livres par-ci par-là.

Il se précipita vers la couche de Dragïos, balançant sa sacoche dans tous les sens. Ses cheveux longs remuaient dans sa course effréné où le temps était compté.

Sotaös s'arrêta au chevet du garçon, préparant son récipient et les quelques plantes qu'il avait prit. Il versa l'un puis l'autre, il touilla ensuite tout en continuant de verser tel ou tel ingrédient, dans une brume de choc thermique. Lorsque le mélange fut parfaitement liquide et d'une couleur des plus étrange, il ouvrit légèrement la bouche de Dragïos, faisant couler le contenu du récipient doucement.

Quand Sotaös reposa l'objet vide, il s'installa par-terre, observant le visage pâle du garçon. Le dragon vert n'était pas habituellement sentimentale mais à ce moment-là, il était inquiet pour Dragïos. Il ne connaissait pas ces étranges particules qui s'échappaient de la plaie, pourtant il avait tenté de le soigner avec un remède maison et maintenant, il ne pouvait que espérer que le garçon se réveille.

Noltéro le rejoignit quelques temps après, affichant un visage fermé, revenant avec les mains boueuses. Il se dirigea vers une petite source d'eau pour s'essuyer.

-Vous l'avez enterré ? demanda Sotaös, d'une voix neutre.

L'homme aux cheveux noir tourna légèrement la tête, avant de prendre la parole.

-Oui, elle repose maintenant dans la plaine. Son âme a rejoint le Dragonia.

-Pourquoi notre peuple croit en le Dragonia ? Sommes-nous sûr qu'il existe ? questionna Sotaös interrogateur.

Noltéro sécha ses mains sur un petit tissu, avant de tirer une chaise où il s'installa face à l'adolescent. Son visage était devenu plus serein, ses traits tirés étaient détendus. Il déposa ses mains sur ses cuisses, déposant son regard sombre sur le dragon vert.

-Dragonia peut-être différencié à un monde merveilleux comme un monde horrible. Il habites les deux chacun ayant leurs propres endroits. Si tu as de la chance, tu finiras au milieu de plaine verdoyante mais si tu finis de l'autre coté, c'est la destruction qui règne, expliquait Noltéro d'une voix assurée. Il y a le Légros, le coté mauvais si on peut dire, celui des combats sanglants, des péchés... Puis tu as le Dargis, le coté bon en quelque sorte où tu retrouveras les plaines verdoyantes, tout le positif.

-Je vois... murmura-t-il pour lui-même. Nous nous retrouvons alors tous là-bas, peut-on voir les personnes présentent de l'autre coté si on est dans le Légros ou le Dargis ?

-Je n'ai aucune réponse à t'apporter puisque je suis encore vivant mais je suppose, répondit Noltéro en soulevant légèrement les épaules, avant d'observer Dragïos d'un air songeur. Va-t-il s'en sortir ? Sotaös fit de même, posant son regard sur le garçon aux cheveux blonds endormi. Il n'avait aucune idée si Dragïos se réveillerait ou si il finirait par mourir ici parmi les siens.

-Je ne sais pas... avoua-t-il en baissant la tête. Je ne connais pas cette substance donc j'ai fait un remède plutôt simpliste en espérant qu'il s'en sorte.

Noltéro se leva, avançant vers la couche du dragon automnale. Il observait en détail la plaie béante d'où sortait des particules noirs. Cette étrange chose liquide paraissait comme vivante, des petits soubresauts se faisaient à l'intérieur et une légère fumée s'en échappait.

-On dirait que c'est vivant, annonça Noltéro d'une voix blanche. Est-ce que ça pourrait être contagieux ?

Sotaös haussa les épaules, en s'approchant lui aussi du blessé pour toucher avec un ustensile le liquide noir. Quel fut leurs étonnements quand l'objet fut dissous au contact de la chose.

-Comment est-ce possible ? Murmura le dragon vert horrifié. Cette chose est-elle vraiment en train de détruit Dragïos de l'intérieur ?

Noltéro attrapa une dague reposant sous sa couche, la fit toucher le liquide mais cette fois-ci, elle ne bougea pas au contraire, elle recula face à la dague.

-Cette chose a des faiblesses comme tout le monde, annonça Noltéro d'une voix étonnament neutre.

-Comment suis-je censé injecté la matière de dague en lui ? demanda Sotaös, plutôt inquiet. Je vais sans doute le tuer en faisant ça même ! C'est trop dangereux.

Noltéro sortit avec un seau et sa dague dans chaque main. Il revint quelques minutes après, la dague ayant disparu tandis que le seau s'était rempli d'un métal fondu.

-On doit tout essayer. Si cela le sauve, alors nous avons une solution contre ces créatures, répondait le chef du clan. Sotaös refusait, repoussant le seau.

Il était hors de question qu'il injecte quelque chose de mortel habituellement dans le corps de son ami. Dragïos avait des chances de vivres avec son remède même si elle paraissait minime vu les découvertes sur ce liquide inconnu. Si en plus de cela, il lui faisait avalé une dague fondu, ça reviendrait à l'enterré directement. Pourtant, Noltéro ne pensait pas pareil. Il prit un petit récipient dans lequel il mit le liquide fondu, avant de le verser dans la bouche de Dragïos, qui se mit à convulser rapidement. L'homme aux cheveux noir déposa directement ses mains sur chacune des épaules pour le maintenir coucher, tandis qu'il regardait Sotaös qui restait sans bouger dans le coin.

-Stabilise lui les jambes et vite ! Hurlait Noltéro.

L'adolescent se précipita dessus, maintenant lui aussi les jambes coucher contre le lit. Le corps du dragon automnale convulsait fortement, faisant chuter ses chances de vivre.

-Il va sans doute mourir par votre faute ! Il ne fallait pas lui donner ça, murmura Sotaös désemparé.

-Au contraire, regarde la plaie, déclara Noltéro.

Sotaös fut stupéfait de voir la blessure de Dragïos se résorbait, le liquide noir s'écoulait sur la couche, quittant le corps du garçon, jusqu'à qu'il n'en reste plus la moindre trace. La plaie se mit alors à saigner normalement. Le dragon vert récupéra le nécessaire pour désinfecter et recoudre le tout. Les convulsions de Dragïos avaient cessé lorsque le liquide avait quitté son corps, présentant un effet néfaste sur l'organisme d'un être-vivant.

Noltéro se demandait si tout le monde pouvaient s'en sortir ou si Dragïos était un coup de chance. Il prit une décision difficile mais des plus sécuritaires pour les siens.

L'homme quitta l'habitat, sortant face aux groupes de dragons attendent devant pour en apprendre plus sur se qui était arrivé à Dragïos.

-J'ai quelques points à vous dire, annonça-t-il d'une voix autoritaire. Pour commencer, l'état de Dragïos se stabilise. Par la suite, je souhaite que les enfants restent dans le clan, pour pouvoir assurer leurs sécurités constantes. Nous avons perdu une dragonne aujourd'hui, morte en combattant l'ennemi. Pourtant, je ne peux me permettre de laisser une telle chose se reproduire, alors les enfants devront rester là. Les chasseurs et les cueilleurs continuaient vos activités mais plus aucun petit ne doit vous accompagner.

Les dragons adultes et âgées acquiesçaient tandis que Gynavi protestait alors que Yanaris hochait la tête, acceptant cela. L'adolescente aux cheveux violets se tourna vers son ancienne amie :

-Pourquoi acceptes-tu cela ? Te rends-tu compte que nous perdons toute notre liberté ? Signa-t-elle en colère.

-Gynavi... Whine est morte à cause de cela, votre inattention lui a coûté la vie, rétorqua-t-elle d'une voix brisée. Si vous aviez cessé de vous aventurer si loin, elle serait encore là avec nous. Ton Dragïos est toujours vivant au moins, cracha-t-elle avant de tourner le dos à Gynavi.

Elle l'observait s'éloigner sans rien signer. Que pouvait-elle dire ? Whine était venu au secours de Dragïos tandis qu'elle fuyait chercher de l'aid. Pourtant l'autre être spectral, qu'elle avait aperçut, l'avait terrifié. Une quantité d'adrénaline avait alors envie son corps, permettant à Gynavi de rejoindre le clan pour demander de l'aide. Cependant, elle s'en voulait que Whine soit morte par leurs fautes, si ils n'étaient pas aller là-bas comme le disait si bien Yanaris, la dragonne blanche serait toujours là... Une larme roula sur la joue de Gynavi, ressentant une profonde culpabilité et tristesse. Ses mains se serrèrent l'une et l'autre, se faisant la promesse de ne pas quitter le clan tant qu'ils n'en auraient plus le droit. La dragonne violette partit rejoindre son habitat, en étant tourmenté par les actes d'aujourd'hui. Ils auraient pu perdre deux amis en une seule journée, même pas, en quelques minutes.

Elle marchait silencieusement, écoutant le frottement des branches les unes avec les autres jusqu'à qu'elle entende un craquement provenant de la forêt. C'est à ce moment là, que Gynavi aperçut une créature spectrale s'en prendre à un dragon âgé, qui mourrait à petit feu. Elle voulut hurler mais rien ne sortit à part un jappement insuffisant pour prévenir du danger.

Gynavi muta rapidement, se précipitant vers cette créature en crachant des flammes monumentales. La colère amplifia le feu brûlant en elle. Elle voyait la chose reculer, elle continuait à agir ainsi jusqu'à que la créature s'arrête en tentant d'avancer. Gynavi prit la décision de la charger et c'est se qu'elle fit de plein fouet avec ses quelques kilos, se ne fut malheureusement pas suffisant pour les protéger tous les deux. Le dragon âgé reçut un second coup, lui donnant une mort certaine que Gynavi sentit faire écho en elle. Son regard s'écarquilla tandis qu'elle se perdait dans les particules obscures de la créature. La chose l'attrapa au niveau du cou, exerçant une pression importante sur sa trachée. L'adolescente tenta de se débattre comme elle le pouvait mais ce fut sans grand effort. Elle se disait mentalement qu'elle devait hurler, qu'il était temps que sa voix revienne, pourtant ses cordes vocales ne lui obéissaient plus depuis longtemps. La créature resserrait de plus en plus sa prise, étouffant la jeune fille qui ne pouvait qu'espérer que quelqu'un passe par ici. C'est alors qu'elle vit une dragonne cyan au loin. Dans un dernier espoir, Gynavi frappa derrière elle, espérant toucher un arbre et permettre à la dragonne de l'entendre. Par chance, son stratagème fonctionna la femme tourna sa tête dans leur direction et cria de terreur face à la scène se passant sous ses yeux, avertissant tous les dragons plus loin qui la rejoignirent rapidement.

Gynavi sentit les mains de son adversaire se détacher, la laissant tomber au sol tandis qu'elle redevenait humaine. La créature prit rapidement la fuite sans regarder derrière elle. La dragonne violette soupirait de soulagement, elle pouvait enfin respirer à nouveau. Cependant, un corps gisait toujours à ses cotés, le vieux dragon avait lâché son dernier souffle. Gynavi rampa jusqu'à lui, observant la tête de l'animal, il avait encore les yeux ouverts... Alors dans un geste respectueux, elle les ferma en disant une petite prière pour Dragonia.

-Nous nous retrouverons là-bas mon ami. Veille sur les nôtres de là-haut.

Un cri raisonna un peu plus loin, des pas s'approchèrent rapidement tandis que Gynavi voyait une femme âgée se jetait à genoux à coté du corps. Des larmes dévalaient ses joues pâles et ridées.

-Réveille-toi, chéri. Je t'en prie... Ne me laisse pas seule, le suppliait-elle en embrassant la tête du dragon.

Il était pourtant déjà partie depuis peu. Son âme avait rejoint Dragonia auprès de tout les autres dragons. Gynavi observa la femme avec compassion, déposant même son épaule sur celle de la dame, qui releva un regard chagrinée sur elle.

-Je t'en prie... murmura-t-elle chamboulée.

L'adolescente signa doucement pour communiquer avec la femme.

-Il est déjà partie. Votre mari a rejoint les nôtres.

Pensant soulagé la conscience de la dragonne, Gynavi avait au contraire amplifié les sanglots de la dame. Ses épaules s’affaissèrent, pendant que son regard vaguait plus loin vers celui de Yanaris. L'adolescente aux cheveux d'or lui montrait une certaine colère, quand tout à coup, elle disparu dans la foule, laissant Gynavi perdue.

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