REVEIL DIFFICILE

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Bon sang ! Qu’est ce qui se passe ? Je me souviens de rien. C’est plus un trou noir, c’est un gouffre.

Des mains fraîches me manipulent avec douceur.
Je garde les yeux fermés, faisant semblant de dormir encore un peu histoire de gagner du temps.
J’ai trop mal. Ca m’empêche de réfléchir.

Au moins les voix stridentes de souris ont cessé. C’est vachement calme. Etrangement.
Je suis installée sur une couverture super douce et il fait chaud. Enfin un truc positif.

« Ca va aller… »

La voix est agréable.

J’entrouvre légèrement les paupières avant de les ouvrir en grand. Horrifiée.

Oh le choc !
D’immenses yeux bruns avec des cernes aussi profondes que le Grand Canyon me dominent à une vingtaine de centimètres.

J’en ai le souffle coupé. J’en oublie même de respirer.

« Que tu es belle. »

Pour sûr que quand on voit sa tronche ça doit la changer. Et c’est quoi sur son crâne ? On dirait une serpillière mouillée.

L’horreur ! Elle s’approche de moi en faisant bouger ses grosses lèvres baveuses.

MAIS NON !!!

Avec agilité, je pose mes deux pattes sur ses babines, griffes prêtes à sortir, me retenant de lui refaire son sourire façon Joker. Sachant pertinemment que dans mon état de faiblesse un combat sera perdu d’avance.

Elle se recule et se met à rire.

« Comme tu es mignonne. Les bisous ce sera pour plus tard. Je comprends. On se connait à peine. »

Non mais elle comprend rien du tout. Je veux pas qu’elle m’approche, qu’elle me touche. Qu’elle dégage !!! Mais où je suis tombée ?

« Les enfants sont couchés. Je vais te chercher à manger. »

Les quoi ? Purée ! Elle a bien dit les enfants !

La nausée revient foutre son souk dans mon estomac. Non. Faut pas.


Je regarde autour de moi. Je suis dans une maison humaine ! Ce sont des humains ! Non mais sérieux ! Pourquoi je saisis plein de trucs et que je ne me rappelle même pas mon nom. Pourquoi je me sens si mal dans ce corps. J’ai l’impression que ce n’est pas que le choc.
C’est un peu comme si j’avais un vêtement trois tailles en dessous.

Bon sang faut que je sorte d’ici.

« Je sais que tu ne me comprends pas mais je suis très contente que tu ne sois pas morte. J’étais assistante vétérinaire avant ma grossesse et je vais bien m’occuper de toi. En plus ça fera une compagnie aux jumeaux. »

Hein ? Mais elle me prend pour une peluche ou quoi ? Je vais pas tenir compagnie à qui que ce soit, et détrompes toi je saisis tout ce que tu dis.

« Tu as des yeux magnifiques. On dirait de l’or pur. »

La flatterie marche pas. Faut que je me carapate.

Tournant la tête dans tous les sens, je cherche la sortie. Il est temps de me faire la belle.

« Regarde ce que je t’amène. »

Je déglutis.

Heu…

La salive envahit ma bouche. Je rêve ?

C'est bien ce que je crois qu'elle vient de sortir de derrière son dos ?

Une tranche de saumon fumé ! Une belle tranche qui embaume et qui fait gronder mon estomac.

Je m’assoie sur mon séant. Qu’est-ce que je fais ? Je lui saute dessus. Je ne me sens pas très vaillante. Aurais-je le temps de lui arracher des mains la belle tranche juteuse et de filer chercher une sortie ?
En aurais-je la force ?

Mon ventre se fait de nouveau entendre, faisant naître un rire entre ses dents jaunies.

Alors, avec toute la dignité dont elle ne sera jamais capable je lève la tête vers elle et lâche un mielleux : MIAOU.

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