Chapitre 2

2 minutes de lecture

Pendant la période où je m’exhibais devant ma caméra, nous n’invitions plus personne le soir. Aucun de nos amis ou membres de nos familles n’avait jamais eu vent de mes activités sur internet, seul mon mari en avait connaissance. Quand je pris le poste en boulangerie, certains de nos amis venaient regarder des films le soir à la télévision de plus en plus fréquemment. Ou bien ils organisaient avec mon mari des tournois de football sur la console de jeux. L’un d’entre eux en particulier était de passage plus souvent que les autres. Lorsque nous nous trouvions tous les trois, Michaël inventait des jeux érotiques. Il eut l'idée de jouer au « strip black jack », nous devions enlever un vêtement chaque fois que nous avions perdu une partie. Ainsi je me retrouvai encore une fois avec mon mari et l’un de ses amis, Carlo le cousin de Mario, dans notre lit. Je trouvai qu’il y avait eu beaucoup trop d’hommes avec lesquels j’avais couché en dehors de mon mari, et cela devait cesser. Mais j'ignorais encore que Michaël allait me demander de faire quelque chose qui lui trottait dans la tête depuis bien longtemps.


Un soir, à force de demandes incessantes, j'acceptai la requête de mon mari de nous rendre dans un club échangiste, Il me suppliait depuis des mois d’y aller faire un tour. Il me disait des phrases du style : « Allez, pour me faire plaisir ! », « C’est seulement pour aller voir ». Ce soir-là, je me rappelle être assise sur des fauteuils et regarder autour de moi, mal à l'aise. Il y avait deux grands écrans de télévision sur lesquels étaient projetés des vidéos pornographiques. C'était un petit club, la plupart d'entre eux semblaient se connaître et dansaient ensemble. À un certain moment de la soirée, une partie des personnes présentes commencèrent à se déshabiller et partirent en courant dans des petites pièces. De moins en moins à l’aise, je voulus repartir aussitôt. Michaël me fit la requête de jeter tout de même un coup d’œil avant de partir. À peine passée la première porte qui donnait sur d'autres pièces avec des lits, je faillis suffoquer. Je me sentis oppressée entre cette lumière tamisée, dans les tons rougeâtres, d'entendre des gémissements de tous les côtés. Ces odeurs de transpirations et de voir tous ces corps se mélanger me donnèrent la nausée. Je courus précipitamment dehors reprendre un peu d'air. (Je n’ai absolument rien contre l’échangisme, si des couples s'y retrouvent tant mieux pour eux, ce qui n'est pas du tout mon cas. Mais il faut absolument que ce soit fait d'un commun accord, ça ne peut pas fonctionner si l'un ou l'autre n'est pas d'accord. Et vous n'êtes pas à l'abri que votre moitié et que la personne avec laquelle vous l'avez échangé tombent amoureux, ce qui arrive assez fréquemment d'ailleurs.) Une fois à l'extérieur du club, je repris mes esprits et je me dis que je ne voudrais jamais me retrouver au milieu d'eux.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Rose Maclin ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0