Chapitre 2

4 minutes de lecture

Les violences vont crescendo. Je vous répéter la façon dont me l'a expliqué ma psychologue :

— C'est comme la première fois où vous prenez le volant. Le premier jour c'est difficile, mais après, conduire devient une habitude. Avec les violences c'est pareil, passée cette étape, ça devient normal. Et puis vous ne l'avez pas dénoncer, ce qui lui a donné la permission de recommencer.

Au cours d'un corso fleuri qui était organisé dans notre village, nous déjeunions en terrasse d'un petit restaurant. Michaël prit très mal le fait que deux de ses amies, Marie et Magali,, se levèrent de table précipitamment, et allèrent payer uniquement leur part pour emmener leurs fils respectifs voir le corso qui avait débuté. Je ne sais pas pourquoi mais il m’ignora le reste de la journée, son regard devint noir. Il décida de se rendre directement au bar, sans ne jamais regarder une animation sur le côté, ni personne d’ailleurs, il marchait comme un robot. J’étais très déçue car ce jour-là, j’avais dit à ma mère et à Nina de venir pour regarder l’événement ensemble. À peine étaient-elles arrivées, que je les quittais pour rejoindre mon mari. Au bar, Michaël me dit être fatigué que je le suive partout et devint très désagréable avec certaines de nos connaissances, à tel point que l’une de celle-ci qui était enceinte, excédée se leva en pleurs et quitta le café. Une fois rentrés à la maison, il se mit à hurler si bien que les filles, que nous n’avions pas emmenées avec nous, quittèrent précipitamment la pièce pour aller se réfugier dans leur chambre à coucher à l’étage. Michaël, d’un coup me poussa violemment contre la chauffeuse, je fini les jambes en l’air avec une cabriole, et tapai la tête contre la table basse, renversant ainsi le thé qu'Alicia venait de se servir. Il me mit alors une gifle quand je me relevai, je la lui rendis mais à ce moment-là, son regard s’assombrit et il m’en mit une encore plus forte. C’est ainsi que nous nous sommes battus, nous mordant, nous arrachant les cheveux mutuellement, nous donnant des coups de poing et autres. Finalement il prit les clés de la voiture et partit. Je m’inquiétai tout de même de savoir où il était, et quand je lui envoyais des messages pour lui demander, il me répondait avec les phrases toutes faites que vous avez sur vos portables : « Je suis en réunion », « Je suis au cinéma » etc...

Je reçu plus tard un message de Magali, qui avait déjeuné avec nous le midi et qui était venue m’aider à la maison quand j’étais en convalescence après l’opération de mon pied. Elle m’informa que mon mari était chez eux, et qu’ils étaient partis avec le sien acheter de quoi manger. Je montais me coucher mais dans l’impossibilité de dormir tant j’étais sur les nerfs. J’entendis Michaël rentrer se coucher comme à son habitude sur le canapé du salon – nous ne dormions plus ensemble depuis un moment : il ne supportait pas de dormir dans la chambre sans la télévision et moi le contraire. Le lendemain, après avoir accompagné les filles à leurs internats respectifs pour la semaine d’école, je courus droit vers Michaël en rentrant et encore sur les nerfs je lui remis une claque.

— D’où tu frappes une femme ? avais-je hurlé.

Nous reprîmes à nous battre aussi violemment que la veille, si ce n’est plus. Il se dirigea dans la cuisine et prit une barre de fer qui était posée contre le mur pour me taper sur la jambe avec celle-ci.

— Même pas mal ! criai-je à plusieurs reprises continuant de tendre ma jambe.

Il tapait encore et encore contre ma cuisse jusqu’à ce qu’il se calme et qu'il lâche la barre de fer. Ma jambe entière était recouverte de bleus. Il monta à l’étage, prit mes vêtements dans ma penderie et les jeta le long du couloir, ils y restèrent plusieurs jours. À bout de souffle il me dit qu’il partirait, qu’il ne nous méritait pas, que c'était une personne horrible etc, etc... Je lui répondis que se battre pouvait arriver car nous avions enfoui beaucoup de rancœur. Il m'avait tellement répété que nous n'étions pas comme les autres couples, à se séparer à la moindre difficulté et il ne fallait pas donner raison à ceux qui disaient qu’on se séparerait. Il me dit :

— Ce n’est pas normal d’en arriver là, si ça doit se reproduire alors je partirais.

Il y avait des tâches de sang éparpillés un peu partout et toute ma penderie à ranger. Michaël observa la barre de fer, et alla la jeter aux ordures. Quelques jours plus tard, il fit venir Angelina, ma sœur aînée qui était en vacances dans la région, pour lui expliquer la situation et me faire comprendre que si nous en étions arrivés à nous battre, c’était la faute de Magali, car elle avait une mauvaise influence sur moi. Il dit qu'elle me mettait de mauvaises idées en tête, et qu'elle et son compagnon étaient néfastes pour notre couple. Il fallait donc couper tout de contact avec eux.

Plus tard pendant une discussion avec des amis, je dis pour plaisanter que je savais me battre et que Michaël pouvait le confirmer mais celui-ci me fusilla du regard pour me stopper. Il m'a chuchoté à l'oreille en passant derrière moi :

— Ce qui c'est passé doit rester entre nous. Ils n'ont pas à le savoir.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Rose Maclin ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0