Chapitre 1

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Mon contrat s’étant enfin terminé à l’épicerie, je cherchais à nouveau du travail. J’en trouvai dans un village vacances face à la mer, dans la ville voisine. Le cadre était agréable et le personnel sympathique. Michaël m’accompagnait le matin à un moment où nous n’avions plus qu’un seul véhicule, et devait venir me chercher quand je terminais ma journée dans l'après-midi. Et bien souvent, il oubliait. (Oui oui vous avez bien lu) Je passais des heures à l’attendre et à essayer de l’appeler au téléphone, en vain. (Impossible de prendre un bus, il n'y en avait qu'un seul le matin) Un jour j’appelais un de ses cousins qui alla vérifier à la maison si mon mari y était. Effectivement, ce dernier venait de s’endormir et était impossible à réveiller. Ce fut donc Cédric qui après sa journée de travail, reprit sa voiture et vint me chercher. Quelques fois Michaël et ses amis se trouvaient en face, sans me prévenir évidemment, alors qu’il connaissait parfaitement mes horaires.

— Viens, on est à la plage, me répondait-il en riant après de nombreux appels sans réponses, quand il décrochait enfin.

Parfois, épuisée de ma journée je n’avais qu’une envie : rentrer chez moi prendre une bonne douche et enlever mon uniforme. Mais je devais attendre bien sagement qu’il se décide à partir. Certains d'entre vont me dire :

— Mais pourquoi tu ne profitais pas d'être à la plage pour boire un verre avec eux ? (la plage étant indissociable de la bouteille de rosé)

Parce que lorsque j'arrivais, mon mari m'informais que c'était ses amis qui avaient payé la bouteille de rosé, et non lui ni moi ; donc ce n'était pas correct de ma part de me greffer à eux. Un jour, il m'avait autorisé à commander quelque chose à grignoter – je n'emmenais pas d'argent au travail, je n'avais pas de casier – je pris une petite barre glacée et mon mari me croqua la moitié de ma minuscule glace et s'enfuit en riant, il ne me restait quasi plus rien à manger. C'était une de ses habitudes, quand il finissait son plat il s'attaquait au mien et le dévorait, chose qui le faisait bien rire si je m'énervais. Vous comprendrez mieux pourquoi le regarder lui et ses amis boire et manger ne m'amusais pas trop.

Je me rappelle pendant une période où nous vivions encore en Italie, nous nous sommes retrouvés avec un seul véhicule, je devais aller chercher mon mari quand il terminait sa journée de travail. Mais je n’avais pas intérêt à avoir cinq minutes de retard, au contraire je me devais d’être très en avance et attendre qu’il règle les derniers détails avant enfin de repartir. À l'inverse, lorsque c’est moi qui l’attendais ce n’était jamais important.

Dans la voiture pendant le trajet du retour, il me chatouillait ou me mettait un doigt dans l’oreille en riant, tapotait le volant en chantant à tue-tête, tout pour me faire rire. Si je rétorquais que j’avais attendu il me répondait :

— Mais c’est pas grave !

Quand il sortait le soir, il ne rentrait qu'au petit matin accompagné d’un ou de plusieurs amis, de sorte que je ne puisse rien lui reprocher devant eux. Ils débarquaient en chantant et en riant et Michaël se vantait de ne pas avoir une femme qui râlait comme les autres, je me devais de démontrer cet état d’esprit en toutes circonstances et à quel point il avait de la chance.

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