Chapitre 4

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Ses grand-parents étaient abasourdis, choqués. Son grand-père gardait un visage plein de choc, tandis que sa grand-mère se mit à pleurer. Le soigneur avait la tête baissée. Il agissait comme s’il s’en voulait de devoir annoncer cette mauvaise nouvelle. Cela énerva Arthur. Pourquoi un inconnu agissait comme un coupable alors qu’il n’était pas là ? Arthur s’en voulait de ne rien avoir pu faire. Il aurait dû la tenir pour pas qu’elle ne s’envole. Il aurait dû la rattraper lors de sa chute. Il aurait dû…

Après s’être excusé plusieurs fois, le Med repartit, se rendant à l’hôpital où Claire a été déposé. Arthur était parti dans la chambre qu’il partageait avec sa sœur, toujours fâché contre lui même. Il ne prit même pas la peine d’aller manger. Il n’avait pas faim. Il ne répondait pas non plus quand ses grand-parents l’appelaient de l’autre coté de la porte. Il n’osait pas les regarder, leur parler, leur expliquer ce qu’il s’est passé. Il ne pouvait pas, il n’y arrivait pas.

Il se faisait tard. Arthur se levait enfin. Il s’est souvenu de la Pierre de Claire, toujours dans sa poche. Il alla donc la ranger, la cacher dans le fond de l’armoire.

Le lendemain matin, ce n’est pas le bruit du gros clocher qui le réveilla, mais le soleil qui s’infiltrait par la fenêtre. Comprenant qu’il était très en retard, il s’habilla et couru jusqu’à l’école. En arrivant, il enjamba la clôture extérieur, traversa la cours et entra dans le grand bâtiment. Devant la porte, il souffla, puis ouvrit la porte. Ses camarades le regardaient tous. Certains commençaient à rire, d’autres se contentèrent de le regarder. Leur professeur, Mr. Nikolaïdis lui indiqua d’aller s’asseoir rapidement pour ne pas perturber le cours trop longtemps. Arthur le remercie et va s’installer à sa place habituelle, à coté de Thomas. Ce dernier, concentré et à l’écoute du professeur, le salua d’un geste de la main, sans lui parler. « Tant mieux » pensa Arthur, « il m’aurait sûrement posé des questions sur l’absence de Claire ».

À la fin du cours, le professeur lui indiqua de le rejoindre dans son bureau. Arthur y alla sans même attendre ou réfléchir. Il entra dans le bureau des professeurs, accompagné de Mr. Nikolaïdis. Ce dernier vérifia qu’aucun autre professeur était présent, puis posa sa main sur l’épaule du jeune homme avant de lui dire à voix basse : « J’ai appris pour ta sœur. Je suis vraiment désolé. Si tu souhaite rentrer chez toi je t’y autorise. »

Arthur ne s’attendait pas à ce que son professeur soit déjà au courant, et lui demanda : « Merci, je pensais aller la voir après les cours mais je vais sûrement y aller maintenant alors. Mais comment avez-vous su aussi vite pour… » sa bouche se serra, il était incapable de prononcer son nom sans pleurer et repenser à la veille. « Enfin, comment est ce que vous êtes au courant ? »

Mr. Nikolaïdis se pencha vers lui, toujours la main sur son épaule et lui répondit : « j’ai croisé un ami hier soir, il est Med et m’as expliqué avoir raccompagné un jeune homme aux cheveux blanc après l’accident de sa sœur jumelle. Il n’y a que vous deux avec cette couleur distinctive en ville. N’hésite pas si tu as besoin d’en parler. Mon travail consiste aussi à aider les élèves lorsqu’ils en ont besoin. »

« Merci beaucoup Monsieur. Je n’hésiterais pas. »

Après cette discussion, Arthur retourna en classe pour récupérer ses affaires et prévenir Enara, Pauline et Thomas qu’il repartait plus tôt pour « se reposer ». En réalité, il ne souhaitais que revoir sa sœur le plus tôt possible. Mr. Nikolaïdis l’accompagna jusqu’à la sortie afin de justifier ce départ. Quand il eu passé le portail, son professeur l’appela. Le jeune homme se retourna, sans trop comprendre cet appel. Puis son professeur le regarda droit dans les yeux avant de lui dire : « N’hésite pas à venir me parler en cas de besoin, j’insiste. »

Arthur acquiesça, alors qu’il ne souhaitait pas parler de ces évènements avec qui que ce soit. Personne ne les soutiendrait alors qu’ils sont en possession d’une Pierre, chose qu’ils ne sont pas censés avoir.

Il connaissait bien l’hôpital face au musée, c’est celui où Joseph, son grand-père fut transféré après une mauvaise chute chez eux il y a 2 ans de cela. Déjà cette fois-ci Arthur se sentait coupable car ils jouaient ensemble à ce moment. Le jeune garçon sentait cet hôpital comme un signe de ses erreurs. D’abord son grand-père, qui s’en remis heureusement vite ; puis sa sœur, dont il n’est même pas sûr du rétablissement.

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