La colère monta un peu plus en elle, elle se retourna furieusement vers lui.

"Il n'y a pas de nous Harry ! Tu as osé me mentir alors que tu sais à quel point j'ai horreur des mensonges !

- As-tu écouté ce que je viens de dire ? C'était pour me protéger !

-Te protéger de quoi Harry? Mes parents n'allaient pas te tuer bon sang ! Ils sont eux-mêmes de classes sociales différentes et tu connais très bien mon point de vue à ce sujet ! T'arrives à te regarder dans les miroirs ? Tu joues bien la comédie, c'est impressionnant, tu devrais faire acteur si l'entreprise de ton père coule. Ta mère ne peut pas voir ce que tu fais, c'est psychologique, c'est une excuse de plus pour attiser la pitié et l'attention!"

Tout le corps d’Harry marquait son énervement, il se faisait plus sombre et menaçant.

"Arrête de dire des choses comme ça, tu n'as pas le droit de dire des choses aussi blessantes ! Tu ne sais pas ce que c'est de perdre un parent ! Tu ne sais pas ce que c'est de vivre avec le manque, tu ne sais pas ce que c'est d'avoir l'impression d'avoir un trou dans la poitrine parce qu'une personne chère n'est plus chaque jour auprès de toi ! Tu ne sais pas cela parce que tu es trop gâtée ! Tu penses que du négatif des gens de haute classe, sauf ton père parce que c'est ton père, mais tu ne sais pas pourquoi la plupart des "riches"comme tu le dis avec tant de dégoût agissent ainsi, ils sont loin d'être heureux. Alors oui, peut-être qu'ils sont froids, vantards, prétentieux ou encore hypocrites et j'en passe mais pour la plupart d'entre eux, se protège d'un poids qui les font souffrir au plus au point dans leur vie, les autres ont mérité leur richesse de par l'énorme travail qu'ils font et chaque personne évolue différemment. Alors avant de me faire la misère sur un petit mensonge qui ne change rien de ce qu'on a vécu, ni la personne que je suis, tu devrais un peu te remettre en question aussi parce que tu n'es pas la petite fille parfaite que tu penses être ! Après tout ce que je t'ai dis publiquement ce soir, si tu ne me penses pas sincère c'est ton problème. Tu te plains, mais tu ne vois pas les gens qui t'aiment alors qu'ils sont devant toi. Quand tu auras réfléchi à tout ça et que tu seras prête à parler calmement, alors tu pourras venir me parler, en attendant évite de me faire perdre la tête comme tu le fais maintenant. J'ai une soirée à rattraper, et une fête à finir."

Des larmes menaçaient de couler des yeux du brun, mais il cligna plusieurs fois des paupières pour les en empêcher, puis il se retourna vivement avant de partir de nouveau dans la villa.

Anastasia éclata en sanglots, avachie sur le sol. Elle n’en avait plus rien à faire de la façon dont elle apparaissait à cet instant. Que tout le monde aille au diable. Sa poitrine la brûlait et elle avait des difficultés à respirer correctement.

"Ana !"

Sa mère se précipita jusqu'à elle, se mettant à sa hauteur et la serrant fort dans ses bras.

"Maman.. Je.. Il ..Je suis un monstre !

-Ne dis pas ça, ma puce, vous allez vous réconcilier. Il a fait beaucoup d'efforts pour toi malgré son erreur, à toi de travailler sur toi, pour lui maintenant. Si vous vous aimez malgré tout comme ton père et moi, en amitié ou en amour, alors vous réussirez à montrer que vous êtes forts ensemble, au diable les classes sociales. On va rentrer à la maison et tu vas te reposer."

Sa mère tamponna les larmes de sa fille et essuya le maquillage qui avait coulé sur son visage, avant de lui sourire doucement et de la relever.

"Papa m'en veut?"

Elle grimaça légèrement.

"Il est protecteur et t'aime alors ne t'inquiète pas qu'il va te défendre auprès de tout le monde, il va sûrement parler avec Harry et Kévin aussi, mais il ne t'en veut pas d'être humaine et d'agir comme telle.

-J'espère ne pas avoir gâché l'amitié de papa et Kévin.

-Ne t'inquiète pas."

Son père arriva, visage tendu et inquiet. Cependant, il se tenait droit, la tête haute, montrant aux personnes présentes dehors qu'il était fort et puissant malgré la situation.

"Je suis désolée papa."

Étonnement, il lui sourit puis déposa un baiser sur mon front.

"Allez, nous rentrons, la soirée se termine pour nous."

Le trajet retour dans la voiture se fit silencieusement. Beaucoup de questions tournaient dans la tête d’Anastasia. Harry a-t-il raison ? Suis-je sans cœur et superficielle, qui juge tout le monde sans me remettre en question? Suis-je moi-même une opportuniste? Suis-je égoïste au point de ne pas pardonner un mensonge uniquement pour ma fierté? Suis-je trop gâtée et couvée par mes parents? Suis-je devenue sans m'en rendre compte, quelqu'un que je ne voulais pas devenir?

Une fois à la maison, elle courut se réfugier dans sa chambre. La nuit qu’elle s'apprêtait à passer sans trouver le sommeil, l'aiderait sûrement à remettre les choses au clair dans sa tête.