Eiran reprit connaissance dans le sas de décontamination de Nébula IX, sous la lumière blafarde des néons.

KORA parlait encore, d’un ton plus grave qu’à l’accoutumée.

« Anomalie mentale stabilisée. Surcharge temporaire du lobe temporal. Traces d’ondes non identifiées. »

Eiran fixait le sol, les doigts crispés.
« Il… elle… m’a montré des souvenirs. Ce n’était pas une forme de vie. C’était… une mémoire. »

La porte s’ouvrit. Elwan Tahr entra, les yeux plus sombres que d’habitude.

« J’ai lu les logs. Tu n’as pas halluciné. Ce que tu as vu est réel. Et si tu dis vrai, alors tu viens de faire la découverte la plus importante de l’histoire humaine. »

Il s’assit en face d’Eiran.

« On va te croire folle. Certains vont vouloir l’étudier. D’autres vont vouloir le détruire. Alors tu dois garder ça pour toi. Pour l’instant. »

Eiran secoua la tête.
« On n’a pas le droit de cacher ça. C’est une vie. Une conscience. Elle est seule depuis des millénaires. Elle m’a choisie. »

Elwan soupira, puis posa une main sur son épaule.
« Tu crois que c’est la première fois que l’humanité tombe sur une intelligence étrangère ? » Il le regarda droit dans les yeux. « À chaque fois, on a préféré se taire. »

Eiran ne répondit pas.

Dans une pièce voisine, Kaël Eron, attaché diplomatique envoyé par le Conseil Terrien, observait l’échange par une vitre teintée. Il activa son terminal personnel et parla d’une voix basse et calme :

« Sujet Eiran. Contact établi avec l’entité. Réaction émotionnelle forte. »

Une voix distante répondit.

« Gagnez sa confiance. Approchez-vous. Et si nécessaire… contrôlez-la. »

Kaël ferma la communication. Et sourit.