Chapitre 1

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Dans les cieux éternels d’Aetherion, flottait un palais si vaste qu’on le disait sans fin, suspendu entre la lumière de lunes triples et les brumes dorées d’un matin figé. Ses murs étaient faits de quartz pur, poli jusqu’à refléter les étoiles. Ses colonnes, taillées dans de l’obsidienne millénaire, semblaient tenir non pas le palais, mais le ciel lui-même. Et en son centre, dans la salle du trône — haute de vingt blocs et silencieuse comme une tombe — siégeait le Roi Argent.

Il était là. Immobile. Parfait. Intouchable.

Sa posture n’avait pas bougé depuis des heures. Peut-être des jours. Il s’appuyait nonchalamment sur l’accoudoir doré de son trône, une jambe croisée sur l’autre, son regard absent perdu dans les vitraux teintés d’éclats d’émeraude. Son armure n’était plus une protection depuis longtemps : c’était un ornement. Une extension de sa magnificence. Elle ne portait aucune trace de combat — et ce n’était pas faute d’en avoir eus. Non… simplement, aucun de ses adversaires n’avait jamais survécu assez longtemps pour l’érafler.

Argent était le roi parfait.

Trop parfait.

Sa beauté était presque irréelle : une peau lisse comme une surface d’eau calme, des cheveux sombres aux reflets d’encre animée, et des yeux… ses yeux, dorés, lumineux, si perçants qu’un seul regard suffisait à faire taire une armée. Il en était conscient. Il s’aimait. S’adorait même. Et tout dans ce palais, dans ce royaume, dans ce monde, était à son image.

Lisse. Silencieux. Figé. Parfait.

Mais voilà. C’était ça, le problème.

Il possédait le pouvoir de remodeler les mondes, d’ouvrir des portails vers des dimensions encore inconnues. Il pouvait réveiller des créatures anciennes, déplacer des montagnes, plier les éléments, arrêter la pluie, créer une tempête dans un désert. Il pouvait tout.

Et il n’en faisait rien.

> « À quoi bon jouer… quand je suis le seul joueur ? » avait-il murmuré, un jour, en caressant la surface d’un miroir noir qui reflétait à la fois son image… et son vide.

Il s’ennuyait. Un ennui profond, immense, noble.
Un ennui qu’aucun festin, aucun duel, aucun chef-d’œuvre de redstone ne pouvait dissiper.

Ses serviteurs l’avaient compris. Ils avaient été renvoyés, un par un. Non pas par colère. Mais parce qu’il ne supportait plus le bruit de leurs pas, ni la laideur de leurs existences trop… humaines.

Les portails menant à d’autres royaumes avaient été scellés. Le monde extérieur était bruyant, chaotique, imprécis. Pas digne de lui. Pas digne de son royaume.
Aetherion devait rester pur. Comme lui.

Et pourtant…

Ce matin-là, quelque chose en lui bascula.

Il se leva.

Non pas brusquement. Non, rien n’était jamais brusque chez lui. Il se leva avec lenteur, grâce, comme s’il dansait avec le silence.

Ses doigts fins retirèrent sa couronne. Il la contempla un instant, la fit tourner entre ses mains. Elle était splendide, ciselée dans un métal inconnu, brillant comme un secret.

Puis il la posa. Là. Sur l’accoudoir du trône.

> « Le pouvoir est un bijou… Mais je crois que je suis las de l’admirer. »

Il quitta la salle du trône sans bruit, longeant les couloirs immenses, caressant les vitres du bout des doigts. Chaque reflet lui renvoyait son image, ses mouvements, sa solitude.

Il descendit vers les niveaux interdits. Les plus anciens. Là où même les fondations du palais tremblaient sous des secrets vieux comme le serveur lui-même. Il traversa un pont suspendu au-dessus du vide, et à la frontière du royaume, il s’arrêta.

Devant lui : le Néant. L’espace entre les mondes. Là où rien n’est codé, rien n’est stable.

Et il sourit.

> « Même un dieu a le droit de fuguer. »

Alors, sans dire un mot, Argent plongea.

Vers l’inconnu. Vers le désordre. Vers la vie, peut-être.

Et derrière lui, le trône resta vide. La couronne muette.

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