Et si justement, la solution c'était... d'écrire autre chose ?
En ce jour du sept juin 2025, ce qui me ferait plaisir, à moi ce serait de partir en vacances.
De refaire la déco de mon appart, aussi. En concordance avec la couleur de ce canapé que j'adore, que j'ai depuis seulement deux ans : je me demande bien comment j'ai pu m'en passer jusque-là.
Enfin, j'aimerais bientôt pouvoir me racheter des fringues, pour marcher fièrement comme quelqu'un de connu, comme si l'habit faisait le moine.
Mais ma vie n'a aucun sens, et ça me rend triste.
J'aimerais faire un enfant avant qu'il ne soit trop tard, tic-tac, tic-tac l'horloge biologique, mais je n'ai trouvé personne de confiance pour réaliser mon voeu le plus cher, serait-ce un crime si je choisi au hasard ?
Quant à l'adoption, mieux vaut ne pas y penser, je vais encore m'arracher les cheveux sur le web en sachant qu'il me faudra, si je souhaite vraiment aller jusqu'au bout, dépenser beaucoup d'argent, car élever un enfant n'est pas gratuit, n'est-ce pas, même si je désire faire passer l'humain, une vie humaine quoi, avant tout.
Non je suis vidée, anesthésiée, je suis au bord de l'implosion, puisque je ne ressens plus rien.
Je vis comme un robot sur qui on aurait appuyé trop de fois avec la fonction "agir", mais pour quoi, au juste. Pour qui.
La moindre de mes actions, le moindre geste que je fais est analysé et découpé au montage avant même que je puisse en retirer un bénéfice, surtout que c'est mal jugé, trop interprété, encore une fois, c'est le trop qui est de trop.
Vous l'aurez compris, je me trouve en apathie inter-sidérale.
J'ai l'impression d'avoir un esprit, comme une grenouille disséquée par des débutants en la matière ; un état heureusement passager.
Je pratique le minimalisme et autres joies culpabilisantes et infantilisantes, à ce moment-là, oui, il arrive parfois que je ne me sente pas à ma place, ni chez moi ni ailleurs.
Je sais qu'il est temps de déménager, il va donc falloir que je gagne à l'euromillions bordel, et comme je ne joue pas. Ce n'est pas Confucius qui disait que la vie elle-même est un jeu ? Haha, quelle farce je me farce.
Enfin, encore des élucubrations à n'en plus finir en ce week-end anormalement silencieux. J'aimerais remplir le néant de mon existence, mais avec de la qualité svp, mais peut-être est-ce trop demander. Encore un de trop, je présume.
Et ce sentiment que la lecture me fait perdre mon temps... et pourtant je lis, fichtre. Que m'est-il arrivée.
C'est comme si j'étais passée dans une centrifugeuse géante, ou pire une machine à laver qui m'empêche encore de respirer.
C'est pour ça que j'ai besoin de vacances, de vraies vacances, pas des vacances pourries où je stresse chaque seconde en vérifiant le contenu de mon porte-monnaie, si mes affaires sont encore en ma possession, si mon chat d'amour malgré lui, resté sur place, va bien... le club med, ah ouais, autant attendre la saint glinglin pour que je puisse y mettre le prix. Pourtant l'idée du tout compris avec paiement en quatre fois, ça m'a branchée sur le coup. Mais non, cinq cent balles par mois, ça va pas la tête. C'est ce que je mets pour mes factures, alors je les laisse s'amasser durant tout ce temps ? Pour une seule semaine de vacances, sans blague.
Mais je sais pas, moi, j'ai envie de vivre quelque chose de beau, au moins une fois dans ma vie, merde et remerde. C'est tellement triste, la vie quand on a pas d'amour. Mon chat est bien mignon, mais c'est vrai qu'à la longue ça ne suffit pas. Je ne vais pas dire que je déprime, j'en suis encore au stade où je m'imagine que ça va aller, toute seule avec mes petits plaisirs du quotidien. Parce que de toute façon, je n'ai pas le choix. Tellement pathétique.
Je pourrais relativiser, me dire que beaucoup sont dans la même situation, mais c'est plus fort que moi je n'arrive pas à m'y faire. Je dois donc mener une vie de riche pour bien vivre mon célibat, ou plutôt ma solitude ? Quelle poisse. Au diable les donneurs de leçons qui vous diront que le matériel ne compte pas dans une vie, oui mais toi, oui toi, tu sais à qui tu parles ? A une gosse de quarante piges qui n'a vécu que ça, la méchanceté des autres, famille, amis, collègues, patrons, bref tout le monde lui a passé dessus, roulé même, donc tes accusations moralisatrices...
N'empêche, j'en reviens pas car ça fait bien deux semaines que je peine à écrire, je crois plutôt que je n'ai pas écrit une ligne en fait, et me revoilà comme toujours toute en finesse en train de livrer une bataille contre moi-même.
J'écris pour démêler tout ça, parce que je n'y arrive pas autrement. Mais j'espère que je ne suis pas la seule, je ne suis pas rassurée pour le coup.
Bref, revenons à nos moutons. Je veux faire quelque chose de ma vie, agir, bouger, communiquer. Et me poser quand c'est nécessaire. Etre utile. Aimer et être aimée. Ecrire est une bonne chose, ça rassemble tout cet ensemble, mais alors pourquoi je me sens encore incomplète ? Ça m'agace, vraiment. Je pensais que c'en était fini, de cette attente interminable vers cet ailleurs.
Je suis seule, je suis perdue ou je suis perdue dans ma solitude ?
"Il faut laisser le temps au temps", oui mais je ne vais pas passer ma vie à l'attendre, encore, ce truc.
Et si ce que j'attendais, c'est toi ? Mon roman d'amour, mon futur personnage qui va m'émouvoir et me faire trembler jusqu'à la moelle de mes orteils, un homme dont je vais tomber éperdument amoureuse ?
Et voilà, encore une fois je me fourvois dans un monde irréel, pour faire semblant de tenir dans cette opacité qu'est ma vie. Alors que j'aimerais retrouver le fil de la réalité, sans pour autant qu'elle soit moche.
Je me fais alors la promesse qu'un jour, je partirai en vacances. Pour de vrai. Pour aller chercher mon enfant, adopté ou non. Pour débrancher et laisser venir à moi mon étalon qui me fera chavirer le coeur en un clin d'oeil ou, de pages à écrire.
Et si justement, la solution c'était... d'écrire autre chose ?
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