Un retour à la réalité

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Je monte les marches lentement, me remémorant cette escapade avec Manoé. Je suis complètement sortie de la réalité, oubliant tout autour de moi. Ce week-end était vraiment sensationnel.... J'ai complètement oublié le temps...

Arrivée à ma porte, j'apperçois un bout de papier scotché. Je me rapproche lentement et le décroche.

Je le regarde sous toutes les coutures, cherchant une indication quand à sa provenance. Il n'y a rien, alors je l'ouvre.

Je peux y lire « je t'avais prévenue... ».

Ces mots me font retomber tout de suite dans la réalité.

Mon corps se met à trembler, et je perds l'équilibre.

Je me rattrape à la rambarde, et souffle plusieurs fois pour tenter de me calmer.

Je m'assieds à terre, et ferme les yeux.

Il ne me laissera donc jamais vivre... peu importe où je me trouve, il me retrouvera toujours.

Quand je pense enfin reprendre une vie normale, il faut qu'il revienne briser mes espoirs...

Quand vais-je enfin sortir de cet enfer ?

Je suis complètement pétrifiée.

J'entends mon portable sonner dans la poche de ma veste. Perdue dans mes pensées, et dans l’incapacité de bouger, je ne réponds pas. Elle retentit plusieurs fois, alors je place ma main tremblante difficilement dans ma poche. Je l'attrape, et décroche :

 - « A... allô ? »

 - « Salut chérie, c'est Luca. Tu te souviens de moi ? Tu pensais que je t'aurais oubliée ?»

Aucun son ne sort de ma bouche. Je suis tétanisée. Cette voix... me fait perdre tout mes moyens.

 - « Je vois que t'as vu mon petit mot ! Je t'avais laissé une petite lettre, je t'avais donné une petite chance, mais il faut croire que t'as voulu faire ta maligne... dommage... »

Mon cœur frôle l'arrêt cardiaque, et des larmes se mettent à couler sur mes joues.

 - « Kimi... tu sais à qui t'as affaire depuis le temps, non ? Ça fait des jours que je suis là, à t'observer. Par exemple, je sais que tu t'es absentée ce week-end avec un petit bâtard... Et tu sais aussi comment j'ai trouvé ton adresse ?»

Je suis pétrifiée. Je perds mon souffle, j'ai l'impression d'être sortie de mon corps.

 - « J'ai appelé ta conne de mère. T'es tellement débile que tu lui a envoyé un message pour lui dire que t'avais retrouvé du travail, et tu lui a donné le nom de ta boîte. Comme si elle allait te répondre... elle en a rien à foutre de toi ! Après, rien de plus simple, j'ai été pleurer chez elle, lui disant que je voulais me rattraper avec toi, et cette grosse naïve m'a tout déballé. Et tu veux savoir le meilleur ? »

 - « J... Je... »

Un long silence s'installe. Je n'arrive tout simplement pas à lui répondre.

Je suis hors de moi.

J'ai peur.

J'ai vraiment une peur panique.

Il se met à rire, un rire qui me glace le sang.

 - « T'es qu'une grosse conne, Kimi. J'ai réussi à avoir ton adresse en suivant ton bus... ça a vraiment été facile... non... sérieusement... t'es dans la merde là. Je vais te faire payer d'avoir osé porté plainte contre moi. Si tu ouvres ta petite gueule, les mecs qui t’ont agressée l'autre fois s'en prendront à ton petit chien de richou, avant de s'en prendre à toi. Et... ils ne seront pas deux cette fois.Tu comprends ? Je vais te faire du mal, Kimi. Là par exemple, je suis juste en bas. T'es tellement aveugle que tu vois rien... j'étais dans ma voiture, en attendant patiemment que tu découvres mon petit mot... un vrai petit spectacle... oh, et un petit conseil, fais bien attention quand tu rentres chez toi. Je suis jamais très loin ! J'espère que t'as bien profité de ton petit séjour avec ton bâtard...»

A ces mots, il raccroche. Je lâche des mains mon portable. L'écran se fissure au contact du sol.

Mon Dieu... je ne supporterai pas une seconde fois cet enfer...

Je n'arrive plus à respirer.

Je suffoque et des étoiles apparaissent dans mon champ de vision.

J’essaie de me lever, mais je retombe au sol.

Ses paroles résonnent dans ma tête.

Je reste un long moment à terre, le corps tremblant, en pleurant.

Si seulement Manoé était à mes côtés...

Je voudrais pouvoir me lever, regarder autour de moi, chercher ce fou de Luca, mais je ne peux pas...

Dieu... aidez-moi... par pitié...

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