Chapitre 4 : la relève 

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La jeune maman, tourmentée par son questionnement sur son avenir de sorcière, se mit à la recherche de la pierre jaune de Gaïana, qu’elle gardait dans son matériel.

Après avoir fouillé minutieusement entre ses bougies, son grimoire et ses plantes, elle ne la retrouva pas, alors qu’elle était pourtant censée la garder. Izïa, qui était déjà tendue à cause de son anxiété de la journée, se mit à verser des larmes.

Après être restée figée avec les yeux humides, elle s’effondra sur le sol de la cuisine et pleurait ce qui se fit entendre jusqu'à la chambre de Gaïana

Gaïana, qui était inquiète pour sa mère, essaya de comprendre ce qui se passait pour pouvoir l’aider.

— Maman, pourquoi pleures-tu ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

— Non Gaïana, je suis une mauvaise mère et je ne mérite pas ton amour et ta patience, dit Izïa d’une voix saccadée par les pleurs.

— Qu’as-tu fait de si terrible pour dire une chose pareille ? demanda la petite-fille, quelque peu dépassée par la situation.

— J’ai perdu ta pierre, celle de Cernunnos… Je ne mérite ni ton pardon, ni ta compassion, jeune fille, dit-elle en pleurant encore plus fort

La petite-fille, dans l’incompréhension de la réaction de sa mère, ne voyait pas pourquoi elle cherchait sa pierre qui n’avait absolument pas disparu.

— Ma pierre ? Mais maman, elle est dans ma main en ce moment même, regarde, répondit-elle à sa mère qui arrêta de pleurer.

— Pourquoi voulais-tu ma pierre ? demanda ensuite Gaïana.

— Cela ne te dérange pas si maman souhaite parler à Cernunnos un instant. Pourrais-tu l’appeler afin que je puisse échanger avec lui s’il te plaît ?

Gaïana, qui ne voyait aucun mal à ce que sa mère parle à son meilleur ami, invoqua Cernunnos comme il le lui avait appris.

Elle prit la pierre, la colla contre son cœur en le visualisant. Cernunnos, apparu dans la seconde suivante, sans même avoir eu le temps de le voir arriver.

Izïa, qui se sentait tout à coup plus rassurée, demanda à sa fille d’aller dans sa chambre.

Gaïana, qui avait pour habitude d’écouter les ordres de sa mère, fit mine d’aller rejoindre sa pièce personnelle. Mais arrivée dans le couloir, qui allait de la porte d’entrée jusqu’aux chambres, elle se mit derrière le mur qui cachait la cuisine, afin de pouvoir entendre ce que disait sa mère.

— Cernunnos, je suis fatiguée et si angoissée à l’idée que ma fille puisse subir un mauvais sort de la part de l’armée catholique. Je me pose la question si je ne devrais pas mettre fin à la pratique de la sorcellerie, dit-elle d’un ton coupable.

— Ma chère Izïa, votre fille, rappelez-vous, est destinée à devenir une grande sorcière. La puissance magique qu’elle contient pourrait la rendre malade si elle n’était pas exploitée, répondit le Dieu à cornes.

"Votre fille à l’histoire unique, ne peut qu’être une grande mage qui pourrait régler bien des problèmes dans ce monde. Si vous souhaitez arrêter votre pratique de la magie, c’est votre droit, mais, tâchez avant de prendre une telle décision, de lui transmettre votre savoir. Gaïana, malgré son jeune âge, ne pourra qu’être une bonne apprentie, qui évoluera de manière spectaculaire en peu de temps."

Izïa qui ne pensait qu’à rompre personnellement avec cet art, devenu pour elle une source de mauvais souvenirs, prit sa décision rapidement.

— C’est d’accord, dès demain, Gaïana sera mon élève. Elle deviendra la grande sorcière qu’elle est destinée à être.

Cernunnos qui la remercia pour le courage de sa décision, décida d’aller faire peur à Gaïana qui avait tout entendu.

Après l’avoir surprise, il annonça la nouvelle en personne à la petite-fille.

Gaïana qui ne comprit pas ce que tout cela signifiait, décida d’aller rejoindre sa chambre après avoir dit au revoir à son ami.

Le lendemain, au lever du soleil, Izïa alla réveiller sa fille pour sa première journée d’apprentie sorcière.

— Debout jeune fille ! Aujourd’hui marquera ta première journée en tant que sorcière !

Gaïana qui se réveillait lentement, embrassa sa mère et alla enfiler la tenue d’initiation qu'elle lui avait donné.

Gaïana, prête à recevoir le savoir transmis de mère en fille depuis des siècles, demanda à sa mère ce qu’elles allaient faire aujourd’hui.

— Aujourd’hui jeune sorcière, tu vas apprendre à manier les énergies, annonça Izïa enjouée.

— Manier les énergies, qu’est-ce que cela signifie ? Demanda la petite-fille qui ne connaissait pas ce terme.

— Te souviens-tu lorsque nous avons fait le rituel pour invoquer Cernunnos ? Ce jour-là, maman avait tracé ce qu’on appelle un cercle de protection. Ce cercle était tracé avec ce qu’on appelle de l’énergie.

"L’énergie est une forme d’intention qui se matérialise. Selon sa couleur, elle peut être utilisée pour effectuer différentes actions."

"Une énergie de couleur blanche servira à protéger un endroit, ou une personne en l’entourant de cette dernière. Une énergie rouge peut signifier que l’on souhaite l’amour d’une personne. Lors d’un mariage entre deux sorciers, les deux amoureux s’entourent d’une énergie rouge afin de sceller leur amour. D’autres énergies existent, comme l’énergie orange, qui sert à guérir les démences et autres manifestations de la folie."

L’apprentie sorcière, qui était fascinée par ce que venait de lui expliquer sa mère, lui demanda quand est-ce qu’elle commencerait à manipuler les énergies.

— Patience jeune fille, pour l’instant, il te faut une baguette de noisetier. Allons en forêt pour en trouver une.

Après plusieurs heures à marcher au cœur d’une forêt enchantée, peuplée d’arbres de plusieurs espèces, Izïa et Gaïana, accompagnées de Cernunnos, trouvèrent au pieds d’un grand noisetier, une branche longue de 15 centimètres qui, quand elle se fit voir par la petite sorcière, se mit à dégager une brume d’énergie blanche.

— Maman, cette branche dégage de l’énergie de protection, n’est-ce pas ? demanda Gaïana les yeux émerveillés du décor qu’elle voyait depuis des heures.

— Ma fille, tu as trouvé ta baguette. Tu peux être fière de toi.

— Profitons d’être en forêt pour commencer ton premier exercice.

— Après avoir frotté tes mains l’une contre l’autre, prends ta baguette avec ta main droite.

— Tends-la vers ta main gauche en visualisant la brume blanche que tu as vue tout à l’heure.

Gaïana, qui exécuta la manœuvre, ressentit des petits picotements agréables dans sa main gauche.

Après une intense concentration, elle vit apparaître une épaisse brume blanche sortir de sa baguette.

— Maman, Maman ! Vois-tu la même chose que moi ? demanda-t-elle toute excitée de réussir son premier exercice.

Sa mère qui connaissait la puissance magique que cachait la petite-fille, n’était pas surprise du résultat. Elle la félicita avant de lui donner un autre exercice.

— Maintenant ma fille, tu peux te laver les mains avec l’énergie que tu as réussi à matérialiser. Cette énergie blanche, imprégnée dans tes mains, éloignera de notre chemin retour tout contact avec de mauvais esprits.

Après que Gaïana avait fini de s’amuser avec l’énergie qui sortait de sa baguette, la petite famille décida de prendre la route pour rentrer à la maison. 

— Repartons avant la mi-journée, afin que nous puissions déjeuner, dit Izïa d’une façon à motiver la jeune sorcière qui voulait rester dans la forêt

La petite-fille qui, sur le chemin pour rentrer ne fit que regarder sa baguette, était couverte de compliments du Grand Dieu Cornu qui était avec elle.

Une fois arrivée chez elle, la petite-fille qui après avoir renvoyé Cernunnos dans son monde, fonça dans sa chambre pour continuer à jouer avec l’énergie.

Sa mère, qui était consciente de ce qu’elle faisait, rentra dans sa chambre.

— L’énergie que tu fait sortir de ta baguette te demande de puiser dans ta propre énergie. Gaïana, lève un peu le pied et repose-toi si tu ne veux pas t’écrouler de fatigue.

La petite-fille qui ne ressentait pas une once de fatigue décida d’écouter sa mère et de faire une sieste.

Son corps qui venait de puiser beaucoup d’énergie, la fit dormir jusqu’au lendemain.

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