32. Jeu d'actrices

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Les minutes passant, je m’en voulais à moi de ne pas être à la hauteur. La sidération de ma mère me restait en travers de la gorge et pourtant j’arrivais à me reprocher de ne pas être capable d’assurer mon rôle. Ça devait être ce que ressentait une actrice porno à qui on avait promis aucune sodomie, mais qu’on enculait à sec en lui demandant d’avoir l’air d’y prendre du plaisir. Je ne pouvais m’empêcher de faire un parallèle, car le rôle de poupée qu’on me demandait ne consistait plus simplement à être un mannequin. Si j’avais dû présenter les choses ainsi à Léa, elle m’aurait dit que j’étais-je en train de me faire manipuler. J’aurais nié avec violence. Yako comme ma mère me faisaient l’effet d’être en présence de pervers. Mais je voyais mon façonneur comme un véritable artiste et je partageais sa vision, je voyais ce qu’il voulait réaliser au travers de mon personnage. C’est ainsi que je le voyais moi-même. Je ne voulais pas me séparer de cette relation privilégiée. Ce n’était ni les soirées ni l’argent que je regrettais, mais les heures de préparation, à laisser ses mains me parcourir. Il ne me forçait en rien et je me laissais convaincre tant je l’aimais.

Enfin, Geisha passa la porte du bar. Petite, asiatique, des lunettes sur le nez, des cheveux longs et noir lui donnant un air timide. Son t-shirt et son pantalon amples tentaient de cacher une silhouette informe. Sans maquillage, sans la nudité et la coiffure qui la caractérisait sur les photos, elle était impossible à reconnaître. Ses yeux paraissaient plus grands, ses sourcils plus épais. Si elle n’avait pas été asiatique, il nous aurait été impossible de nous reconnaître. Je levai une main timide dans sa direction, un sourire fendit son menton, et elle avança d’un pas sûr jusqu’à ma table.

— Muse ?

— Oui.

— C’est énorme ! déclara-t-elle en s’asseyant.

— De ?

— De voir une poupée sans… Je veux dire, il y en a que j’aurais reconnu, mais pas toi.

Le garçon de café s’avança :

— Quelque chose pour vous ?

— Un coca.

Il tourna la tête vers moi.

— La même chose ?

— Oui, merci.

Lorsqu’il s’éloigna, elle posa ses yeux plein de malice sur moi et questionna :

— Alors ? Tu veux que je t’aide à récupérer ta place.

Je haussai les épaules.

— Je n’en sais rien.

— Non ?

— Je n’aime pas trop les soirées.

— Qu’est-ce que tu n’aimes pas dans les soirées ? Enfin, je te demande ça, mais tu n’en vois pas grand-chose.

— Je n’en sais rien. J’aime bien et en même temps je n’aime pas. Être nue ne me dérange pas. C’est tous les à-côtés, les jeux, les trucs sexuels.

— Je pensais que t’avais aimé.

Son sourire moqueur et complice à la fois me donnait le champ libre à la confidence. Même si je ne la connaissais pas, elle était la seule avec qui je pouvais en parler. J’essayai d’analyser ce que je ressentais, attendis que le garçon nous ait servi, et lui avouai :

— J’ai bien aimé être caressée, embrassée. Et avec toi, c’était spécial. C’était… J’ai super aimé. Mais dans l’ensemble, avec du recul, c’est quand même strange, non ?

— Je n’en sais rien. J’ai l’habitude. C’était ma huitième soirée.

— Mais t’es bi ou lesbienne ?

— De base, j’aimais plutôt les mecs. Et puis à force de galocher des filles, j’y ai pris goût. Alors pas n’importe quelle fille, OK ?

— Oui. OK. Mais comment tu es forcée à le faire ?

— C’est venu tout seul. En fait, on faisait des vidéo Tik Tok avec une copine et on nous demandait de nous bécoter. Et puis ben un jour, j’ai mis la langue. Et puis on a continué. Parfois à poil, du moment que tu le suggères sans que ça ne se voit, t’es pas ban. C’est comme ça que Yako m’a contactée. Il fantasme sur les asiatiques. J’ai dit oui. Et j’aime bien. Je pose pour les photos, je caresse, on me caresse. Et puis même la séance de peinture n’est pas désagréable, une fois que t’as passé le fait d’être à poil devant un inconnu.

— Oui, ça c’est clair.

— Et contrairement à toi, je ne suis pas en talons.

Je haussai les épaules. Je parvenais à m’imaginer embrasser une fille, certainement pas davantage. Et à l’instant, l’idée d’embrasser l’inconnue assise en face de moi ne motivait pas.

— Mais comment t’es passée de mettre la langue dans la bouche dans la chatte ?

— C’est à une soirée. Il y avait une fille super inspirante. Elle dégageait quelque chose et on pouvait faire ce qu’on voulait avec. Et… je ne sais pas, mais son costume m’inspirait tellement, que je voulais être celle qui la ferait frissonner. Et j’ai vraiment kiffé la faire jouir. Dès que je l’ai embrassée, j’ai trouvé ça amusant et érotisant. Et Yako a été surpris.

— Et depuis, il te fait embrasser toutes les poupées aux soirées ?

— On verra. C’était samedi.

Elle rougit, dissimulée derrière son sourire. Comprenant que j’étais cette fille inspirante, je pinçai les lèvres de confusion en m’en défendant :

— Arcan fait des costumes très inspirants.

— Je ne pense pas que ça soit que le costume.

— Les grosses lunettes et les cheveux en vrac, ça t’inspire aussi ?

— Ça a un côté garçon manqué qui tranche avec la féminité de Muse. Mais savoir la poupée qui se cache derrière, ça m’inspire. J’ai super envie de t’embrasser.

Brutalisée par l’aveu, sachant qu’il me fallait affronter mes appréhensions, je lui répondis :

— D’accord, mais pas ici.

Elle tourna une paume incrédule vers le plafond.

— Je croyais que tu ne voulais pas retourner dans les soirées.

— C’est complexe.

— Vas-y. Le temps de finir ta bière, t’as le temps de me raconter. Parce que si tu laisses ta place, je postule direct chez Arcan.

— Il cherche une poupée pour aller avec toi.

— Faudrait qu’elle me plaise.

— Tu romprais ton contrat avec Yako ?

— Yako, il… Il aime un peu trop le manga. Moi ce n’est pas mon kif. Enfin j’aime les mangas, mais je ne fais pas une fixation comme ça sur le japon. Il peut très bien trouver une autre poupée asiatique. Il n’a qu’à se trouver une vraie Japonaise.

— Tu n’es pas japonaise ?

— Mes grands-parents sont Vietnamiens.

— D’accord.

— Si je veux être sûre de monter sur le podium, il vaut mieux que ça soit Arcan qui m’habille.

— T’as déjà couché avec lui ?

— Yako ? Naaaan ! Mais il aurait aimé, c’est sûr. Pourquoi tu demandes ça ? T’as couché avec Arcan ou t’as envie ? — Je rougis. — Remarque, il a un certain charme. Allez ! Dis-moi !

J’hésitai, pensai à ma mère et lui dis :

— Il ne faut pas que ça se sache. Surtout pas chez les façonneurs.

— Je ne connais pas d’autre poupée IRL, et encore moins de façonneur.

J’opinai du menton, elle avait l’air sincère. Elle insista :

— Allez ! Entre filles à lunettes, il n’y a pas de question indiscrète. Même si, vu que tu ne veux pas que ça se sache, je pense que t’as couché avec lui. Ou alors t’as peur qu’il sache que t’es en kif sur lui.

Je rougis en regardant mon verre :

— C’est un super coup.

— Je le savais ! Quand vous avez dansé, vous vous êtes vraiment embrassés ?

— Oui.

— Mais c’est juste pour le cul ou plus…

— Le cul, mais nous sommes assez… Ce n’est pas complice, le mot, mais nous nous entendons très bien.

— Ça se voit que t’es amoureuse grave. Je vais t’aider à récupérer ta place.

— D’accord. Je vais faire pipi avant.

Nous nous levâmes de concert. Je payai au comptoir les deux boissons et elle me dit :

— Je peux payer.

— C’est toi qui m’aides, donc je t’invite.

— OK.

Ma carte passée devant le lecteur, je pris la direction des toilettes, plus par prévention qu’envie. J’avais peur que nous perdions du temps à trouver un endroit discret pour nous entraîner. Un peu chargée en alcool, trouvant les toilettes propres, je finis par m’asseoir sur la lunette et mon cerveau se perdit dans ses pensées, comme un ordinateur faisant une mise à jour au mauvais moment. Je n’avais pas très envie de cet échange de salive, même si Geisha était charmante. Pour être honnête avec moi-même, je me rendais compte que s’il y avait une seule fille sur terre avec qui je me sentais l’idée de le faire, c’était elle, tant à cause du souvenir que je gardais de samedi que grâce à son caractère empathique.

Inquiète de mon absence trop longue, elle frappa à la porte.

— Ça va ?

— J’arrive.

Je remontai mes vêtements, tirai la chasse d’eau puis sortis. Je me dirigeai au lavabo et elle passa sa main dans mes cheveux.

— Stressée ?

J’opinai du menton en direction de son reflet dans le miroir. Elle continua à caresser mes cheveux et me dit :

— Si tu n’as pas envie, on ne le fait pas.

— J’ai envie.

— Tant mieux.

Son menton s’avança et ses lèvres m’embrassèrent avec une grande douceur. Elle me sourit et déclara :

— Tu vois. On peut commencer doucement.

— D’accord.

— Tu veux un endroit plus glamour ?

— Où ?

— Je n’en sais rien. C’est plus ton secteur.

— J’ai le code du hall d’Arcan. On peut se cacher dans les caves.

Elle pouffa de rire.

— Vachement plus glamour ! Mais OK.

Nous quittâmes les toilettes toutes les deux puis remontâmes les rues. Geisha peu encline à rester silencieuse m’expliqua qu’elle travaillait dans le commerce de fringues, qu’elle était en récupération les dimanches et lundi. Elle confia, quand je lui posai la question, qu’elle était crevée de sa semaine lorsqu’elle quittait le magasin le samedi pour arriver dare-dare chez Yako.

Nous arrivâmes au hall, j’entrai le code, puis nous poussâmes la porte accédant aux caves, à la pénombre d’un interrupteur cliquetant comme une bombe prête à exploser. Ça humait un mélange d’argile humide et de poussière centenaire.

— J’ai l’impression que tu m’emmènes dans un guet-apens.

Je passai la dernière marche et lui dis :

— C’est plutôt moi qui me demande ce que je fais là.

— Si t’as peur, je peux te prendre dans mes bras.

La lumière se coupa brutalement en même temps que le cliquetis du minuteur. Elle rit :

— Faut être rapide ! Attends, je vais allumer mon téléphone.

— On peut rester dans le noir.

— Ça t’aide de ne pas voir ?

— Je crois.

Elle se blottit contre moi et passa ses bras sous mon t-shirt. Je resserrai doucement les miens autour de son épaule, pour m’assurer d’avoir un contrôle et pressentir quand son visage se dirigerait vers le mien. Elle se fit plus petite et ses doigts galopèrent jusque sur mon soutien-gorge. Ses avant-bras soulevèrent mon vêtement, permettant à sa bouche de se promener sur mon ventre. Mes muscles se tordirent car ça les chatouillait. La pointe de sa langue s’enfonça dans son nombril et je ris.

— Désolée, c’est nerveux.

— Femme qui rit ?

— Femme à moitié dans ton lit ?

— Exactement.

Elle se redressa et son visage effleura le mien. Le mur m’empêcha de reculer la tête, mais elle ne m’embrassa pas.

— Mets tes mains sur mon dos. — J’obéis et elle pouffa. — Non, mais sous le t-shirt. Voilà. J’aime bien les caresses dans le dos.

— Et comment ça s’est passé ta première fois à la soirée ?

— Tu t’esquives ?

— Non, je me posais la question.

— Je te raconterai si on devient intime.

— D’accord. — Je mis ma main en travers de son menton. — Attends, c’est moi qui commence. Je me concentre.

— OK.

Geisha ne se moqua pas et attendit. J’imaginais mon personnage vu de l’extérieur. Muse, provoquante, et affamée. Je tentais de l’incarner de sentir son appétit érotique. J’avançai ma bouche et rencontrai Geisha. Patiente, elle échangea les premiers baisers du bout des lèvres, des baisers chastes qui ne me répugnaient pas. Elle replaça mes mains sur ses reins, et je caressai le creux de son dos. Ses doigts m’accompagnaient, légers et amicaux sur mes flancs. Centrée sur mon propre ressenti, cet apprentissage n’avait rien de désagréable. Le silence de la cave troublé par le bruit humide de nos lèvres avait quelque chose d’érotisant. Le fait d’être cachées dans ces caves malodorantes me donnait l’impression d’être dans ces films où les adolescents vivent un amour tabou. Je souris car ni ma mère ni Arcan ne se doutaient que j’étais en train de bécoter une fille. Surtout, ils n’auraient pu se douter que j’étais en train de passer un bon moment. Mon sourire freinant notre échange, Geisha demanda :

— Ça va ?

— J’aime bien.

Elle blottit son front contre ma joue et confia :

— Moi aussi.

Je remontai mes caresses le long de son échine, découvrant l’absence de soutien-gorge. Tant que ça restait à de la tendresse réciproque, le saphisme me plaisait. Son odeur était délicieuse, sa chevelure était douce, et sa présence chaleureuse. Le doigté à fleur de peau de Geisha évoquait en moi les sentiments que j’avais pour Arcan. Me sentant prête à tenter, je relevai son visage vers le mien, posai ma bouche et l’ouvris, comme je l’aurais fait avec mon amant. La langue de Geisha rejoignit la mienne sans attendre. Je n’avais qu’Arcan en tête et l’émoi humide dans le ventre. J’élucubrais l’excitation qui l’aurait habitée s’il avait pu nous voir. Je m’imaginais en Muse, fantasmant mon amant joignant ses caresses à celle de Geisha. Cette évocation fit flamber mon désir et perdre toute réticence. Elle susurra :

— C’est un bon début.

Nos langues s’embrassèrent encore quelques secondes. Puis je restai muette, à nouveau surprise par les papillons qui s’agitaient dans mon ventre. Geisha finit par demander :

— Tu veux que je te raconte ma première soirée ?

— D’accord.

— C’est peut-être la chose la plus flippante que j’ai faite de ma vie. D’abord, la première fois que j’ai eu un atelier peinture avec Yako, je devais y aller avec ma pote, et elle m’a laissée tomber. Du coup, même si on l’avait déjà rencontré une fois, j’y suis allée toute seule. J’ai hésité jusqu’à la dernière minute à y aller quand même. Bon, au final Yako a été très correct, même si c’était un fils de bourge qui n’avait jamais vu une fille à poil.

Je pouffai de rire. La main de Geisha revint sur mon nombril et elle poursuivit :

— Il le cachait mal, mais ça m’a rassurée sur le coup. On est allé à la soirée, dans la voiture de son père, et il m’a bandé les yeux. Jusque-là, j’étais OK. Mais quand on est arrivé là-bas, j’ai senti son manque d’assurance, et j’ai commencé à flipper grave. Après quand on s’est retrouvés au milieu des façonneurs et des poupées, lui et moi, on ne savait pas où aller quoi faire, ni vers qui aller. Mais comme toutes les filles étaient à poil, j’angoissais déjà beaucoup moins. Je sentais que c’était assez sécure, et les filles étaient à l’aise. Yako a picolé, moi j’ai fait connaissance avec les autres poupées, on a fait des photos et j’ai commencé à kiffer les rencontres, les petits câlins, les bisous. Il y a une sorte de sororité. On ne se le dit pas, mais dans les regards, c’est comme on se disait : t’inquiète on est toutes dans la même situation. Y a ces filles qui sont là pour le pognon, y a celles qui sont à fond dans le délire. Je ne savais pas qu’il y avait des jeux de poupées et je me rappellerai toujours comment les filles étaient à fond. Elles s’amusaient et elles s’en fichaient de tout le reste. J’ai trouvé la soirée surréaliste et j’ai adoré.

— D’accord.

— Et toi ? Comment t’es devenue poupée ?

— Ma mère m’a louée à Arcan. Enfin si je résume, hein. Je touche le pognon. C’est juste que c’est elle qui me l’a fait rencontrer. Ma mère voulait que je lui paie un loyer et elle ne m’a pas trop laissé le choix de rencontrer Arcan. J’ai été obligée de céder, donc j’ai été au rendez-vous. Comme toi, j’ai flippé, il faisait très sévère et malgré ça, ça a matché. Donc, on a commencé à travailler tous les deux. Comme je suis bigleuse, on a eu l’idée que je sois aveugle, ça m’arrangeait aussi. On a testé la laisse, je me suis éclatée, alors c’est parti comme ça et moi… Ben je suis tombée amoureuse, et puis la semaine dernière, je l’ai embrassé.

— C’est récent.

— Hier, j’ai rencontré ses parents et sa sœur.

Geisha pouffa de rire.

— Mode express activé !

— Oui. Mais ça se fait tellement naturellement.

— C’est cool tant que ça reste sans faux espoirs.

— Oui. Faut que je rentre. Ma mère va appeler les flics si je ne lui donne pas de nouvelle.

— T’as quel âge ?

— Vingt-et-un.

— T’as le droit de lui dire merde.

— Je n’ai pas envie de rentrer, je n’ai pas envie de lui parler, mais c’est chez elle que je vis.

— Si tu veux, tu peux dormir chez moi.

Je souris, surprise par la proposition et demandai :

— Mode express activé ?

— Non, j’ai un clic-clac. C’est juste une proposition d’une copine à une autre. Une aide entre collègue en quelque sorte.

— Je n’ai pas grand-chose à me mettre.

— Ça ne me dérange pas que tu dormes toute nue. Sinon, j’ai quelques fringues qui t’iront quand même.

— D’accord.

Elle alluma son téléphone. Je plissai les yeux et suivis sa main qui avait accroché la mienne. Nous remontâmes les escaliers et quittâmes l’obscurité humide. Je lâchai sa main une fois qu’elle eût passé la porte, puis nous rejoignîmes la rue. Elle avait une petite Smart garée à quelques rues d’ici. Je m’assis à côté d’elle et lui confiai :

— Ça me change de la voiture d’Arcan.

— Petite, mais très pratique.

— Je me doute.

Elle démarra et je m’appuyai confortablement, plutôt heureuse de me lier d’amitié avec une poupée, et remplie de l’espoir de convaincre Arcan de me garder comme unique Muse.

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