Chapitre 9- Accidentés

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“La vie nous laisse le choix d’en faire un accident ou une aventure.”
Anonyme


La voiture arrêtée sur le bas-côté, coincée, et dans l'impossibilité de démarrer, Lance ne trouve aucune solution que de devoir marcher pour trouver un refuge. Comment en parler à sa passagère, sans l'effrayer devant le danger que représente le risque de se perdre dans la neige ? Pour la première fois, Lance est dépassé par la situation, et ne sait plus quelle décision prendre.

Soudain, Valentine sursaute et se met à parcourir toute la voiture de ses mains. La peur semble l'avoir quitté, elle a trouvé une idée, une illumination. Elle trouve enfin son sac et se met à le fouiller, enlevant plein d'objets inutiles, que seule une femme pense à prendre et sait caser dans un si petit volume. Et soudain elle en extirpe le trésor qu'elle cherchait, une carte routière.

Elle étale le plan sur les genoux de Lance, se penchant en avant, sans se douter de la superbe vue qu'elle offre de sa poitrine ainsi offerte aux yeux du jeune homme. La jeune femme prenant appui d'une main sur une cuisse du conducteur parcourt la carte de sa main libre, caressant la jambe, s'approchant parfois, par mégarde, et sans le savoir, de la zone la plus sensible, à la recherche de sa cible. Cette douce caresse et cette vue imprenable ont réussi à calmer Lance, et étrangement à le faire se concentrer sur ce qu'elle cherche.

Soudain, la main s'arrête, le doigt pointant un endroit précis, tandis qu'un cri de joie retentit dans l'habitacle. Lance a soudain une envie de l'embrasser pour la remercier de cette idée. Mais la ceinture de sécurité le retient dans cet élan. Tiens, c'est vrai, ils sont toujours attachés. Dur retour à la réalité.

Valentine connaît un refuge, qui, selon elle, est accessible, même si le parcours sera physique. Ils sont tous les deux, jeunes, sportifs, donc rien d'impossible en soi. Ils pourront s'y réchauffer, dormir, peut-être même manger. Se pourrait-il qu'elle ait lu dans les pensées de Lance ? Elle a réussi, sans même qu'ils en aient parlé, à trouver la solution qu'il cherchait désespérément. Il la regarde dans les yeux, les idées dans le vague, et commence à se perdre dans ses pensées, se noyer dans ce bleu profond, vert émeraude, jaune pailleté, noir intense, dans l'immensité du regard de la belle, fière de son idée.

L'objectif est arrêté, il faut maintenant se préparer. Valentine fait revenir Lance à la réalité, d'un coup de coude amical. Impossible de trainer les valises, ce n'est pas le but. Il va falloir donc se vêtir plus chaudement et remplir ses poches du maximum utile, sans se charger outre mesure.

Valentine demande à Lance de lui ouvrir le coffre, puis elle le rejoint pour attraper sa valise. Elle, qui est plutôt menue, doit presque s'allonger complètement. Lance, placé derrière elle, la regarde faire. Ou plutôt, l'observe, de plus en plus attentivement. Un doux picotement commence à envahir son dos en la voyant ainsi positionnée.

Une vision d'une conquête passée. Quel est son nom ? Aucune importance. Il revoit juste ses fesses, offertes aux caresses, dans ce près, isolé. Une rencontre fortuite, lors des vacances d'été. Une touriste étrangère, suédoise, belle blonde, superbe poupée. Peut-être que voilà le lien. Ils avaient passé un agréable moment lors de cette rencontre, quand elle essayait de changer sa roue, et que Lance lui avait prêté son cric, qu'elle avait su si bien manoeuvrer, et qui pour la remercier, l'avait laissé la visiter. Un bel amour de vacances, qui n'avait pas duré, juste quelques semaines de pure plaisir partagé. Il ne parlait pas sa langue, mais avait su l'apprivoiser.

Valentine se retourne et jette une boule de neige pour le réveiller.

  • Ce n'est pas le moment de mater, Don Juan, va plutôt sortir ma valise et la mettre sur la banquette.

  • Hein ? Oui ? Pardon. Tu disais ? La prendre sur la banquette ?

  • Non, poser ma valise sur la banquette, espèce de pervers vicieux !

  • Hein ? Oh ! Excuse-moi, j'étais perdu dans mes pensées.

  • Range donc tes pensées, elles vont sortir de ton pantalon.

Pour la première fois de sa vie, une femme a réussi à faire rougir Lance.

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