Chapitre 18 : grand frère

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Quentin s’était vu posé une atèle. Heureusement, il n’avait aucun membre brisé, seulement une luxation de l’épaule. A présent, il déambulait aux côtés de Junker, enveloppé d’une grosse doudoune donnée par monsieur Gin. Main dans la mains, les deux se rendaient en ville car le jeune homme voulait effectuer un achat.

-Tu comptes acheter quoi ?

- Ah, tu verras bien.

-Depuis que je suis ici, chaque année à la même date, les humains fêtent un évènement appelé Noël. Il me semble qu’ils s’offrent des cadeaux, non ?

- Effectivement. Mais ce n’est pas pour ça que je vais en ville.

- Tu es mystérieux, aujourd’hui.

Quentin lui fit un sourire. Ils arrivèrent devant une boutique qui vendait de nombreux produits. L’humanoïde dû attendre dehors à la demande du jeune homme aux yeux rouges. Puis quand il revint, ils repartirent comme si de rien n’était. Junker brûlait d’envie de savoir mais il se retenait. Les deux compagnons retournèrent en périphérie. Mais alors qu’ils marchaient, l’autre créature surgit de nulle part, passant juste au-dessus d’eux.

-Eh !

Junker n’attendit pas et s’élança à sa suite. Il prit de la hauteur sur un immeuble. Arrivé là, la bête revint lui tourner autour. Ces striures et ce corps métallique ne trompait pas l’humanoïde. Il ne sentait aucune hostilité de sa part. Il tomba à quatre pattes, changeant d’apparence. Le dragon vint le survoler. Junker ne le quittait pas des yeux. Alors, il vint se poser face à lui. La créature orange s’avança. Aussitôt, le nouvel arrivant s’envola. Sans attendre, son confrère s’élança à sa suite, bondissant d’immeuble en immeuble. Soudain, l’autre fit volteface, changeant de forme. Son museau s’aplatit en visage et sa queue se rétracta. Junker s’arrêta net. Un humanoïde, comme lui. Il avait des courbes gracieuses, un physique enfantin et une poitrine légèrement proéminente. Son corps était de diverses nuances de bleu et même de légères touches de vert. Ses ailes étaient plus clairs encore que celles de Junker. Elle avait une corne unique sur la tête, orienté vers l’arrière et légèrement courbée.

-Pourquoi ne t’envoles-tu pas ? Grand frère ?

L’être orange se redressa à son tour. C’était une enfant. D’environ huit ou neuf ans, à en juger par son air et sa petite voix. Il la regarda sans un mot, peinant à y croire.

-Eh ! Junker !

Quentin arpentait les rues à sa recherche. Sans attendre, il le rejoignit, inévitablement suivi par la nouvelle. Aussitôt, le jeune homme lui sauta au cou.

-C’est quoi cette façon de me laisser planter ?

- Quentin, je…

Elle se posa alors.

-C’est qui, grand frère ?

Junker la regarda.

-Grand frère ? S’étonna le garçon métis. Elle ne te ressemble pas vraiment.

- Effectivement… Dis-moi, petite, qui es-tu ?

- Eh bien… je m’appelle Diamounder. J’ai grandie sur cette planète et je cherche d’autres individus comme moi. Et quand j’ai senti ton odeur dans cette ville, je l’ai fouillée.

L’humanoïde orange semblait peu convaincu.

-Et pourquoi tu nous as attaqués ? Demanda Quentin.

Diamounder ne répondit pas tout de suite.

-Je voulais juste m’amuser. Je n’avais pas l’attention de vous faire du mal ! Les humains semblent fragiles. Mais grand frère n’a pas voulu jouer et il m’a fait peur…

Junker soupira.

-Quiconque s’en prend à Quentin le paie cher. Souviens t’en.

- Oh… bah je m’excuse alors.

- Me concernant, je ne t’en veux pas, dit le jeune homme. Du moins pas assez pour être aussi enragé que l’espèce de brute à côté de moi.

- Moi ? Une brute ?

Quentin gloussa.

-On ne peut pas dire que tu sois vraiment diplomate. T’es plus du genre à foncer dans le tas.

Junker détourna le regard mais son compagnon ne lui laissa pas l’occasion de fuir. Quentin plongea ses yeux dans ceux de l’humanoïde, peinant contre l’excitation qu’il ressentait à chaque contact.

-Tu agis avec ton cœur, et c’est là ta plus belle qualité.

L’être métallique ne prononça aucun mot.

-Eh ! M’oubliez pas !

Diamounder vint se coller à son congénère orange qui se raidit aussitôt. Il lança un regard à Quentin qui ne semblait pas non plus savoir quoi faire.

-Dis-moi… Diamounder. Pourquoi m’appelles-tu « grand frère » ?

-Bah, parce que t’es plus grand, plus fort, plus génial ! Tu dois avoir des tonnes de truc à m’apprendre ! Je ne connais presque rien des créatures qui peuplent ce monde.

Elle s’envola et leur tourna autour.

-Je veux tout savoir ! Tout ce qui existe ! Je veux découvrir les animaux, les plantes, les humains !

- Tu as donc soif de découverte ?

- Oui ! Oh ! Grand frère ! Essai de m’attraper, on va jouer !

- Hep, minute !

Junker lui saisie alors la jambe. Il remarqua que ses griffes se collaient les unes aux autres pour former comme une pointe de chaussure. Diamounder tourna la tête.

-Tu ne peux pas te déplacer librement parmis les Hommes.

- Bah, pourquoi ?

Elle se posa.

-Quentin est gentil, non ? Ils ne sont tous pas comme ça ?

- Hélas. La plupart des humains ne sont pas méchants, mais la peur de l’inconnue les poussent à faire des choses horribles. Nous devons vivre cachés, pour leur sécurité.

- Mais…

- Crois-en Junker, ma petite, dit le garçon métis. Lui plus qu’aucun autre sait de quoi il parle.

- Oh…

Junker proposa de la ramener à Goei, là où elle serait en sécurité. Ils se mirent donc en route. L’humanoïde orange la couvrit d’une bâche qui trainait sous la neige.

-Règle numéro une : il est impossible de se mélanger à la population. Un camouflage est donc nécessaire.

Ils arrivèrent devant le grand bâtiment.

-Si monsieur Gin accepte de t’intégrer, Goei deviendra ta nouvelle maison, déclara Quentin.

-Allez, vient.

Ils entrèrent. Quelques hommes sur les coursives les avisèrent. Junker autorisa Diamounder à se débarrasser de son camouflage. Tous la regardèrent, sidérés.

-Grand frère ?

- Ne t’inquiètes pas. Ici, ta vraie nature n’effraie personne.

-Il faut dire que Junker est plus impressionnant que toi.

Alexander descendit les marches et ils lui présentèrent la nouvelle venue. L’homme eut un sourire et leur annonça que malheureusement, le patron ne pouvait les recevoir.

-D’accord.

Le trio monta l’escalier et se rendit dans la chambre offerte par monsieur Gin.

-Etant donné le grand cœur de cet homme, il nous faudra un lit plus grand, dit Junker.

- Tu plaisantes ?

Quentin vint se coller à lui.

-Hors de question que je te partages.

Il lui déposa alors un baiser bruyant juste au coin des lèvres. Junker hésita un instant avant de lui rendre la pareille. Diamounder les regarda, sans comprendre.

-Dis, grand frère, pourquoi tu voles pas ? Tu as plus d’ailes que moi !

- Malheureusement, je n’ai jamais pu. Et quand j’étais plus jeune, j’ai subi…

Il déploya sa queue.

-Un accident.

Diamounder s’aperçu alors qu’il lui manquait une aile de gouvernail. Elle fit apparaitre sa propre queue. Elle n’avait pas de plumes, mais ses vertèbres étaient hérissées de petites excroissances scintillant du même vert que ses striures et ses yeux. Quentin remarqua qu’elle n’avait pas de cheveux. Quant à son physique, il était plus élancé et avait toute la grâce féminine.

-Ça en fait des différences, dit-il. Mais dans l’ensemble, vous avez la même morphologie.

-Alors, on joue ?

- Du calme, dit Junker. Quentin ? Peux-tu aller voir si monsieur Gin peut nous recevoir, maintenant ?

- Oui.

Il quitta la chambre et se dirigea vers le bureau. Il toqua mais ne reçu aucune réponse. Après quelques secondes, il attrapa la poignet et l’abaissa.

-Monsieur Gin ? Nous avons… Ah !

L’homme était allongé sur son bureau, nu et sur le dos. Sa femme se tenait là, un objet d’aspect douteux à la main. De petites pinces ornaient les tétons de Gin et une sorte de petite cache entourait son organe génital. Il avait un bâillon dans la bouche et une corde lui liait les mains. L’homme et sa femme avisèrent Quentin qui ravala sa salive.

-Je… euh…

Il détourna la tête.

-Junker et moi avons trouvés une nouvelle recrue. Désolé du dérangement !

Il referma la porte en vitesse. Gin et Marida échangèrent un regard.

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