Chapitre 35 : en hélicoptère

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L’énorme MIL-MI26 était en vol stationnaire à seulement quelques mètres au-dessus du toit du bâtiment. Diamounder attrapa Quentin et elle s’envola pour s’engouffrer par le pont arrière. Junker, lui, se tourna vers Gin, le saluant. L’homme acquiesça et l’humanoïde bondit agilement pour atteindre l’hélicoptère. Celui-ci s’en alla presque aussitôt.

Diamounder s’assit sur l’un des fauteuils.

-Ça fait drôle de partir tout seul, dit-elle en faisant des mouvements avec les jambes.

-Cela prouve que monsieur Gin a confiance en nous, expliqua Quentin. Après tout, nous avons effectués quelques missions.

- D’autant plus que nous sommes habitués à vivre par nous-même, ajouta Junker. Nous savons nous débrouiller.

Quentin fit le tour des différentes pièces et tomba sur une salle d’eau équipé d’une douche et d’une baignoire. Une idée lui vint à l’esprit. Il revint dans le salon et proposa à Junker de prendre un bain tous les deux.

-Je te remercie, dit l’Humanoïde avec un sourire. Mais je ne me sens pas prêt à… partager ainsi un tel moment d’intimité.

- Pourquoi ? Nous l’avons déjà fait, je te rappelle.

- Je préfère qu’on attende un peu. Et ce n’était pas… tout à fait pareil. Va donc profiter.

-La prochaine fois alors.

Quentin reparti donc. Junker, lui, était en train d’analyser les dernières informations de son carnet. Il avait acquis de nouvelles données sur les coutumes humaines durant sa dernière mission au Japon. C’était d’ailleurs le seul pays où sa véritable nature n’avait effrayée personne. On l’avait pris pour un ‘‘cosplay’’, une sorte de déguisement. Visiblement, les japonais adoraient les personnages fictifs et la technologie. Il avait aussi remarqué que l’apparence physique occupait une place très importante au sein de leur société. Ce qu’il trouvait d’ailleurs étrange. Diamounder vint se pencher sur le livre.

-C’était au Japon ? J’ai adoré. Les gens nous aimaient beaucoup.

- Ils ne nous aimaient que parce qu’ils nous prenaient pour des humains déguisés. Comment crois-tu qu’ils auraient réagis s’ils avaient découvert ?

La biomech baissa soudainement les yeux. Evidemment, vu le rapport des japonais aux œuvres de fictions, ils n’auraient probablement pas eu bien peur, mais auraient inévitablement cherchés à les étudier.

-Junker ? Lança subitement Quentin. Tu… Tu peux me rejoindre ? J’ai besoin de toi.

L’humanoïde se leva donc et s’avança vers la salle de bain. Il ouvrit timidement la porte. Le jeune homme était dans la baignoire remplie d’eau avec une quantité impressionnante de mousse blanche parfumée.

-Ferme la porte, s’il te plais.

Junker s’exécuta et il s’approcha quelque peu.

-Alors ? En quoi puis-je t’aider ?

- Eh bien… j’aimerai que tu me rejoignes.

- Quoi ? Mais je t’ai dit que…

Quentin eut un petit sourire. Il regarda Junker dans les yeux. Presque aussitôt, il sentit son entrejambe faire des siennes mais il tenta tant bien que mal de l’ignorer, bien que la situation ne rendait pas la tâche aisée. Il avait une envie irrésistible de sauter hors de la baignoire pour embrasser l’humanoïde. Heureusement, il parvint à se retenir.

-Eh bien, pourquoi ne pas profiter de toute cette mousse ? Ainsi… tu ne verras rien.

Junker eut un petit soupire.

-Tu as gagné. Mais c’est uniquement pour ton plaisir.

Le biomech vint donc le rejoindre dans le bain. L’eau chaude le détendit presque aussitôt. Quentin lui lança quelques regards. Il n’y avait rien de plus beau que les yeux bleus pleins de vie de son compagnon. D’autant qu’il se souvienne, jamais il n’avait vu d’homme aussi beau.

-Tout va bien ? Demanda Junker. Tu dégages un taux élevé d’ocytocine.

- C’est quoi ?

- L’hormone responsable du plaisir. Je l’ai lu dans un ouvrage.

- Oh, euh… c’est que tu es… si mignon.

Le biomech eut un sourire.

-Toi aussi tu es mignon. Y a-t-il un terme qui puisse exprimer que quelqu’un est beau ?

- Eh bien… le mot sexy. Pour dire que quelqu’un est vraiment attirant et beau.

- Alors tu es sexy, Quentin.

L’intéressé se mit à rire et son compagnon ne comprit pas. Le jeune homme changea de position pour venir se mettre contre l’humanoïde. Celui-ci se raidit presque aussitôt, sentant ce corps nu sur sa peau de métal. Quentin se mit sur le dos et posa sa tête sous celle de Junker qui ne tarda pas à passer ses bras sur son torse.

-Pourquoi as-tu ris ?

- Parce que. Le terme sexy désire une attirance intense, qui provoque l’excitation.

- Oh… tu m’en vois désolé de m’être ainsi exprimé.

- Je ne t’en veux pas.

Quentin se tourna légèrement pour venir mettre ses lèvres à proximité du biomech orange.

-Toi aussi tu es sexy, susurra-t-il presque.

Tous deux s’embrassèrent. Junker passa ses doigts griffus sur les abdominaux du jeune métis qui, en retour, posa sa main sur sa joue. Quentin avait de plus en plus de mal à contenir son excitation. Et il se doutait bien que Junker le sentait. Celui-ci vint poser une main sur sa cuisse et la laissa se balader sans toucher aux zones intimes, intensifiant davantage les ardeurs de Quentin. Celui-ci se redressa alors. Il respirait fort.

-Tu vois… que c’est pas si terrible un moment à deux, dit-il entre deux souffles.

- Oui. Quentin ? Comment pouvons-nous… aller plus loin ?

- Ce que tu fais avec tes mains me suffit largement. Laisses-les aller.

Il se remit sur le dos et Junker continua à l’effleurer du bout des griffes. Lorsqu’il passa sur les plies de l’aine, Quentin ne put réprimer un frissonnement et chercha involontairement à se défaire de ce plaisir. Toujours soucieux, Junker évita les parties intimes. Le jeune homme eut un soupire d’extase.

L’humanoïde s’extirpa de la baignoire. Son compagnon se laissa aller, un air rêveur au visage.

-Qui aurai cru que tu puisse me faire autant d’effet…

- Te voir si heureux me ravis. Néanmoins, je préfère attendre pour que nous puissions aller plus loin dans ces contacts.

- Alors j’attendrai. De toute façon, nous ne risquons pas de coucher ensemble.

- Coucher ? Est-ce un terme qui désigne le rapport sexuel ?

Quentin esquissa un petit sourire mal à l’aise.

-Je vois… J’imagine que l’on ne tardera pas à arriver. Je te conseille de sortir bientôt.

- Comptes sur moi.

Au moment où le Biomech s’apprêtait à partir, le garçon l’interpela :

-Junker ? Plus le temps passe, plus tu deviens mâture. Tu l’étais déjà de façon incroyable il y a quelques mois. Et laisses-moi te dire que je suis fier du chemin que tu accompli. Je n’aurai jamais trouvé la force de surmonter ainsi de telles épreuves seul.

- Justement. Je n’ai jamais été seul. C’est grâce à toi que j’ai pu devenir celui que je suis. Sans toi, qui sait ce que je serai devenu ?

Quentin eut un sourire et Junker quitta la pièce. Celui-ci rejoignit Diamounder et se dirigea vers la cabine de pilotage. Mais avant de l’ouvrir, il hésita. Après tout, ces humains ne l’avaient jamais vus. Mais après tout, cela n’avait pas d’importance. Il se rendait compte qu’il accordait trop d'attention à ce que pensaient les gens de lui. Finalement, il appuya sur le bouton qui déverrouilla la porte.

-Excusez-moi.

Les deux pilotes tournèrent la tête et hurlèrent. Junker tenta de les calmer.

-Vous… vous êtes…

- Oui. J’aimerai savoir si nous arrivons bientôt.

- Eh bien… voyez par vous-même.

Junker se pencha et les pilotes s’écartèrent comme ils purent, guère rassurés. Là-bas, sur l’horizon, le biomech apercevait la grande plateforme.

-Vous… vous allez nous faires du mal ?

- Non. Pourquoi le ferais-je ? Si je vous blesse ou vous tue, nous mourrons tous.

- Et une fois arrivé ?

Junker soupira. Il ne pouvait pas leur en vouloir. Il esquissa un sourire.

-Soyez sans crainte. Je suis sûrement le plus gentil de tous les extraterrestres. Je vous remercie de nous avoir conduit.

- A… avec joie.

L’humanoïde quitta le cockpit. Les deux pilotes se regardèrent et soufflèrent, soulagés. Quant à Quentin, il cherchait de quoi se faire beau dans la salle de bain. Il se recoiffa et étala une crème sur son visage. Il appliqua une sorte de poudre pour légèrement rehausser son teint à certains endroits puis il s’admira dans le miroir.

-Il va adorer…

Il eut un sourire et sorti de la salle de bain. Il s’avança vers le Biomech qui ajoutait de nouvelles informations à son livret.

-Junker ?

Celui-ci leva la tête. Il regarda le jeune homme, sidéré. Son stylo lui échappa et roula au sol. L’humanoïde papillonna des yeux, subjugué par la beauté de Quentin. Son visage rayonnait comme jamais auparavant.

-Joli…, dit-il finalement.

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