Chapitre 38 : des changements majeurs

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Ce soir-là, le trio était au bar. On avait déniché une tenue plus sobre pour la forme féminine de Junker, rebaptisé Junkia par Eko. Et cela ne semblait guère ravir l’humanoïde orange. Mais ce qui lui plaisait encore moins était les regards lubriques que certains hommes lui portaient. Il y avait également une ou deux femmes, dont l’attirance semblait plus romanesque.

-Je ne me sens pas à l’aise, dit-elle.

- Je te comprends, souffla Quentin. Moi aussi je vis ça. Au quotidien…

- Maintenant je sais ce que tu ressens.

Quant à Diamounder, elle vivait sa petite vie insouciante. Junker soupira.

-N’empêche… maitre Sakuro aurait pu nous laisser effectuer cette mission.

- Le temps pressait, alors…

Le maitre de Kuran avait contacté le trio pour annoncer qu’au final, ce ne serait pas Junker qui irait réparer le satellite, mais une autre équipe. Et bien que cela soit compréhensible, la biomech orange se sentait déçue. Elle aurait aimé quitter temporairement la Terre pour découvrir un nouvel environnement.

-Bon allez, dit Junker. Il est tard.

Ils se levèrent et partirent. En chemin, l’humanoïde demanda à ce que Quentin et Diamounder rentrent sans elle, voulant aller se promener seule. Ils acceptèrent et elle partit à l’extérieur. Junker avisa le ciel nocturne. Elle écoutait le bruit des vagues qui se brisaient sur les grands piliers de la plateforme. Alors, du bruit attira son attention. Junker fit volteface, se trouvant face à un homme en costar avec un cigare dans la bouche.

-Eh bien ma belle, c’est dangereux de trainer seule…

Ses joues rouges et l’odeur forte qui se dégageait de lui indiquaient qu’il n’avait pas bu avec modération. Junker soupira. L’homme s’avança jusqu’à être face à elle.

-Il te faut quelqu’un pour te protéger des voyous…

Il tendit la main mais Junker l’évita sans mal. L’homme cligna des yeux, surpris. Il se tourna.

-Eh, pourquoi tu m’évites ?

- Vous êtes ivres.

- Bah !

Il porta son regard sur la poitrine de l’humanoïde. Il devait être trop saoul pour se rendre compte que ce n’était pas une humaine qu’il avait face lui. Une nouvelle odeur titilla l’odorat de Junker. Celle de l’envie. La biomech soupira, guère étonnée.

-Bonne soirée.

Elle se tourna lorsque deux mains vinrent la saisir par derrière, se posant sur ses seins. Junker se raidit.

-Tu peux bien m’accorder cinq minutes, non ?

La biomech senti l’une des mains glisser vers son bas-ventre. Presque aussitôt, elle écrasa le pied de l’homme qui hurla. Junker cracha un petit jet de feu glacé pour lui immobiliser une jambe. Elle en profita pour filer.

-Salope ! Hurla l’individu. J’te retrouverai et j’te violerai !

Mais l’autre n’y prêta pas attention. La retrouver était une chose. La contraindre en était une autre. Junker regagna sa chambre où l’attendait Quentin.

-Ça va ? Demanda celui-ci.

-Oui.

Mais le jeune homme n’était pas dupe. Le regard de sa compagne en disait long. Il se leva et vint à Junker qui se déshabillait dans la salle de bain. Il s’approcha et posa ses mains sur ses épaules.

-Alors ? Il t’es arrivé quoi, cette fois ? Miss.

- Toi alors… Un homme saoul m’a abordé et… il a tenté sa chance.

- Eh bien…

- Cette nouvelle forme ne me va pas du tout. Je ne sais pas d’où ça vient mais je veux retrouver mon aspect d’origine.

- Pourtant, tu ressembles plus à une humaine, maintenant.

- Oui mais… je ne suis pas prêt à ça. Posséder tout un système génital m’embête un peu, pour tout te dire.

- Tu pourrais en parler à madame Marida, suggéra Quentin. C’est une femme, après tout.

- Sûrement. Quentin… j’ai quelque chose à te demander. Une curiosité.

- Je t’écoutes ?

Junker hésita. Elle ne savait pas si elle pouvait le faire. Mais après réflexion, elle se dit que cela lui apporterait sûrement des réponses.

-Eh bien… mes tétons sont bleus, mes lèvres sont bleues… Visiblement, c’est la couleur de ce qui me sert de chaire.

- Oui, et ?

- Eh bien… peux-tu me dire si… si… mon… mon entrejambe est…

- Oh. Euh… je suppose. Je ne fais que regarder, hein ?

- Oui.

Junker ôta son dernier sous-vêtement et se pencha en avant. Quentin ne jeta guère plus d’un coup d’œil.

-Pareil, ouais.

- D’accord. On va… se coucher ?

Ils se rendirent dans le lit. Junker prit sa forme draconique et se roula en boule aux côtés de Quentin.

-Tu ne veux pas dormir sous la couette ?

Le museau de la dragonne se changea en visage pour qu’elle puisse parler :

-Désolé, mais je ne me sens pas encore prêt à être avec toi sous cette forme sexuée.

- Je comprends.

Quentin déposa un baiser sur les lèvres de Junker qui eut un sourire. Son visage se transforma en museau et la bête posa sa tête sur ses membres avant. Sous cette forme, son poitrail s’aplatissait quelque peu. Junker regarda l’astre lunaire, dehors. Elle aimerait redevenir comme avant.

Ce fut le soleil qui réveilla Quentin. Il sentait un poids sur son corps. En se redressant un peu, il vit Junker, la tête sur ses jambes et une patte sur le haut de sa cuisse. La bête semblait paisible. Alors, il s’aperçu que quelque chose était différent. Ses cornes avaient retrouvés leur taille d’origine et le biomech semblait un peu plus massif.

-Junker ? Eh, Junker !

L’humanoïde redressa la tête et le regarda. Quentin eut un sourire.

-Bon retour, mon biomech adoré.

L’intéressé se redressa, interloqué. Il baissa la tête. Plus de poitrine volumineuse. Son corps était redevenu masculin, avec quelques nouveautés. Ses tétons n’avaient pas disparus et des abdominaux étaient apparus. L’ensemble de son corps était mieux taillé et des marques rouges entouraient les côtés extérieurs de ses yeux, mettant davantage ses iris bleues en valeur. La rangée de plumes de son échine était plus importantes, comme une sorte de fourrure. Ses cornes n’avaient pas changées. A présent, son visage semblait être le mélange entre ses deux apparences, troublant davantage son possible genre. Puisqu’il était asexué, Quentin ne savait pas s’il avait affaire à un être masculin ou féminin. Mais cela, il s’en fichait bien. Junker était plus beau encore.

-Waouh, dit le jeune homme. J’adore !

Junker regardait ses mains, étonné. Il descendit du lit et se rendit dans la salle de bain. Il s’admira, stupéfait. Si on le repeignait en beige, qu’on recouvrait ses striures bleues et qu’on lui ôtait ses ailes, ses cornes et sa queue, on le confondrait sans mal pour un humain, tant les courbes de son corps étaient grâcieuses. On voyait même les détails de ses muscles.

-J’y crois pas…

- On dirait que tu as encore grandi, dit Quentin en s’approchant. Tu sembles plus âgé encore.

- Ouais…

Soudain, ses ailes dorsales se plièrent de sorte à être les plus petites possible. Les membranes de ses bras semblaient être avalées par les membres, ne laissant qu’une sorte de fine lame Qui épousait l’ossature. Ses cornes se plaquèrent sur sa tête pour être cachées sous ses cheveux, n’exposant plus que l’excroissance frontale avec les plus petites pointes. Cela ressemblait ainsi à une sorte de couronne. Sa queue, une fois rétractée, se scinda en deux et chaque côté s’enroula entour de son bassin, comme une ceinture qui couvrait ainsi son pubis. Sa dérive restante semblait former la moitié d’une lame sur l’entrejambe.

-La vache ! S’exclama Quentin.

Junker se regardait, complètement perdu. Visiblement, ses capacités transformantes avaient évoluées en même temps que son corps. Il tourna la tête vers Quentin. Celui-ci ne sut quoi dire, ébahit par la beauté de l’être qui se tenait là. Il était plus athlétique encore.

-Ça va ? demanda le biomech. Tu es rouge.

Quentin acquiesça sans un mot.

-Je vais m’habiller…

Et il retourna dans la chambre. Junker, lui, reporta son attention sur le miroir. A présent, il ressemblait vraiment à un humain. Alors, Diamounder entra.

-Grande sœur ! Je…

Elle tomba sur Quentin, dos à elle, tout nu en train de se s’habiller. Elle tourna la tête vers la salle de bain et n’en crut pas ses yeux.

-Grand frère ?... C’est toi ?

L’humanoïde se tourna, un sourire aux lèvres. Diamounder poussa un cri, stupéfaite. Son congénère avait atteint un nouveau stade évolutif et son apparence était incroyable. Diamounder n’en revenait pas.

-Ouais, c’est moi. Le nouveau Junker vous a été livré, semble-t-il.

- Trop cool…

Le biomech eut un petit sourire. A présent, il allait pouvoir s’habiller comme tout humain.

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