Chapitre 39 : la prochaine mission

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L’hélicoptère se posa à l’aéroport, près du camion de Goei. Gin attendait avec impatience que ses trois recrues descendent. Il fut ravis de voir Quentin et Diamounder, et leur demanda où était Junker. Celui-ci sorti alors de l’appareil. Il portait une tenue tout à fait ordinaire.

-Quoi ? Dit Gin. C’est toi, Junker ?

L’humanoïde s’approcha et le regarda. Le chef de Goei avait du mal à y croire. C’était un grand individu en costume noir qui se tenait devant lui. On croirait voir un homme d’affaire cyborg, quoi que la chevelure de plumes était reconnaissable. Il transportait une valise.

-Oui, c’est bien moi, monsieur, dit Junker en s’inclinant à la japonaise.

-Mais… qu’est-ce qui t’es arrivé ? Il y a un mois, tu étais…

- C’est une longue histoire, dit Quentin.

- Alors vous me raconterez ça. Allez, montez.

Tous les quatre montèrent dans le camion. Quentin s’assit aux côtés de Junker, qui avait l’air bien plus humain que Diamounder. A présent, le physique du biomech orange lui donnait vingt ans et il approchait les deux mètres de haut. Pourtant, il n’avait que quinze ans. Sa croissance déjà incroyablement rapide avait dû s’accélérer davantage.

-Alors ? demanda Gin avec un sourire. Quel est le pourquoi du comment ?

Junker et Quentin entreprirent de lui raconter l’essentiel, sans parler de la forme sexuée du biomech, que celui-ci avait appris à maitriser. Gin écoutait sans un mot, sidéré. Il ne cessait d’observer Junker, dont l’épaisse et longue chevelure de plumes bleues foncées lui tombait presque sur les épaules. Il portait des gants élastiques qui laissaient le bout de ses griffes libres.

-Incroyable, dit-il finalement. Moi qui croyait avoir tout vu.

- Oh, vous n’avez pas tout vu, dit Quentin avec un sourire. On vous réserves une dernière surprise.

- Alors il me tarde.

Ils arrivèrent à Goei. Junker confia sa valise a Diamounder.

-Tu vas où ?

- Tu le sais très bien. A tout à l’heure !

Le biomech s’élança à vive allure dans les rues. Il était encore plus rapide, à présent. Sans mal, il monta sur le toit d’un immeuble et entama sa surveillance habituelle. Le ghetto n’avait pas changé. Il bondit sans mal au-dessus d’une rue et arriva au marché noir. Junker regarda l’endroit. A cette heure de la journée, l’activité y était plutôt faible. Ses vêtements le gênaient un peu mais il s’y ferait. Lui qui était habitué à des tenues larges, il se sentait à l’étroit dans ce costume fait pourtant sur mesure. Alors, il avisa trois hommes qui emmenaient une femme.

-Non, rien n’a changé ici.

Il sauta au sol et s’élança. Il arriva dans la ruelle sombre. Déjà, les individus commençaient à violer leur victimes.

-Eh bien messieurs, dit Junker. Votre attitude me dégoute au plus haut point.

Ils tournèrent la tête. Soudain, des jets de glace brulante les touchèrent, les faisant hurler de douleur. Le biomech enchaina avec son feu glacé, leur gelant les jambes. Il attrapa la femme et l’évacua en vitesse. Lorsqu’il la déposa, elle le regarda, sidérée. Junker bondit et grimpa aux murs. Mais sans les griffes de ses pieds, cela était plus ardue.

-Il me faudra des sandales.

Il retourna à Goei et entra pour se rendre directement dans le bureau de Gin. Lorsqu’il entra, Marida resta sans voix. Quentin et Diamounder étaient là.

-Monsieur, madame.

- Assis-toi, Junker. Quentin m’a dit que tu avais une surprise pour nous.

Le biomech avisa son compagnon qui lui fit un clin d’œil.

-Très bien.

Il commença à se déshabiller. Ni Gin ni sa femme ne comprirent.

-Je ne comprends pas, dit l’homme. Est-ce cette nouvelle apparence, la surprise ?

- Pas exactement. Vas-y Junker.

Celui-ci soupira. Alors, sa silhouette se modifia pour prendre sa forme sexuée. Gin et Marida le regardèrent, sidérés.

-Mais… tu…

- Ceci est ma forme sexuée, dit le biomech.

- Comment-ça ? demanda Marida.

- Au-delà d’avoir une forme féminine, Junker en possède toutes les caractéristiques sexuelles. Autrement dit, sous cette forme, il peut se reproduire.

Le maitre de Goei était sans voix. Sans ses attraits habituels, Junker était magnifique ainsi.

-Je vois…, dit-il. Peux-tu te rhabiller, s’il te plait ?

- Pardon.

Le Biomech repris son apparence d’origine et renfila ses vêtements. Il ne portait pas de sous-vêtements. Puis il se rassit.

-Et… qu’il y a-t-il dans cette valise ? Demanda Marida.

- Des vêtements élastiques qui grandiront avec moi, dit Junker.

-Principalement des vêtements relativement banaux, ajouta Quentin. Mais il y a une tenue spécialement conçue pour les missions.

-Très bien. Tout cela tombe à pic car j’ai une nouvelle mission pour vous. Vous vous souvenez de dame Von Aïna ?

- Bien sûr, dit Quentin.

- Elle a de nouveau fait appelle à nos services. Cette fois-ci, le voyage sera beaucoup plus long. Et Junker, je compte évidemment sur tes nouveaux talents pour te faire aussi discret que possible.

- Evidemment, monsieur.

- Je vous donnerai les détails plus tard. Sur ce, vous êtes libres.

- Merci.

Tous trois quittèrent la pièce. Avant de partir, Junker se tourna.

-Madame Marida ? Pourra-t’on se voir au sujet de… ma forme secondaire ?

- Et pourquoi moi ?

- Vous êtes une femmes.

- J’te jure… Très bien. Je verrai ça.

- Merci.

Le biomech parti et regagna la chambre.

-Grand frère ? C’est qui cette dame dont monsieur Gin a parlé ?

- C’est une cliente. Mikaëla Von Aïna est une révolutionnaire indépendantiste qui se bat pour que les quartiers périphériques comme le nôtre puisse être reconnus et pris en charge.

- Ah, j’en ai déjà entendu parler, dit la petite humanoïde.

- Visiblement, elle a de nouvelles idées pour préparer un tel voyage.

Junker acquiesça et retira de nouveau ses vêtements. Là, il se changea en dragon et s’étira.

-Je ne peux que te comprendre, dit Quentin.

Le biomech se redressa.

-N’empêche, ajouta le garçon en s’approchant. Ton « mode semi-humain » est très séduisant.

- Toi aussi, tu l’es.

Ils l’enlacèrent amoureusement. Diamounder, elle, préféra quitter la chambre pour aller retrouver Gabriel, son deuxième humain préféré. Celui-ci fut d’ailleurs ravis de la revoir.

Quentin et Junker étaient allongés sur leur lit. Le jeune homme avait la tête posée sur le torse du biomech qui lui caressait les cheveux. Celui-ci fixait le plafond, pensif.

-Tu te rends comptes ? dit-il. Je suis à présent capable de me fondre parmi les hommes.

-C’est impressionnant, oui. Tu évolues toujours plus.

Junker acquiesça. Il avait un peu hâte de revoir Mikaëla, et il ne le niait pas. Il se demandait pourquoi elle souhaitait organiser un aussi long voyage. Quoi qu’après tout, il le saurait en temps voulu.

La nuit était tombée. Et le sommeil de Junker était particulièrement agité. Ses paupières trésaillaient et il bougeait quelque peu. Le biomech rêvait. Il se voyait aux portes d’une sorte de cathédrale bien plus grande que ce qu’il avait déjà vu. Il faisait nuit et il n’y avait pas de lune, obscurcissant l’endroit. Prenant son courage à deux mains, Junker ouvrit les portes de bois qui grincèrent de façon sinistre. Il commença à avancer, tous les sens aux aguets. Ses pas raisonnaient dans le silence pesant. La faible lueur de son corps éclairait à peine l’obscurité autour de lui. Alors, un grondement se fit entendre.

-Te voilà donc…

Junker sursauta. Face à lui, au sommet de quelques marches, se trouvait un trône sur lequel se dressait une silhouette. Elle avait des striures et un œil jaunes ainsi qu’un air imposant. De son dos jaillissait des ailes à la membrane orange luisante et de grosses cornes surmontaient sa tête. La chose semblait avoir une seconde paire d’aile repliée sur les bras. Un gouvernail orange ornait l’extrémité de sa queue. Junker n’était pas serein, mais il était aussi intrigué. Le biomech face à lui semblait porter une armure qui le rendait massif et terrifiant.

-Je t’ai retrouvé…, dit-il d’une voix grave et menaçante.

Alors, il se leva. Son corps se changea en celui d’un énorme dragon qui rugit. La bête fondit sur Junker et de ses mâchoires s’échappèrent des langues de feu.

Le biomech se redressa en sursaut, le cœur palpitant. Il regarda autour de lui, cherchant à retrouver son calme. Une main vint doucement empoigner la sienne, l’apaisant aussitôt. Quentin eut un petit sourire adoucis.

-Eh, ça va ? Chuchota-t-il.

Junker acquiesça et se recoucha. Il avisa son compagnon qui vint presque se coucher sur lui. L’humanoïde l’enserra donc de ses bras. Il lui caressa la nuque ainsi que l’arrière de sa tête. Au bout de quelques minutes, il finit par trouver le sommeil, apaisé.

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