Chapitre 42 : l'insectomech

6 minutes de lecture

Le discours eut lieu le lendemain soir. Il se produisait dans une grande salle. Tandis que Diamounder se trouvait à l’intérieur en hauteur afin de guetter, Quentin faisait des rondes autour du bâtiment. Quant à Junker, il parcourait les rues dans un large rayon sous son apparence semi-humaine. Chacun avait un petit transmetteur.

-Quentin, tout va bien de ton côté ?

- Oui, rien de suspect. Et toi ?

- Pour l’instant, rien. Diamounder ?

La jeune biomech poussa un bâillement. Rien non plus de son côté. Junker leva les yeux, avisant la lune qui semblait plus ronde et lumineuse que jamais.

-Quentin ? Une fois le discours terminé, je t’emmène en balade.

- Avec plaisir. Ah !

La transmission s’arrêta subitement.

-Quentin !

Aussitôt, Junker s’élança. Il bondit d’immeuble en immeuble à une vitesse folle. Soudain, un filet l’enveloppa et le ramena brutalement au sol.

-On le tiens, les gars !

Des individus s’approchèrent du biomech qui déchira ses vêtements et prit sa forme draconique, rugissant. Cela fit reculer ses agresseurs.

-Tu te démènes pour rien, le Mystérieux ! clama l’un d’eux. Ce filet en fibre de titane ! Idéal pour les créature comme vous.

Junker regarda celui qui lui avait parlé.

-Notre acolyte a kidnappé la révolutionnaire. Il a tranquilisé ta copine bleue, quant à l’autre black…

La bête gronda.

-Il l’a surement tué.

Soudain, les yeux du biomech scintillèrent et devinrent blancs. Il poussa un rugissement et déchira le filet grâce aux bordures de ses ailes antérieures.

-Eh ! bloquez-le !

Tous se jetèrent sur Junker qui tourna sur lui-même, les frappant de sa queue tout en crachant des flammes bleus. Il reprit sa forme initiale et partit sans un regard en arrière.

-Quentin !

Ses cornes se mirent à scintiller et il accéléra davantage, passant en position quadrupède. Il tenta vainement de s’envoler mais sans succès. Junker filait aussi vite qu’il lui était possible. Il arriva alors devant un bâtiment désaffecté. Reprenant son apparence partiellement humaine, le biomech avança, tous les sens aux aguets. L’endroit semblait désert. Sans un bruit, il pénétra dans l’établissement. Un silence pesant régnait, malgré les innombrables cœurs qu’il entendait battre. Non, il n’était pas seul. Il arriva bientôt dans une grande salle vide avec un canapé. Sur celui-ci se trouvait Mikaëla, bâillonnée et fermement entravée par de solides cordes. Sitôt qu’elle vit Junker, la jeune femme s’agita. Le biomech fit un pas mais s’arrêta net. Les secondes s’écoulèrent tandis que seuls ses yeux bougeaient. Soudain, il bondit en avant, esquivant une énorme masse qui s’apprêtait à le réduire à l’état de confettis métallique. Junker se réceptionna. En levant la tête, il resta sans voix devant son adversaire qui se tourna vers lui.

Un autre biomech ! Mais celui-ci était gigantesque. Il était massif avec un exosquelette vert olive. Il avait quatre petits yeux rouges et des striures de la même couleur. Ses jambes étaient trapues et il avait six bras fins répartis sur son thorax. La créature avait une sorte d’immense corne sur la tête et des dents pointues saillantes.

-On se rencontre enfin, le Mystérieux de Goei, dit-il d’une voix grave et peu amicale. Je t’imaginais plus grand.

- Où est Quentin ? demanda simplement l’humanoïde orange.

- Ton ami humain ? Ne t’inquiètes pas pour lui. A l’heure où je te parles, il est en sécurité…

Il eut un ricannement.

-Je ne suis pas un monstre, quand même. Mais je ne suis pas un ange pour autant !

Un poussa une sorte de cri aigu et saccadé avant de s’élancer sur Junker. Celui-ci l’esquiva a temps, manquant d’être frappé. Le biomech évita alors un tir de lance-rocket.

-Il faut bien pimenter le jeu, non ?

- Parles pour toi.

Junker lui fonça dessus et le frappa. Il enchaina les coups de poings et de pieds jusqu’à ce que son adversaire parvienne à lui saisir un membre, puis l’autre. Bientôt, le biomech vert tint son adversaire par les quatre membres.

-Tu ne m’aura guère distrait.

- Cela ne fait que commencer !

Junker cracha un jet de feu sur son adversaire, lui emprisonnant le thorax. L’autre le libéra en hurlant. L’humanoïde en profita pour prendre de la hauteur en neutralisant les hommes hostiles. Le titan vert se libéra. Alors, il tomba sur ses membres. Ses jambes se changèrent en abdomen et sa corne s’abaissa sur son front. C’était à présent un énorme scarabée licorne qui se tenait là. La créature déploya ses ailes et s’envola en rugissant. Junker bondit encore pour l’éviter. Contrairement à son adversaire, il jouissait de pouvoir attaquer à distance. Il se gêna pas pour le bombarder de glace brûlante.

-Où est Quentin ! hurla-t-il.

Pour toute réponse, la bête de métal lui fonça dessus. Junker esquiva à nouveau. Il tenta de localiser les signaux de son compagnon mais c’était impossible en plein combat. Soudain, son adversaire reprit sa forme initiale, se maintenant en l’air.

-Ton humain de compagnie servira surement d’esclave à ses geôliers !

Junker poussa un cri et lui fonça dessus. L’autre l’esquiva sans mal. Il s’agrippa à une poutre, jetant un bref coup d’œil à son environnement. Ici, il était trop à l’étroit. Bien qu’agile, il manquait de points fixes où se poser. Alors, il cracha une puissance boule de glace brulante sur le frêle toit, le détruisant et innondant le bâtiment d’une vive lumière blanche. Junker s’élança aussitôt et grimpa, changeant de forme.

-Reviens, fuyard !

Une fois dehors, le biomech en profita pour s’élancer sur le toit d’un bâtiment. Mais son adversaire lui envoya une poutre, le déstabilisant. Junker tenta de rétablir son vol mais sans succès. Il s’écrasa au sol.

-Eh bien, petit dragonnet ? On ne sait toujours pas voler ?

La créature gronda. Elle cracha plusieurs salves de feu bleu que son adversaire esquiva. Changeant lui aussi de forme, il vint saisir Junker, lui emprisonnant le museau a deux mains. Il monta dans le ciel tandis que le jeune biomech se débattait furieusement. La créature repris sa forme initiale et fit une sorte de prise de judo avant d’envoyer Junker vers le sol. Le dragon aux ailes bleues heurta violemment le pavé.

Le biomech vint se poser. Son adversaire se redressa.

-Eh bien, tu es aussi tenace qu’un Insectomech ! ça tombe bien, tu en as un face à toi…

Junker serra les dents. Il avait mal partout. L’autre le saisit alors par la tête et le souleva.

-Je suis Langryf ! Langryf l’Insectomech !

Il le frappa si fort que l’humanoïde parti rouler sur plusieurs dizaines de mètres. Il percuta un mur. Langryf eut un ricanement sinistre. Son adversaire se redressa.

-Junker ?

Celui-ci tourna la tête. Quentin était là, sur une chaise, n’ayant guère plus que son sous-vêtement sur lui. Junker écarquilla les yeux. Le jeune homme avait subit de violent coups et il était transit de froids par cette nuit de printemps. Le biomech avisa Langryf. Alors, son regard se mua. Ses yeux devinrent blancs. Il tourna la tête et eut un sourire.

-Quentin, je suis soulagé que tu sois vivant.

- Plus pour longtemps, ricana l’autre en s’avança.

Junker se reporta sur lui. Ses cornes se mirent à scintiller.

-Toi… tu vas payer pour avoir fait du mal à mes amis !

Il se jeta sur Langryf et le frappa si fort que celui-ci percuta un mur. Junker était furieux. Tandis qu’il avançait, les striures de son corps devenaient blanches et la lueur de ses ailes s’assombrissait. Langryf le regarda, sidéré par cette soudaine montée en puissance. Junker s’arrêta. Il sentait une énergie monumentale affluer dans son corps. Soudain, un tir de lance-rocket attira son attention. L’humanoïde cracha un jet de glace sur le projectile, le stoppant net.

-Junker !

Celui-ci se retourna. Langryf avait profité de la distraction pour libérer Quentin et l’empoigner.

-Eh bien ? Pourquoi ne réagis-tu pas ? Serait-ce parce que je tiens ton petit protégé ? Comme quoi, ta force est aussi ta faiblesse. Tu ne vaux rien, en fin de comptes…

- C’est faux ! hurla le jeune homme. Junker est bien plus fort que toi ! Il possède une force que tu n’auras jamais !

- Tais-toi vermine !

Il envoya alors le jeune métis contre un mur, l’assommant. Junker écarquilla les yeux.

-Je déteste les humains…

Le biomech serra les dents.

-Comment oses-tu… faire du mal à Quentin !

Une puissance sans pareille s’échappa de son corps. Junker devint lumineux et se mit a grossir. Son corps changea d’apparence pour acquérir la forme céleste. Langryf resta sans voix, tétanisé. Sans attendre, le biomech se jeta sur lui et le frappa. Il lui attrapa la tête et l’envoya voler. Tombant à quatre pattes, il prit sa forme dragon et poussa un puissant rugissement. Langryf changea aussi de forme et chercha à s’envoler. L’autre s’élança aussitôt à sa poursuite, fou de rage.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire SachaDu05 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0