Le dimanche suivant, Maya resta enfermée dans sa chambre. Son téléphone clignotait de messages de Neyla qu’elle n’avait pas le courage d’ouvrir. Elle n’avait pas répondu à Leo non plus, même s’il lui avait juste écrit :

“Tu peux me parler, si tu veux. Ou me crier dessus. Mais dis quelque chose.”

Elle ne voulait ni parler, ni crier. Elle voulait juste que ça s’arrête de tourner dans sa tête.

Alors elle prit un cahier vide, celui avec la couverture en tissu bordeaux qu’elle gardait pour "les trucs importants", et elle écrivit :

Cher Leo,
Je sais que je ne suis pas le genre de fille qui fait tourner les têtes.
Je ne suis pas drôle comme Abby, ni aussi cool que les autres.
Mais avec toi, je n’ai jamais eu besoin de prétendre.
Et tu sais quoi ? C’est ça qui me fait le plus peur.
Parce que si c’est réel… alors ton silence l’est aussi.
Maya

Elle referma le carnet.

Elle ne posterait jamais cette lettre. Elle le savait. Mais c’était écrit. C’était là. Et c’était déjà moins lourd.