*** 11

Je suis assis dans mon fauteuil. C, est à genoux sa tête reposant sur ma cuisse droite.

• Je crois qu’il faut qu’on parle tous les deux. Je n’aime pas être pris pour un con, et je crois que ton mari se trompe de client. Elle semble peu intéressée par mes propos.

Je la sens alanguie, peut être heureuse, pourtant elle est nue, porte un collier et une laisse de chien, et je lui ai laissé les poignets menottés dans le dos. Mais je crois que son âme ronronne de plaisir. Nonchalamment je commence à la masturber, elle ondule ferme les yeux et je sens qu’elle fond comme une glace au soleil. Son clitoris gonfle sous mes caresses. Ses lèvres, aussi bien celles d’en haut que d’en bas s’ouvrent délicatement.

• Vois-tu petite chose humide. Une soumise est un étrange animal... Elle est comme toi maintenant. Elle passe son temps aux pieds de son Maître, souvent attachée… mais dans sa tête elle est indépendante, altière et même libre... Elle endure ce que tant d'autres prennent pour de la cruauté. Mais, secrètement, elle espère cette violence et elle ne souhaite qu’une chose, en remercier son Maître ... Même si elle est humiliée, abaissée, elle sait qu’en définitive, elle en éprouvera du plaisir. Et c’est une des jouissances qu’elle attend de cette relation. D’une certaine façon, elle est le joyau de son Maitre et elle le sait et en joue. Aussi parfois, quand elle a trouvé celui auquel elle obéira, elle saura être fière de sa servitude volontaire et le montrer... Alors ? Qu'en est-il réellement de ta petite personne ? es-tu une soumise ? ou ma soumise ?
• Maitre, vous êtes mon Maitre.
• Attend ! attend encore, avant de répondre. La réponse à cette question, tu me la donneras dans quelques jours ou dans quelques heures. Tu sais j’ai une certaine expérience. Je garde à l'esprit que chaque soumise est différente. Et que son caractère peut s'exprimer d’une façon fort opposée à celui d’une autre. Justement parce que je sais que chacune, a sa personnalité. Donc si tu veux être ma soumise voilà ce que j’attends de toi : Je veux une soumise sincère, qui accepte son statut face à moi, qu'elle reconnaît comme son Maître. Elle me fait don de sa soumission. Elle accepte de s'épanouir dans cette relation injuste, mais équitable. Elle doit être certaine que cette offrande est pour son bien, et mon bon plaisir. Elle doit s’en remettre totalement à moi, en étant loyale et fidèle à mes règles et en aucun cas elle ne devra me juger. Je suis seul à connaitre les chemins que je vais prendre pour la faire arriver là où je veux, et où je sais qu'elle doit être. Ce sont peut-être des chemins détournés, mais c’est à moi seul d’en décider. Sa confiance en moi doit être totale, afin qu’elle devienne une soumise digne de moi. Voilà ce que j’attends. Alors qu’as-tu à dire ?
• Comme il vous plaira, maître, je m'en remets totalement à vous.
• Tu es une menteuse ou une inconsciente ou même les deux, mais passons. Qu'est-ce qui te plaît dans la soumission ?
• M'abandonner corps et âme à vous maître, et gagner votre estime... peut-être davantage...
• Qu’entends-tu par davantage ?
• Je ne sais pas encore, maître, c'est comme un sentiment confus, que j'espère que vous finirez par partager.
• Partager ? tu dis partager ? petite sotte ! La seule chose que je peux partager… c’est toi avec d’autres. Encore une fois ce que tu dis est vide de sens. Qu'est-ce qui ne te plaît pas dans la soumission ?
• Me perdre moi-même, mais peut-être qu'ainsi je pourrai réellement me trouver aussi.
• Te sens tu être déjà assez forte pour accepter ta condition. Accepter cette relation totalement inégalitaire avec un Maître comme moi ? Dépasser cette condition que d'aucun trouverait « inférieur », et y puiser fierté et satisfaction. Et ton plaisir, dans tout ça où est-il ?
• Mon plaisir est votre plaisir, maître.
• Mais tu n’en as pas marre de dérouler des lieux communs ? Te rends tu simplement compte des énormités que tu sembles réciter ? Qu'est-ce qui te plaît dans le BDSM au sens large ?
• Le don total de soi, cette relation unique qui unit le maître au soumis, son ambivalence en fait tout le sel...
• Ce que tu dis n’a aucun sens.
• Peut-être que j'idéalise trop ce type de relation, je ne sais pas. Je n'en sais beaucoup pour l'instant, il faut dire, maître.
• Qu'est-ce qui ne te plaît pas dans le BDSM au sens large ?
• Il y a parfois trop de mise en scène et pas assez de sincérité, il me semble. Comme si ce n'était qu'une comédie jouée par des acteurs...
• Et alors ? du moment que le plaisir est au bout ? où est le mal ? Être attaché permet de consacrer son corps aux plaisirs des caresses sans contrôle possible : en étant physiquement vulnérable et à la merci de l’autre, les sensations sont alors exacerbées. Et du côté de celui qui caresse, c’est le pouvoir détenu qui participe à l’excitation. Tu oublies dans le BDSM son côté SM et la douleur afférente. Tu souffres pour toi ou pour ton Maitre ?
• Parce qu'il y a une part de plaisir dans la souffrance, et pour que vous soyez fier de moi, si j'arrive à la supporter.
• Tu es la reine des Sophismes. Mais quel est ton rapport avec la douleur ?
• Il y a certaines douleurs que j'aime, mais je ne suis pas allée plus loin que celles-là pour l'instant, je ne connais pas mes limites.
• Depuis notre rencontre j’ai mélangé le sexe, la soumission, et le BDSM. Trouves-tu cela normal et as-tu aimé ?
• Oui maître, j'aime tout ce que vous faites.
• En somme tu aimes les plaisirs liés à l’humiliation.

Je retire ma main de son vagin pour caresser du pousse son clitoris. Et je lui dis :

• je veux qu’on t’y place un anneau. Tu en penses quoi ?
• Je veux vous plaire, maître, comme il vous plaira.
• Tu sais que ton mari n’en veut pas ?
• Je veux vous plaire, maître, comme il vous plaira.
• Si tu pouvais me faire ce que tu voulais, qu’est-ce que ce serait ?
• Vous embrasser à pleine bouche, vous supplier de me faire l'amour.
• À quoi penses-tu quand tu te touches ?
• A vous, maître, à votre brutalité, votre maîtrise, mais aussi parfois la bienveillance, peut-être la tendresse qui émerge parfois.
• Et à ton mari ?
• J'y pense aussi un peu, maître.
• Je t’ai dit ce que ton mari attend de moi. Tu en penses quoi ?
• Que je suis déçue, maître. Déçue et excitée à la fois.
• Tu préfères donner ou recevoir ?
• Je préfère donner, maître, tout donner.
• Tu ne comprends pas qu’une soumise doit savoir aussi recevoir ? dois-je te faire un dessin ? Penses-tu qu’un mot d'arrêt soit nécessaire pour ton future Maitre ? ou lui feras-tu pleinement confiance ?
• Je lui fais confiance, maître.
• A t’entendre, je ne sais pas si tu es naïve, idiote ou si tu te moques de moi ? Qu'est-ce qui t‘attire le plus chez un Maitre ?
• Son assurance, son charisme et sa virilité.
• Que penses-tu que j’attends de toi ?
• Une obéissance parfaite, un oubli de moi total.
• Penses-tu que je serai ton maitre ?
• Je ne sais pas, maître, je le serai votre soumise aussi longtemps qu'il vous plaira.
• Sais-tu que jusqu’à présent j’ai été gentil avec toi ?
• Je m'en doute un peu et je crains la suite, maître.
• Ton mari m’a donné carte blanche pour te dresser, penses-tu que tu aies besoin d’être dressée ?
• Je ne suis pas encore une soumise parfaite, maître.
• Que penses-tu de J ?
• Je n'aime pas les femmes, donc je ne l'aime pas, maître.
• Penses-tu que ma punition soit juste ?
• Tout ce que vous faites est juste, maître.
• Tu m’as dit : « Comme il vous plaira, maître, je m'en remets totalement à vous. » Mais tu ne me connais pas ! Que sais-tu de moi, à part quelques dialogues sur Messenger ? et une bonne baise sur le bord d’un chemin ? Et tu veux me donner les clefs de ton âme et de ton corps ?
• Vous avez attisé ma curiosité, je suis prête à prendre le risque.
• Petite chose, ici ce n’est pas moi qui suis un sujet d’étude. Que veux-tu vraiment ? le sais-tu seulement ?
• Vivre pleinement ma soumission à vos pieds, maître.
• Tes réponses me font penser à "la soumission pour les nuls" elles sont tellement prévisibles. Mais c’est normal. Dans quelques jours je te les reposerai et on verra si elles diffèrent d’aujourd’hui. Je pense que tu es une petite salope, qui aime mouiller et qui se cherche des excuses. Tu veux de la nouveauté. Ta soumission répond-t-elle seulement à un besoin de vivre des émotions plus fortes ? Et depuis que tu y as gouté un peu, ne demandes-tu pas à vivre et à revivre cette émotion qui t’apaise et t’équilibre ? Je pense surtout que tu cherches l’intensité de rapports sexuels un peu plus brutaux. Avec cette douleur qui émoustille tes sens de femelle en chaleur ? Tu cherches peut être le lien, un lien tant physique que moral, qui excuserait ce que tu penses être immoral et t’unirait auprès d’un tier qui t’imposerait des plaisir que tu n’oses assumer. Mais pour faire quoi ? Quoi que tu fasses, ta sacrosainte morale te poursuivra. Et tu crois qu’un maitre peut t’aider à t’épanouir, à te construire la personnalité dont tu rêves ? Tu ne cherches qu’une personne qui endosse pour toi les décisions que tu penses obscènes et amorales, qui t’oblige à t’exposer et à subir les lois d’une jouissance que tu ne peux cautionner.
• Maître... très honnêtement, je ne me suis pas posé toutes ces questions... je veux simplement vivre dans l'instant présent, jouir de ma soumission de toutes les manières possibles, c'est tout... peut-être qu'à un moment les réponses à toutes ces questions s'imposeront à moi comme une évidence.
• Disons que je vais m’en contenter. Pour commencer je t’autorise à me sucer pendant que je te détache. Ce soir nous ferons l’amour et désormais tu pourras dormir à mes pieds.