Chapitre 3: un nouveau contrat

13 minutes de lecture

Le réveil matin sonna les coups de 7h00. Après avoir enfilé mon peignoir, je me rendis à la salle de bain. Le reflet dans le miroir était celui d’un homme grand, au torse et aux épaules larges et aux cheveux poivre et sel coupés en brosse. J’y vis également un début de barbe que je m’apprêtai à raser de près.

Enfin, je parcourus rapidement du regard la constellation de cicatrices aux formes variées réparties sur mon corps. Certaines avaient été causées par balle, d’autres à l’arme blanche. Elles étaient le témoignage d’une vie de violence ayant commencée dès que mes jambes eurent la force de me porter dans le dédale labyrinthique des bas quartiers.

La douche fut tout aussi tiède et son débit encore plus aléatoire qu’hier soir. Cela avait le don de me mettre de mauvaise humeur dès le début de la journée. J’avais plusieurs fois demandé à ce qu’on s’occupe sérieusement de la plomberie et de la chaudière. Mais le temps et les moyens nous avait toujours manqué, jusqu’ici. Je me promis alors d’en toucher un mot à la personne concernée pas plus tard que ce matin.

Je m’habillai et montai au second étage. Érika était déjà là, comme d’habitude. Elle était toujours la première à se lever le matin. Vêtue d’un T-shirt beaucoup trop grand et d’un pantalon de pyjama à carreaux, elle me tournait le dos, face au plan de travail de la cuisine.

Je pris place à table alors qu’elle apportait la cafetière pleine et un panier de pain synthétique grillé.

Tandis qu’elle me servait mon café, nous entendîmes des pas lourds dans l’escalier. Je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir à qui appartenait cette démarche pachydermique.

Angus Horner, l’ingénieur et armurier de la H.V.A. Entré dans l’équipe il y a presque deux ans, ses talents pour la mécanique, l’électronique, la chimie et l’armement étaient d’une valeur inestimable pour nos activités. Véritable surdoué de la bricole, il se chargeait de tous les aspects techniques de l’agence, du renforcement de la sécurité de nos locaux à l’entretien du matériel. Et en parlant de réparation et d’entretien, je comptais bien aborder le sujet de la plomberie, comme je me l’étais promis.

Il se fendit d’un grognement en guise de bonjour et s’assit à table. J’attendis qu’il ait avalé sa première gorgée de café avant de lancer les hostilités.

— Tu comptes t’occuper de cette chaudière, un jour ? lançai-je sur le ton de la conversation.

— Je suis ni plombier, ni chauffagiste, rétorqua Angus d'un ton sec.

— Et je suis censé croire que c’est un problème pour toi ?

Il commençait déjà à perdre patience. Son visage rond et son double menton se contractèrent. Il remonta ses épaisses lunettes qui lui glissaient du nez avant de régler la question à sa manière.

— Évidemment que je pourrais le faire d’une seule main. C’est pas la question. Mais j’ai demandé des devis et si on doit remplacer la chaudière et refaire la plomberie, y en a pour presque 25.000 marks. Alors si t’as reçu un contrat à 25k depuis hier, dis-le moi et je passe commande direct. Sinon, c’est pas la peine de venir me faire chier alors que j’ai même pas encore pris mon café.

Droit au but et cinglant, tout à fait son style. La majorité du temps, Angus se tenait à l’écart, terré dans son atelier au sous-sol, à laisser parler son génie créatif. Bien qu’il fut apprécié par toute l’équipe, sa surdouance et sa proximité avec les machines le rendait irascible, impatient et asocial. Il n’aimait pas les gens. J’avais bien essayé de l’asticoter un peu, d’en savoir plus sur son passé. Mais, je m’étais heurté à un mur. Tout ce qu’il voulu jamais me dévoiler, c’est qu’il avait été contraint de se réfugier dans la Fosse à cause d’une «bande de connards qui ne comprennent rien à rien».

Aussi, les autres membres de mon équipe et moi-même avions collectivement convenu de le laisser tranquille tant que son travail restait irréprochable. Ceux-ci nous rejoignîmes l’un après l’autre et prirent place autour de la table.

Nous mangeâmes en échangeant quelques banalités et plaisanteries. Nous n’avions aucun contrat pour l’instant. Aussi, Joanna, Tobias et Angus allaient probablement passé la journée à démonter, nettoyer et vérifier toutes nos armes. Érika avait du classement de dossiers à terminer et soupirait déjà d’ennui rien qu’en l’évoquant.

Lorsqu’il n’était pas occupé à nous rafistoler, le docteur Maret aimait se plonger dans des recherches de toutes sortes. En ce moment, il passait son temps les yeux dans son microscope à observer ses amibes, ses paramécies et ses cultures de bactéries. Je ne voyais aucun inconvénient à ce qu’il nourrisse son esprit, tant qu’il répondait présent quand nous avions besoin de lui.

Je me servis un second café et descendis au rez-de-chaussée. Mon bureau était la première porte à droite en entrant, à coté de la salle de réunion et en face de l’infirmerie. Le plancher usé grinçait sous mes pas. La pièce sans fenêtre était austère et ses murs nus, à l’exception d’une horloge. L’unique ampoule pendait du plafond au bout d’un câble. Ce bunker sensoriel et mental m’offrait la possibilité de réfléchir et de travailler en paix.

J’allumai mon terminal Multi-Net et cherchai un canal de vlogs d’informations. Pas l’un des canaux officiels contrôlés par le gouvernement. Leur flot incessant de propagande et de mensonges n’avaient pas le moindre intérêt. Mais si l’on savait où chercher, on pouvait trouver des canaux indépendants relatant des infos sur ce qu’il se passait vraiment. Je tombai sur une vidéo parlant de disparitions étranges.

Des clochards, prostituées, orphelins et autres traînes-misère semblaient se volatiliser sans laisser de trace depuis plusieurs semaines.

Je prêtai une oreille plus attentive au narrateur. Bien que ce genre de disparition n’avait rien d’exceptionnel, elles concernaient rarement ce genre de laissés pour compte. La plupart du temps, les gens portés disparus avaient pour point commun d’avoir voulu chercher des noises à un gang, ou qui n’avaient pas remboursé leur dette à temps. Hélas, le reportage amateur n’apporta pas plus de précisions. Dommage. Il m’était déjà arrivé de décrocher des contrats en visionnant ce genre de vidéos. La H.V.A. commençait lentement à se faire connaître. Mais je devais encore aller à la pêche au client régulièrement.

Dans mon métier, il était important de savoir saisir les opportunités. Mais encore plus important de pouvoir les provoquer, quand c’était nécessaire.

Lorsque l’horloge afficha 9h30, on frappa à la porte. J’invitai à entrer et Érika ouvrit.

— Excuse-moi de te déranger. Mais cette dame demande à te voir. Elle n’a vraiment pas l’air d’aller bien et pourrait avoir du travail pour nous.

Je regardai derrière elle et vit, dans le vestibule, une jeune femme aux longs cheveux blonds et ondulés. Elle portait une longue veste beige dissimulant un pull a col roulé et un pantalon moulant noir. Son visage était jeune et beau, bien qu’enlaidi par une expression de fatigue et de détresse.

— Fais-la entrer, répondis-je.

La demoiselle entra. Érika ferma la porte derrière elle et je coupai mon terminal. Je me levai et lui tendis une main qu’elle serra faiblement.

— Bienvenue, mademoiselle, dis-je.

Elle semblait nerveuse, bien que particulièrement séduisante. Son regard fuyait le mien et ses mains tordaient un pli de sa veste. Les cernes sous ses yeux trahissaient plusieurs nuits blanches. Je devinai également des restes de maquillage négligemment retirés et ses cheveux ne devaient pas avoir été brossés depuis plusieurs jours.

Enfin, mon regard se posa sur les quelques bijoux qu’elle portait. Une paire de boucle d’oreilles dorées et un collier de perle. Du toc bon marché. J’avais donc face à moi une personne aux revenus modestes, mais soucieuse de son apparence, consciente de ses charmes et qui avait récemment vécu quelque chose de traumatisant.

D’une petite voix hésitante, elle me demanda :

— Vous êtes Monsieur Heldmann ? Celui dont on entend parfois parler ?

— Oui, répondis-je sur le ton le plus doux possible. En quoi puis-je vous aider ?

— On dit que ... enfin, quelqu’un m’a conseillé de venir ici parce que vous aidez toujours les gens dans le besoin.

— Si c’est dans nos capacités, nous faisons tout notre possible. Mais pour ça, j’ai d’abord besoin de connaître la nature de votre problème, mademoiselle ... ?

— Barber. Amanda Barber. Je suis désolé, je ... je n’ai pas dormi depuis 3 jours. C’est à propos de ma sœur, Nicole. Elle ... Elle n’est pas rentrée à la maison.

Sa bouche se pinça et elle dut retenir un sanglot.

— Elle n’est jamais partie aussi longtemps sans donner de nouvelles. Je suis sûre qu’il lui est arrivé quelque chose.

Trois jours sans donner signe de vie dans la Fosse était effectivement inquiétant. Dans une affaire de disparition, les 72 premières heures étaient les plus cruciales. Cependant, en dépit des relents funestes qu’émanaient cette histoire, je devais en savoir plus. Je lui demandai son consentement pour enregistrer notre conversation avant de rallumer mon terminal. Puis, je me mis à la questionner.

— Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ? demandai-je.

— Lundi soir. On partage un appartement sur Wilcox Alley. Elle est sortie vers 19h00 pour aller travailler et n’est pas rentrée depuis.

— Savez-vous où elle était censée se rendre et par quel chemin ?

— Je... je crois qu’elle avait rendez-vous avec un client au White Aurora Hotel, sur Carter Street. J’imagine qu’elle a dû passer par les petites rues derrière les anciens abattoirs. On sait que c’est dangereux, surtout le soir. Mais on a l’habitude de passer par là pour éviter la foule.

Le White Aurora Hotel était l’un de ces établissements médiocres acceptant de louer leurs chambres à l’heure pour des clients de passages.

— Ce ... client, savez-vous de qui il s’agit ? repris-je.

— Robert Chambers. Il a déjà fait appel à nos ... services, à Nicole et moi. Mais, je ne sais presque rien de lui.

— Et vous ne pensez pas qu’elle aurait simplement pu rester aux côtés de ce Chambers plus longtemps que prévu ? demandai-je alors.

— Elle m’aurait appelé, répondit-elle. On a toujours compté l’une sur l’autre depuis qu’on est livrées à nous-mêmes dans cette ville.

— Vous êtes allé demandé à l’hôtel s’ils pouvaient vous renseigner ?

— J’ai essayé, oui. Ils m’ont dit que c’était contre leur politique de donner des informations sur leurs clients. Je les ai suppliés, mais le type à l’accueil a refusé de m’aider et a fini par appeler la sécurité.

— Et est-ce que vous êtes allé voir la police ?

— Oui...

Elle baissa les yeux et marqua une pause avant de reprendre.

— Ils m’ont ri au nez et ont dit que tout le monde se fichait de la disparition d’une «pute des bas-fonds».

Elle retint un autre sanglot et frotta ses yeux humides de larmes. Je voulus dire quelque chose de compatissant. Mais j’avais toujours un peu peur de me montrer maladroit, dans ces moments-là.

— Je compatis, sincèrement. D’après vous, qu’est-ce qui s’est passé, ce soir-là ?

Elle réfléchit à ma question pendant un instant avant de tenter de répondre.

— Je ne sais pas. Peut-être que Chambers lui a fait du mal. Ou peut-être qu’elle a croiser la mauvaise personne sur le chemin. Je ... J’ai peur d’y penser. Aidez-moi, monsieur Heldmann. Je vous en prie.

Les larmes coulaient à flot sur ses joues, à présent. Je tentai de résumer mentalement la situation. J’avais déjà un nom, un lieu et une date pour démarrer cette enquête, si je l’acceptais. Un bien meilleur point de départ que la plupart des affaires similaires dont nous nous étions occupé par le passé.

Cela étant, de nombreuses zones d’ombre subsistaient. Il avait pu arriver n’importe quoi à Nicole Barber depuis ces trois derniers jours. Même si nous arrivions à retrouver sa trace, il y avait de fortes chances pour que cette affaire ne se termine de façon funeste. Cette chasse au cadavre en valait-elle vraiment la peine ?

D’un côté, nous n’avions rien de mieux à faire. De l’autre, une partie de moi m’incitait à faire entendre raison à cette pauvre fille. Les chances pour que sa sœur soit morte étaient écrasantes. Sans doute ferait-elle mieux d’accepter cette dure réalité et faire son deuil. Je restai silencieux un moment, pesant le pour et le contre.

Soudain, les émotions de la jeune femme jaillirent en un flot de colère désespérée.

— Je sais ce que vous pensez. Vous êtes comme tous les autres. Vous vous dites que Nicole est sûrement morte et que ça ne sert à rien de la chercher. Ou même que la vie d’une pute à deux sous ne vaut pas la peine que vous vous fatiguiez.

— Je ne vous juge pas, mademoiselle Barber. Les temps sont durs pour tout le monde et chacun fait ce qu’il peut pour survivre.

— Je... je suis désolée. Je suis si épuisée ... Tout le monde a refusé de m’aider.

Son visage sembla se décrisper quelque peu. La pauvrette ne devait pas avoir l’habitude qu’on lui montre un minimum de compassion.

Pour la première fois depuis le début de notre entretien, son regard se plongea dans le mien. Ces deux perles bleues ruisselantes de larmes étaient comme une paire de petits hublots dévoilant un océan de détresse, de chagrin et de fatigue. Je ressenti une pointe de pitié en contemplant cette abîme de tristesse.

— Alors ... vous allez m’aider ? reprit-elle.

— Pour l’instant, j’ai besoin d’en savoir plus. Auriez-vous une photo récente de Nicole ?

— Oui, bien sûr, répondit-elle en commençant à fouiller dans son sac à main.

Ce dernier était petit, rectangulaire, en similicuir bleu et orné d’une boucle. Cela me rappelait quelque chose.

Amanda en sorti une petite carte grise : une datacard. Un petit objet rectangulaire et plat ressemblant aux plaques de queenmarks, mais dont l’utilité était toute autre : stocker des données comme des messages, des photos ou des enregistrements.

Elle me la tendit. Je la saisis et l’insérai dans mon terminal. L’écran holographique s’alluma et une photo en bonne définition des deux sœurs apparut. Celle de droite était indubitablement Amanda. Nicole se trouvait donc à gauche. Les deux jeunes femmes se ressemblaient fortement, presque comme des jumelles. Seuls les cheveux raides de Nicole la distinguait de sa frangine.

— Cette photo fera l’affaire, merci, dis-je. Pourriez-vous me décrire la tenue qu’elle portait le soir de sa disparition ?

— Elle devait porter sa robe noire, avec des bas et ses escarpins. Elle avait aussi emporté son imperméable beige, le même que le mien.

— A-t-elle des signes distinctifs comme des piercings, des tatouages, des accessoires ou des implants ?

— Elle a un tatouage, oui. Un papillon derrière l’oreille droite. Sinon, le seul accessoire qu’elle emportait pour travailler était son sac à main. Le même que le mien, mais en rouge.

Les connexions se firent enfin dans mon cerveau. Je sus alors ce que cette sacoche m’évoquait depuis tout à l’heure. Il ressemblait étrangement à celui que j’avais aperçu sur le sol de la ruelle, hier soir.

Je ne croyais pas suffisamment aux coïncidences pour balayer celle-ci. Je continuais de penser qu’il était déjà trop tard pour retrouver Nicole Barber saine et sauve. Mais, un mélange de curiosité et de pitié vis-à-vis d’Amanda me poussait à prendre une décision. J’avais suffisamment d’éléments en ma possession pour démarrer une enquête et je n’avais décelé aucun mensonge dans le discours de la jeune femme. Sa détresse était sincère et si je refusais de l’aider, qui le ferait ?

— C’est entendu, miss Barber. Nous prenons ce contrat. Mais je préfère être honnête avec vous. Même si nous retournons toute la ville de fond en comble, il est fort probable qu’il ne soit déjà trop tard. Est-ce que vous comprenez ?

Elle hocha légèrement la tête, puis, se remit à pleurer, sans aucune retenue, cette fois.

— Oui... je crois que je dois m’y préparer. Oh mon Dieu, Nicole ... Faites ce que vous pouvez pour la retrouver, monsieur Heldmann. Je vous en prie. Ou au moins, découvrez ce qui lui est arrivé.

— Nous ferons tout ce qui sera possible. Je vous le promets.

Il lui fallut plusieurs minutes pour se calmer. Je faisais de mon mieux pour me montrer patient et compatissant. Cependant, j’admets volontiers que je détestais cet aspect du métier. Par courtoisie, j’attendis qu’elle eut pleinement retrouvé le contrôle de ses émotions pour aborder la question du paiement.

— Je suis navré de devoir évoquer ce sujet avec vous maintenant. Mais vous savez que nos services ne sont pas gratuits. Pour une affaire de ce genre, nous prenons généralement 2000 marks pour découvrir ce qui est arrivé et le double si nous parvenons à ramener la personne à ses proches saine et sauve. Nous demandons également toujours un acompte avant de commencer nos investigations.

Sans mot dire, elle fouilla une nouvelle fois dans son sac. Elle en sortit une plaque de queenmarks dorée et la coupa en deux en la pliant légèrement. Les nano-aimants formant la couche intérieure des plaquettes leur permettait de se diviser et de se recoller à volonté afin d’en prélever ou d’y ajouter la somme souhaitée. Elle posa les 500 marks sur mon bureau.

— Est-ce que ce sera suffisant, comme acompte ? demanda-t-elle timidement.

— Ça fera l’affaire, merci.

— Moi aussi, j’ai l’habitude de me faire payer d’avance... et vous faites un métier dangereux. C’est une grosse somme, mais Nicole vaut tous les sacrifices. Elle est tout ce que j’ai au monde, vous savez ? Faites de votre mieux pour la retrouver, s’il vous plaît.

— Je vais réunir mon équipe et nous nous mettons au travail immédiatement, assurai-je.

— Merci, monsieur Heldmann.

Je l’invitai à se lever et nous nous dirigeâmes vers la porte. Érika nous sourit lorsque nous nous retrouvâmes à nouveau dans le hall d’entrée. Assise à son bureau, elle entreprit d’enregistrer toutes les informations utiles de notre nouvelle cliente, comme ses coordonnées et la nature du contrat. Pendant ce temps, j’appelai l’équipe en salle de réunion.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Yautja ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0