Chapitre 15 : des hôtes de marque
La petite pièce à la cave, éclairée par une unique lampe au plafond, ne contenait rien d’autre que notre vieille chaudière rattachée aux murs et à plusieurs tuyaux. C’est là que résidait désormais notre invité. Maintenu captif par une chaîne reliant sa cheville à l’un des plus épais tuyaux, il restait accroupis au sol, nous observant en silence. Malgré son allure rachitique et son masque, sa posture trahissait son humeur. Tête rentrée dans les épaules, dos voûté, regard fixé sur ses ravisseurs, il avait l’air d’un chat près à sauter à la gorge du premier d’entre nous qui oserait s’approcher. Un cocktail d’émotions, mêlant dégoût, colère et angoisse s’empara de moi tandis que je l’observai et que le reste de l’équipe se rassemblai dans l’encadrure de la porte. Le flot de questions défilant dans mon esprit fut brutalement interrompu par une nouvelle vague de douleur lancinante dans ma jambe. J’inspirai bruyamment et serrai les dents, me remémorant alors à quel point mon état physique était encore précaire. J’avais horreur de me sentir faible et diminué.
— Où l’avez-vous trouvé ? demandai-je d’un ton sec.
— Au détour d’un croisement dans les égouts pendant qu’on quadrillait une zone pas loin de là où on a trouvé le corps, répondit Tobias, appuyé contre un mur et bras croisés.
— Vous avez réussi à le faire parler ? continuai-je.
— Pour ça, il est plutôt du genre bavard, dit Joanna. Il n’arrête pas de nous cracher ses mots bizarres à la face, mais on ne comprend rien.
Sans détacher mon regard du sien, je m’approchai lentement. Tous ses muscles se crispèrent, préparant une attaque ou anticipant une de ma part.
— Otyebis’ ! grogna-t-il alors.
Je stoppai mon avancée et attendis.
— Est-ce que tu comprends ma langue ? tentai-je.
— Idina Koui ! aboya-t-il sur un ton clairement hostile.
— On dirait que non... On perd notre temps. Débarrassez-vous en ! ordonnai-je.
— Attends un instant, dit alors Érika en pénétrant dans la pièce. Vy govorite po-russki ? ajouta-t-elle à l’intention du Charognard.
Celui-ci sembla perplexe, comme s’il avait l’impression d’avoir entendu quelque chose de vaguement familier. Érika alluma alors la tablette qu’elle avait apporté.
— On peut savoir ce que tu fais ? demanda Joanna.
— Je ne suis sûre de rien. Mais son charabia me fait un peu penser à du russe ou à une langue slave. Tu m’as dit que les graffitis dans les égouts ressemblaient à du cyrillique, non ?
— Euh... oui, répondit la tueuse. Tu comprends le russe, toi, maintenant ?
— J’ai quelques vagues notions. Mes parents étaient originaires de Biélorussie.
— Tu ne me l’avais jamais dit, commentai-je alors.
— Avec mon nom de famille, « Yakovna », tu aurais pu t’en douter.
— Effectivement, mais on ne parle pas forcément tous la langue de nos ancêtres. Mes grands-parents étaient Allemands et je n’en comprends pas un mot. Ou encore Tobias. Sa famille vient d’Albanie, mais ce n’est pas pour autant qu’il est bilingue.
— Ah si, si, intervint-t-il. Je parle couramment anglais et « poing-dans-la-gueule », le seul vrai langage universel.
— Tiens, tu fais de l’esprit, maintenant ? rétorqua Joanna en pouffant de rire. T’as bouffé du cerveau ?
— Et toi, tu bouffes du cul pour raconter autant de merde ?
— Hm ! Ça te ferait pas de mal de bouffer un cul, de temps en temps.
— Ça suffit ! coupai-je. Érika, tu as une idée de ce qu’il a essayé de me dire ?
— Si je ne me trompe pas, il t’a envoyé te faire voir, mais ce n’est pas important. Attendez encore un moment. Je rentre la description du monstre des égouts dans une I.A. et voyons si elle peut nous générer une image assez proche.
Tapant sur le petit clavier digital à la vitesse de l’éclair, elle fit s’afficher une représentation de la créature. Un frisson parcourut ma nuque lorsque l’illustration apparut enfin. Elle était déjà beaucoup trop ressemblante à mon goût. Aussi, préférai-je retourner mon attention sur le paria, toujours dans sa posture de défi. Avait-il peur ? Espérait-il que ses camarades viennent le récupérer ? Quel sale coup préparait-il, caché derrière ce masque sans âme ? Mon agente montra alors la représentation du monstre à notre captif. Sa réaction fut immédiate. Pointant l’hologramme du doigt et sautillant sur place, ses babillages prirent un ton d’excitation et d’exaltation macabre.
— Neskol’Tov, smert’i gorod ! Neskol’Tov pozira plot i ozvoda nochi !
— Qu’est-ce qu’il raconte, d’après toi ? demanda Tobias à Érika.
— Difficile d’être sûre. Ça ressemble bien à du russe, mais très atrophié. Comme s’ils avaient perdu les subtilités de leur langue au fil des générations. Peut-être qu’avec de la patience et une bonne I.A. de traduction, je pourrais déchiffrer quelque chose. Mais je pense pouvoir affirmer que « Neskol’Tov » est le nom qu’ils donnent à cette horreur.
— Hors de question, intervins-je alors. Je vous ai déjà dit que ce dossier était clos. Alors vous vous débarrassez de ce parasite et on passe à autre chose. Immédiatement !
Tous se réunirent alors et me dirent face.
— Désolé, mais on décidé de ne rien arrêter du tout, dit Tobias en me regardant dans les yeux.
— Je te demande pardon ? demandai-je. C’est toi qui donne les ordres, maintenant ?
— Personne ici ne remet ton autorité en question, mais on voit bien que t’es pas dans ton état normal. Là-dessous, y a une menace très sérieuse qui rôde et on ne peut pas rester à rien faire.
— Ouais, surenchérit Joanna. Il va falloir encore combien de Nicole Barber avant que le problème soit traité à la racine ?
— Et vous comptez faire ça sur votre temps libre ? relançai-je. Au cas où vous l’auriez oublié, personne ne nous a engagé pour ça.
— Et pourquoi pas ? répondit Tobias. T’es en convalescence et l’agence est fermée pour le moment. Du temps, on en a.
— De toute façon, tu voudrais faire quoi ? demanda alors Angus. Aller voir Scotland Yard et leur demander gentiment de faire le job ?
Bien qu’à contrecœur, je fus bien forcé de concéder que leurs arguments tenaient la route. Nous étions les seuls à être au courant de la vérité et, même si nous apportions avec nous toutes les preuves de ce que nous savions, les instances officielles ne feraient rien. À moins d’une attaque à ciel ouvert et à la vue de tous du Neskol’Tov et de ses fidèles, il y a fort à parier que l’affaire ne soit enterrée et les témoins, réduits au silence pour éviter la panique. De plus, comme l’a souligné Joanna, il était très probable que d’autres cas similaires ne soient signalé dans un avenir proche. Les Charognards n’allaient certainement mettre fin à leur horrible besogne d’eux-mêmes.
Résigné, je fis sortir tout le monde de la petite pièce, laissant le captif seul dans le noir total, une fois la porte verrouillée. Bien que l’idée de continuer à creuser ce répugnant mystère m’angoissait au plus haut point, je donnai tout de même quelques instructions. Mes agents avaient, dorénavant, l’interdiction formelle de retourner dans les égouts. Tout ce qu’ils pourraient apprendre, ils le feraient avec ce qu’ils avaient à disposition à la surface. Érika, secondée par Tobias, prendraient en charge l’interrogatoire et chercheraient à découvrir autant que possible sur les Charognards, la nature de leur culte, la localisation de leurs nids, leur nombre ou encore leur rapport avec le monstre. Maret allait continuer à analyser ses échantillons, Angus mettrait au point son arme. Quant à Joanna, je l’autorisai à sortir afin de récolter toutes les rumeurs, témoignages et bruits de couloir qu’elle pourrait se faire confier en ville. En ce qui me concerne, ma jambe endolorie, mon teint blême et mes cernes furent autant d’arguments pour le médecin pour me forcer à monter dans ma chambre. M’appuyant péniblement sur ma béquille, je remontai au premier, laissant mes agents à leurs tâches. Maret me rejoignit bientôt, accompagné d’une seringue dont le contenu me fit oublier bien plus que la douleur.
Les jours qui suivirent furent focalisés sur ma guérison, alternant les séances d’exercices de kinésithérapie et les périodes de repos. Une fois par jour, au crépuscule, mon agent en second venait me faire son rapport. Après que Tobias lui ait apprit sa place dans la hiérarchie avec quelques coups de poing bien placés et généreusement nourri à la viande crue, le Charognard se montra relativement loquace. En recoupant ses traductions approximatives et en les croisant avec les archives de la ville, Érika découvrit que lui et sa communauté devaient bel et bien venir d’Europe de l’Est. Au début des années 2050, un contrat juteux pour la construction d’un tout nouveau métro avait été signé entre le gouvernement britannique et une importante firme du Tsarat moscovite. Des centaines d’ouvriers slaves avaient été envoyé à New-London afin d’entamer les travaux. Comme on pouvait s’y attendre, le chantier avait pris bien plus de temps et de moyens que prévu, en raison de la gestion calamiteuse et de l’administration kafkaïenne d’un tel projet. La firme avait fait faillite quelques années à peine après le début des travaux et le chantier fut laissé à l’abandon. La crise fut telle que personne ne prit la peine d’organiser le retour des ouvriers, que ce soit du côté néo-londonien ou du côté moscovite. Certains tentèrent de rentrer chez eux par leurs propres moyens, d’autres choisirent de se mêler à la population de leur nouvelle terre d’accueil forcé. Enfin, quelques uns décrétèrent que les sous-sols étaient leur nouveau foyer, incapables de regagner leur terre natale ou de se mêler aux autochtones. Depuis plus d’un siècle, ils avaient survécu ainsi, ayant apprit à purifier l’eau et à récupérer la moindre ressource. Une existence faite de résilience extrême à laquelle s’était mêlé un fanatisme aveugle à l’encontre d’un rejeton de la purulence post-urbaine.
Je fus surpris d’apprendre que, selon les dires du captif, la population des Charognards ne devait pas excéder la centaine d’individus au total. Le docteur Maret apporta une hypothèse quant à la raison de ce nombre si réduit. D’après lui, tout pouvait facilement s’expliquer par leurs conditions de vie. L’absence de soleil, le régime alimentaire très peu varié, l’omniprésence de bactéries et le cadre sombre et humide devaient certainement provoquer des carences, des maladies, une forte mortalité infantile et une fertilité très réduite. Dans de telles conditions, impossible de prospérer. Tant mieux. Au moins ne représentaient-ils qu’une menace relativement limitée et gérable. Concernant leur rapport avec le Neskol’Tov, il fut bien plus difficile d’établir des liens clairs. Certes, les Charognards voyaient en lui une entité vengeresse, une divinité se nourrissant de sang et de chair jusqu’au jour où lui et ses fidèles envahiraient le « monde sous le ciel » et prendraient leur revanche sur ceux qui les avaient exclus et humiliés, mais d’où venait-il ? Avait-il été créé par l’Homme ? Était-il le fruit d’une expérience qui avait mal tourné et qu’on avait jeté dans les toilettes ? Tout ce qu’Érika put me dire, c’est que, toujours selon notre invité, le monstre était né dans le « lac de poison au fond du noir éternel », comme il disait.
Le lendemain, en milieu de matinée, Joanna vint aussi me faire un rapport alors que je m’étais octroyé un moment de lecture. Je posai mon livre sur mes genoux et écoutai attentivement. Partant du principe que nos adversaires étaient friands de chair humaine, elle mena sa petite enquête de son côté, imitant mes méthodes et cherchant à découvrir le moyen le plus efficace pour eux de se ravitailler. Sa piste la mena vers l’un des employés du Marché aux Organes. Elle l’avait trouvé affalé au comptoir d’un des pubs à proximité de son lieu de travail. Elle s’était assise à côté de lui et avait fait mine d’entamer la conversation. Quelques verres de whisky bon marché avaient été suffisants pour lui délier la langue. D’après lui, depuis que les fours destinés à incinérer les déchets organiques étaient hors service, lui et ses confrères devaient les jeter dans une immense cuve par un puits au sous-sol. Le bassin de plusieurs mètres cubes, remplit d’un mélange d’eau et d’acide hautement corrosif, avait pour rôle de recueillir les tissus organiques jetés et les liquéfier avant de les évacuer dans les égouts. Cependant, depuis quelques temps, une odeur pestilentielle s’échappait du puits, comme si les restes ne se décomposaient plus et restaient là à macérer. Je me frappai le front avec la paume de ma main lorsque les connexions se firent enfin. Les Charognards devaient certainement avoir repéré cette cuve dans laquelle de la viande se déversait régulièrement. Sans doute l’avaient-ils vidé de sa solution acide afin de s’offrir un garde-manger, voire un nid pour leur déité monstrueuse. Bien sûr ! C’était là que se trouvait l’antre du Neskol’Tov, juste sous la principale source de sa nourriture préférée.
Emporté par la discussion, je mentionnai à Joanna cette histoire de « lac de poison » dont Érika m’avait parlé la veille. Sans que j’eus le temps de finir ma phrase, elle se leva d’un bon et me demanda l’autorisation d’utiliser mon terminal Multi-Net dans mon bureau. J’accédai à sa requête, un peu surpris par sa réaction et elle descendit au rez-de-chaussée en trombe, m’assurant qu’elle avait peut-être une idée à ce sujet.
Le matin du cinquième jour, je reçus une visite à laquelle je ne m’attendais pas. On me demanda au rez-de-chaussée et, à l’aide d’une canne, je descendis. Arrivé dans le hall, je vis Jessica Rose. Elle m’attendait là, vêtue d’une somptueuse robe bustier carmin et d’un boa de plumes enlaçant ses épaules nues. Derrière elle, ses deux gardes du corps attendaient, dos à la porte d’entrée. Son sourire courtois fit place à une mine inquiète lorsqu’elle me vit avancer en boitant. Après lui avoir assuré que ce n’était rien de grave, je l’invitai à aller nous asseoir dans mon bureau. Elle se retourna vers ses deux gardes.
— Tout ira bien, les enfants. Maman n’en a pas pour longtemps. Allez donc attendre dans la voiture. Et soyez sages.
Sans mot dire, les deux hommes aux épaules larges et au crâne luisant obéirent. Rose et moi prîmes place l’un en face de l’autre dans mon bureau.
— Quel bon vent t’amène ? demandai-je.
— La petite Amanda m’a dit ce qui était arrivé. La pauvre chérie. Je lui ai accordé un congé exceptionnel pour qu’elle puisse faire son deuil.
— C’est très noble de ta part.
— Je sais, mais je crois que ton problème n’est pas encore complètement réglé.
— C’est-a-dire ?
— Depuis plusieurs jours, les bruits de couloir vont bon train. On parle de disparitions, de meurtres atroces et d’agressions sur des jeunes femmes isolées. Mes filles ont peur de venir travailler et les clients commencent à déserter. Ces rumeurs perturbent les affaires et ça doit cesser immédiatement.
— Tu sais, les rumeurs, il y en a tout le temps, ainsi que des agressions. Rien de nouveau sous le soleil, bluffai-je.
Elle soupira et teint mon regard de ses yeux glaciaux.
— C’est bon ? T’as fini de me prendre pour une conne ? Ce qui est arrivé à la sœur d’Amanda va recommencer. Nous le savons tous les deux et je sais aussi que toi et tes chiens de guerre êtes en mesure de régler ce problème. Après tout, vous êtes les héros des petites gens, non ?
— Non, bordel ! criai-je en tapant du poing sur la table.
Rose eut un mouvement de recul et haussa ses sourcils parfaitement épilés.
— Houlala, excuse-moi. J’ai touché un point sensible ?
— Non, c’est moi qui m’excuse, répondis-je. Tu as raison, il y a certainement un lien entre tes rumeurs et l’affaire Barber. Oui, on sait ce qui se passe, mais ce n’est pas aussi simple.
— Quoi, c’est un contrat que tu veux ? Et bien, soit. Mon très estimé monsieur Heldmann, je vous engage officiellement toi et ton agence pour régler ce problème. Je vous paierai 50.000 queenmarks et, en bonus, je vous invite, toi et toute ton équipe, à passer un week-end VIP tous frais payés au Champ de Roses. Mes équipes se plieront en quatre pour assouvir le moindre de vos désirs. Voilà, t’es content ?
— Ta proposition est très généreuse, mais je ne sais pas si on peut accepter. Cette fois, ce n’est pas juste un problème qu’on peut régler à coups de poings, de balles ou d’intimidation.
— Ça, ce n’est pas mon problème, répondit-elle. Vous êtes des professionnels, non ? Alors trouvez une solution et appliquez-la. Qu’il s’agisse d’un détraqué qui se prend pour Jack l’Éventreur ou n’importe quoi d’autre, je m’en fiche. Tout ce que je veux, c’est que mes affaires reprennent normalement dans les plus brefs délais et que mes filles puissent travailler sereinement.
À cet instant, j’étais presque tenté de lui avouer tout ce que nous avions appris afin qu’elle prenne véritablement conscience du danger auquel elle nous demandait de nous exposer. Mais, j’aurais parié ma main gauche qu’elle n’en aurait pas cru un mot. Comment l’en blâmer ? Mes agents travaillaient d’arrache-pied depuis des jours pendant que je me reposais. Tout ce savoir allait peut-être nous être utile. Peut-être qu’avec une bonne préparation et une prise de risque calculée, nous pourrions effectivement venir à bout du Neskol’Tov et des Charognards. De plus, quelque chose d’autre clochait. Quelque chose que je sentais au fond de moi. Le simple fait de penser au monstre ou l’idée de retourner dans les entrailles de New-London me retournait les tripes. Jamais auparavant, un contrat ne m’avait fait un tel effet. Tuer, torturer, cogner jusqu’à briser les os, tout cela, je l’avais toujours accepté sans sourciller. Mais ça, affronter cette abomination, cela me faisait peur. Véritablement peur. Je n’avais goûté qu’à une infime part du danger qu’il représentait et, pourtant, je me sentais dépassé, vaincu, tétanisé. Non ! Cela devait cesser ! Je ne pouvais me résoudre à succomber à mes cauchemars et à m’enfermer dans une inaction autodestructrice. Je devais combattre mes démons, affronter ma peur dans les yeux et lui régler son compte. J’avais été mis à terre, certes, mais j’étais encore vivant et capable de me battre. Mon équipe me soutenait et j’avais toutes les raisons psychologiques, éthiques et pécuniaires de m’occuper de ce contrat. Il en allait de la sécurité de toute la Fosse et de ma propre santé mentale.
— C’est d’accord. On s’en charge.

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