Chapitre 16 : qui veut la paix prépare la guerre
— Alors, docteur, qu’est-ce que vous avez découvert ? demandai-je.
Mon équipe s’était réunie au complet dans la grande pièce du sous-sol, servant à la fois d’armurerie, d’atelier et de garage. Debout autour de la large table de travail, nous observions avec un certain dégoût les boîtes de pétri posées devant nous. Chacune abritait des cultures de cellules issues de l’échantillon de Neskol’Tov récupéré dans ma jambe.
— Nous sommes face à quelque chose de totalement inédit dans la nature, commença-t-il. La structure des protéines qui compose les échantillons ressemble à s’y méprendre à de la viande pourrie. En temps normal, des cellules comme celles-ci devraient être totalement inertes, comme un doigt coupé. Et pourtant, il semble qu’ils soient dotés d’une certaine forme de conscience, capables de palper leur environnement, de se déplacer ou de se nourrir. Comme une amibe, mais constituée de viande avariée. J’ai choisi de la baptiser « Amoebozoa Shoggothiensis Cannibalus ». Cependant, je suis bien incapable de vous dire comment une telle forme de vie a bien pu voir le jour.
— Justement, j’ai peut-être une idée, à ce sujet, répliqua Joanna.
Elle alluma l’holotab posée devant elle, entra quelques mots-clés et une vidéo se joua. Une sorte de reportage amateur montrant des individus lourdement équipés ramper dans de larges conduits.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? demandai-je.
— Quoi ? T’as jamais entendu parlé de l’urbex ?
— Le quoi ?
— L’urbex, l’exploration urbaine. Il y a des gens dont c’est la passion et qui publient leurs vidéos en ligne. T’as dit que, d’après le Charognard, la bestiole venait d’un « lac de poison » quelque part dans les bas-fonds. Ça m’a rappelé une vieille vidéo et j’ai réussi à la retrouver. Regardez.
La vidéo montrait les explorateurs déboucher dans ce qui ressemblait à une sorte d’antichambre ou de caverne souterraine. Un espace libre d’une dizaine de mètres cubes enseveli sous des dizaines de mètres de bétons, de tiges d’acier rouillées et de déchets toxiques. La caméra regarda au plafond et nous vîmes les nombreux tuyaux venant déverser leur flux indéfinissable dans ce lieu oublié. Un peu partout, des barils d’acier rongés par la rouille laissaient s’écouler leur contenu empoisonné. Au centre, le sol affaissé accueillait les coulées, formant une sorte de marre d’un liquide noir verdâtre. En dépit du danger évident, les explorateurs riaient et plaisantaient, persuadés d’avoir découvert quelque chose d’exceptionnel pour leur vidéo. Cependant, les réjouissances furent de courte durée. Un bruit de bulle éclatée vint troubler leur nonchalance. Tous fixèrent la marre de poison. Une seconde bulle jaillit, libérant des cercles concentriques à la surface. Quelques secondes d’un silence angoissé, puis, une masse informe émergea doucement de cette soupe toxique. Les vidéastes fuirent dans un mouvement de panique, jurant comme des charretiers. La vidéo se coupa net.
— C’est tout ? demandai-je alors.
— Malheureusement, oui, répondit Joanna.
— Ça ressemble plus à une grosse flaque qu’à un lac, commenta Tobias. Mais ça paraît évident que c’était bien le Nesko-truc qui baignait là-dedans. Quoi d’autre, sinon ?
— C’est une hypothèse intéressante, commenta Maret. On peut imaginer que, d’une façon ou d’une autre, des tissus organiques ayant macérés pendant suffisamment longtemps dans cette soupe immonde aient pu finir par muter au point d’engendrer le Neskol’Tov.
— Quelque chose aurait prit vie dans un environnement aussi toxique ? Est-ce bien rationnel, docteur ? demanda Érika, sceptique.
— Ceci n’a rien de scientifiquement rationnel, ma chère, répondit-il en pointant du doigt les boîtes de pétri. Face à l’inexplicable, nous devons élargir nos schémas de pensées, sous peine de passer à côté de la vérité.
— On s’en fout d’où ça vient, protesta Angus. Regardez plutôt ce que j’ai préparé. C’est bien plus intéressant.
Il prit plusieurs paires de lunettes de protection posées sur les étagères débordant d’outils et de pièces détachées et nous les fit passer. Puis, il enfila une longue paire de gants de chimiste avant de poser sur la table un bécher en verre remplit d’un gel transparent aux reflets verts.
— Comme on ne peut pas le tuer avec des armes conventionnelles, expliqua l’ingénieur, j’ai dû bricoler quelque chose sur mesure. Ça a failli me péter à la tronche plusieurs fois, mais je pense que cet acide devrait le calmer. Admirez à quoi ressemble un vrai génie.
À l’aide d’une cuillère à long manche, il versa un peu de son gel acide sur l’un des échantillons de Maret. La réaction ne se fit pas attendre. La solution se colla à la chair et se mit à la ronger. Une écume rouge se forma, libérant une fine volute de fumée blanche. La chair vivante sifflait, se contorsionnait, gigotait comme si elle ressentait la souffrance de la morsure chimique. Angus arrosa sa victime d’une autre généreuse rasade avant de se saisir d’un briquet à long bec. La flammèche jaillit et le produit prit feu en un éclair. Les flammes, d’un bleu-vert éclatant, calcinèrent les tissus jusqu’à ne laisser qu’un petit caillou de viande carbonisée.
— T’as mis au point un gel corrosif et inflammable à la fois ? demandai-je, stupéfait. Comment t’as fait ça ?
— En gros, j’ai réadapté la recette du napalm. Un acide borique très inflammable auquel j’ai rajouté une poudre à base de polymère bio-résistant pour lui donner la texture du miel. Croyez-moi, aucun tissu organique ne peut résister à ce truc.
— Super, dit Tobias. Et comment on s’en sert contre la bestiole ? On lui donne à la petite cuillère ?
Angus se vexa de sa remarque. D’un pas lourd, il traversa la pièce et revint en portant un lourd attirail ressemblant à deux vieux lances-flammes.
— J’ai récupéré ça il y a un moment dans un vieux surplus militaire. Ils avaient été neutralisé, mais je les ai réparé. Y en a un qui projettera le gel et l’autre crachera des flammes. De quoi cramer n’importe quelle viande, ça te va ?
Tobias examina les armes. Deux bouteilles de réservoir à porter sur le dos, reliées par un tuyau de caoutchouc renforcé à un canon à large embout. Il sourit et hocha la tête.
— On devrait aussi pouvoir faire des cocktails Molotov géniaux, avec ton acide, ajouta Joanna.
— Bonne idée, dis-je. Qu’est-ce qu’il nous reste, comme grenades ?
Notre ingénieur fouilla ses étagères jusqu’à en sortir une petite caisse en acier. Il l’ouvrit et en compta le contenu.
— Trois incendiaires, deux frags et une aveuglante. Ça devient vraiment difficile à trouver.
J’étais persuadé que les Charognards ne nous laisseraient pas entrer sur leur territoire pour nous en prendre à leur dieu informe sans résister. Bien que le gel d’Angus eut également été redoutable contre eux, sa quantité limitée nous pousserait à l’économiser pour notre cible principale. Nous allions devoir nous armer jusqu’aux dents et nous préparer à l’idée d’anéantir la tribu entière s’il le fallait.
Nous passâmes les heures suivantes à dresser des plans, cherchant le meilleur moyen d’atteindre notre objectif, sous le Marché Aux Organes, en toute discrétion. J’envoyai Tobias en repérage dans le voisinage de l’hôpital. Il revint deux heures plus tard et nous indiqua l’emplacement d’une bouche d’égout à seulement deux-cents mètres de notre cible, derrière un entrepôt, à l’abri des regards. En parallèle, j’estimai que notre captif ne nous était plus d’aucune utilité. Aussi, demandai-je à Joanna de nous en débarrasser. Elle l’emmena à l’extérieur, poignets et chevilles liées, puis revint après quelques minutes. Elle finit d’essuyer le sang sur sa lame et vint nous rejoindre pour les préparatifs.
À minuit, nous étions prêts. Nous quittâmes l’agence en direction de l’entrée localisée par mon agent. Un épais brouillard avait envahi les rues, limitant notre vision à seulement quelques mètres. Ce camouflage naturel était le bienvenu car notre attirail était conséquent : armes sur mesure et conventionnelles, masques NRBC vissés sur le visage, vêtements renforcés, protections supplémentaires pour les bras et les jambes. Ma blessure ne me faisait plus mal, mais, par sécurité, Maret l’avait recouverte d’un double bandage, ainsi que d’une gaine étanche. Sur place, nous trouvâmes la bouche d’égout au fond d’un cul de sac. Après avoir dégagé la pile de vieux cartons qui la recouvrait, nous nous plongeâmes à nouveau dans le royaume des Charognards. Une fois arrivés en-bas de l’échelle, les com-links et la liaison avec Érika furent testées, les armes, déverrouillées, les balises, enclenchées et nos lampes frontales, allumées. Nous avancions lentement, en file indienne et armes levées. Joanna ouvrait la marche. Son aisance dans les ombres et son regard affûté nous permettraient de détecter les éventuels pièges. Son arme de poing dégainée, elle balayai le sol et les murs de sa lumière, avançant à pas de loup. De sa main gauche, elle appuyait sur la besace contenant les cocktails Molotov à l’acide qu’elle avait préparé, les empêchant de s’entrechoquer. Je la suivais, laissant un espace de trois mètres entre nous. Mon fusil d’assaut léger braqué en avant, le lance-flamme attaché dans le dos, je regardai droit devant moi, près à signaler le moindre mouvement. Tobias assurait nos arrières, son propre fusil automatique en joue, le lance-gel sur les épaules et les grenades en bandoulière. C’était grâce à son expérience dans l’armée que nous avions pu apprendre à nous déplacer en formation. Chaque pas devait se faire avec la plus grande précaution. Les murs et les intersections étaient constellés de graffitis semblant indiquer des directions ou des messages occultes. Soudain, Joanna leva le poing. Nous nous figeâmes. Elle pointa sa lampe au sol et nous indiqua un fin fil de nylon. Nos lumières le firent briller. En relevant lentement la tête, Joanna mit au jour une chaîne pendue au plafond au bout de laquelle était accroché une boule de fer hérissée de pointes rouillées.
— Ils sont vicieux, les petits salauds, murmura Tobias.
Joanna enjamba le fil et défit le nœud empêchant la boule de basculer. Précautionneusement, elle la fit descendre en retenant la chaîne d’une main. La boule hérissée lui arrivait à hauteur de visage ou au niveau de mes épaules. Un piège mortel pour n’importe quel imprudent non préparé.
— Bien joué, sussurai-je. On continue. S’ils piègent le périmètre, c’est que la zone est importante pour eux. Restez bien sur vos gardes.
Alors que nous étions à mi-chemin de notre objectif, le premier obstacle sérieux se dressa face à nous. Un carrefour nous offrait la possibilité de tourner à droite ou à gauche. Cependant, notre plan et Érika étaient formels : nous devions continuer tout droit sous peine de faire un long détour. Le problème était que, malgré qu’il y eut bien une voie face à nous allant dans la bonne direction, il ne s’agissait que d’un étroit tunnel à demi submergé et barré d’une grille d’acier. Je pointai ma lumière sur le dit passage afin d’en évaluer la largeur. Si nous pouvions ouvrir cette grille déjà à moitié rongée par la rouille, nous pourrions sans doute emprunter ce chemin en avançant accroupis. Tobias fouilla les sacoches qu’il portait à sa ceinture et en sortit un petit chalumeau portatif. Nous descendîmes dans l’eau fangeuse qui nous arrivait jusqu’aux genoux. Joanna s’attela à découper les barreaux pendant que Tobias et moi unîmes nos forces pour tordre la grille. Mon assassine maniait son outil avec une aisance toute particulière. En un temps record et sans trop de bruit, nous pûmes libérer le passage.
— T’es douée avec un chalumeau, dis-je. Tu as bossé en métallurgie ?
Elle hésita un moment.
— Un peu. C’est loin, tout ça... Allez, on avance.
Elle s’accroupit et s’engouffra. Nous la suivîmes. L’air stagnant, l’eau croupie et la position inconfortable rendirent les prochaines minutes particulièrement pénibles. Souvent, les armes dans notre dos raclaient le dessus de la paroi du tunnel, créant des bruits qui auraient pu trahir notre présence. Fort heureusement, nous atteignîmes l’autre bout du tunnel sans encombre. Là, nous fîmes face à un autre obstacle : un mur de briques visiblement ancien, n’offrant aucun passage par lequel passer. Nous sortîmes de l’eau en escaladant la barrière de sécurité. Une fois au sec sur le trottoir de service, je sortis le plan.
— Apparemment, on est à seulement vingt mètres de l’objectif, dis-je. C’est derrière ce mur. J’en mettrais ma main à couper.
— Tu penses que la cible y sera ? demanda Tobias.
— J’en suis certain. Plus on s’approche, plus l’air est nauséabond. Dans le doute, mon cher Tobias, il faut toujours suivre son flair.
Le mur formait un cercle parfait d’au moins trente mètres de diamètres. La plate-forme latérale sur laquelle nous marchions en suivait tout le tour. Avec une peu de chance, en la longeant, trouverions-nous un moyen de nous faufiler. Après avoir suivi le mur sur près d’un quart de sa circonférence, nous trouvâmes ce que nous cherchions – des échelons d’acier fixés dans les briques, débouchant sur un passage circulaire. Joanna se porta volontaire pour grimper et repérer l’intérieur. Elle me confia son sac, éteignit sa lampe frontale et, avec l’agilité mortelle d’une araignée, grimpa. Elle passa la tête avec prudence par le trou, puis, d’un geste de la main, nous intima le silence. Elle glissa dans l’ouverture sans un bruit, se fondant dans l’ombre. Cinq secondes de silence total, un bruit de lame étouffé, un corps que l’on allonge sur le sol, un nouveau silence et, enfin, la main de mon agente nous faisant signe de la rejoindre. Lumières éteintes, nous montâmes à notre tour. Tandis que j’escaladai, des voix commencèrent à se faire entendre. Des mots incompréhensibles, psalmodiés en chœur par des dizaines de gorges. Suivi de près par Tobias, j’atteignis enfin l’ouverture, enjambai le cadavre de la sentinelle Charognard fraîchement égorgée et m’accroupis aux côtés de Joanna. Malgré l’obscurité, nous distinguions clairement un nombre conséquent de silhouettes, les bras levés, récitant leurs prières impies en formation circulaire autour de la grande cuve de pierre située au centre. Nos masques respiratoires ne pouvaient entièrement filtrer les odeurs de moisi et de pourriture, tant celles-ci étaient intenses. Chaque paire d’yeux rouges brillant dans les ténèbres nous donnait la position précise de chaque individu. En les comptant rapidement, je conclus que toute la tribu s’était rassemblée en ce lieu. Au centre, au pied de la cuve, un Charognard plus lourdement équipé que les autres, avait l’air de présider cette cérémonie. Encourageant ses condisciples à psalmodier plus fort, beuglant ses sermons maudits.
— Érika, tu m’entends ? murmurai-je. On les a localisé. Environ cent individus à l’endroit prévu.
— ...kol’Tov en visuel ?
— Négatif. Il doit se cacher dans la cuve face à nous.
— Reçu... Prép...tion à l’assaut ?
— Affirmatif. On attaque.
— ...rudence.
Tobias mit son arme en joue, la régla au coup par coup et, à la seconde où les chants se firent le plus forts, tira entre les deux yeux du prêtre Charognard. Son corps tomba au sol. Les chants cessèrent immédiatement. Les yeux rouges bougèrent en tous sens. Les prières firent place à des murmures paniqués. Ils ne nous avaient pas encore repéré. Par chance, ces imbéciles se rassemblèrent autour du cadavre encore chaud de leur gourou. Parfait. Tobias et moi passâmes en full auto et vidâmes nos chargeurs dans l’attroupement. Joanna enchaîna une série de tirs précis au pistolet sur les Charognards restés en arrière. Plus d’une vingtaines de fanatiques moururent en une seule rafale. Joli coup. Cette fois, nous étions repérés. Des dizaines de Charognards fous de rage se ruèrent vers notre cachette surélevée. Tobias dégoupilla nos deux grenades à fragmentation et les lâcha dans le tas. Tout juste eûmes nous le temps de nous allonger dans le petit tunnel que les explosions retentirent, nous assourdissant tous. Des hurlements de douleur résonnèrent. La panique et la rage meurtrière rendaient les survivants encore plus frénétiques. Nous nous relevâmes, remplaçâmes nos chargeurs et montâmes à l’assaut. Sautant du tunnel, nous atterrîmes sur un sol jonché de de membres arrachés, de sang, de viscères et d’agonisants hurlant et se tordant. Pas le temps de les achever. Pointant chacun dans une direction, nous tirâmes sur tout ce qui bougeait.
— Restez dos au mur ! aboyai-je. Ne les laissez pas nous encercler.
Entre deux recharges de son pistolet, Joanna s’empara d’une de ses bouteilles explosives, alluma la mèche à l’aide de son briquet électrique et visa trois Charognards qui lui fonçaient dessus, poignards tirés. Celui de milieu fut atteint en plein thorax. Le verre se brisa, l’acide gélifié l’éclaboussa lui et ses deux comparses avant de prendre instantanément feu. Ils hurlèrent, se tortillèrent, se roulèrent au sol, rien n’y fit. Le composé chimique corrosif adhérant à la peau et aux vêtements consumait les tissus sans aucune pitié. Deux autres cocktails Molotov volèrent dans les airs et atteignirent leurs cibles. Les bruits de tirs, les hurlements, les insultes, les courses hystériques en tout sens, c’était le chaos total. Tobias tirait en rafale avec la précision d’un vétéran. Chaque pression de sa détente ajoutait un nouveau cadavre à la liste. Ma vision périphérique capta un mouvement. Je reculai par réflexe. Une lame rouillée me passa juste devant les yeux. La crosse de mon arme cogna le crâne masqué que j’aperçus alors. Le choc fit perde l’équilibre à mon assaillant. Une rafale bien visée et son crâne fut réduit en bouillie. Ce salopard avait bien failli m’avoir. Combien y en avait-il encore ? Pas le temps de compter. On vise les yeux rouges et on tire. On verra après. L’assaut se fit bientôt moins intense, comme une éclaircie passagère dans la tempête. J’eus le temps de réaliser que plusieurs Charognards s’étaient rassemblé autour de la cuve, tapant des poings et hurlant leurs suppliques. Certains se mirent même à l’escalader. Un premier se jeta dedans, suivi de deux autres. Leurs propres hurlements emplirent alors la pièce tandis que d’affreux bruits de déglutition glaireux émanèrent en réponse. J’avais le souffle court. La condensation de ma sueur perlait sur ma visière.
— Il est là. Il arrive. Tenez vous prêts.

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