Antoine, toujours à l'affût d'idées intéressantes pour ses écrits, lisait une information plus ou moins scientifique relative à une récente découverte qui pouvait remettre en cause la perception que l'on avait des civilisations du Néolithique.

On évoque souvent le Yéti, un homme-singe de grande taille, recouvert de pelage. Surnommé l'abominable homme des neiges, on parle d'une créature anthropomorphe du folklore local partagé par plusieurs pays, le Népal, l'Inde, le Bhoutan et le Tibet. Mais l'incertitude subsiste sur son existence réelle.

Par contre, on découvrit voici peu de temps, un corps momifié naturellement, rendu par les glaces dans les Alpes et datant de plus de 5000 ans. Découvert de façon fortuite par des randonneurs originaires de Nuremberg, à trois mille deux cents mètres d'altitude, le 19 septembre 1991, il reçut le nom de baptême de Ötzi.

Mais chacun voulut s'attribuer la découverte et la paternité puisque l'on se situait à la frontière alpestre entre l'Autriche et l'Italie. De fait, plusieurs appellations vinrent en concurrence pour un individu qui n'apparaissait pas de première jeunesse.

On découvrit la momie dans le glacier du Hauslabjoch d'où le nom de Homme de Hauslabjoch, près de la chaîne de Similaun avec le surnom de Homme de Similaun dans les Alpes de l'Ötztal, ce qui lui valut son éponyme diminutif le plus connu.

Il s'agirait, selon les experts, d'un homme d'environ quarante-cinq ans, mesurant entre 1 mètre 59 et 1 mètre 65, pesant autour de cinquante kilogrammes, à tête courte, glabre excepté pour la barbe. Loin d'être squelettique, il possédait toute sa dentition, non cariée et dont les incisives apparaissaient très écartées, type dents du bonheur.

Il présentait les caractéristiques d’un chasseur‐cueilleur, les jambes musclées. Mais le haut du corps s'avérait peu développé, l’intérieur des mains pas très calleux, à l'inverse des cultivateurs. On se situait assez loin d'une proximité marine et le profil ne s'apparentait pas à un type précis, mais à une sorte de métissage.

Il souffrait de plusieurs pathologies, au niveau des gencives et des dents, et semblait atteint de la maladie de Lyme. Le bol alimentaire comportait une vingtaine de pollens mais aussi des vers. Son visage mystérieux aux accents d'un chat siamois montrait des blessures dont une sur le crâne à la suite d'un coup porté.

Son corps comportait une soixantaine de tatouages, ce qui laisserait à penser que l'on maîtrisait déjà l'acupuncture à cette époque, deux mille ans plus tôt que son origine connue. Ses vêtements provenaient de plusieurs animaux et il semblait se déplacer dans des activités d'élevage.

Antoine se montrait plus que ravi de cette découverte. Il en parlerait avec Simone. Et cela viendrait à coup sûr, dans l'un des sujets de conversation avec ses amis, lors du prochain apéro. 

De l'enseignement qu'il retirait de cette lecture, on pouvait aujourd'hui se forger une tout autre opinion des premiers hommes et de leur mode de vie, voici cinq mille deux cents ans. Et Ötzi (1) resterait dans les mémoires.

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(1) Cinq faits surprenants à propos de l'Homme des glaces

www.nationalgeographic.fr/histoire/5-faits-surprenants-propos-dotzi-lhomme-des-glaces