CERISE
La soirée qui clôturant l'année bat son plein. Avec mes amies, on se trémousse sur des musiques diverses et variées quand je le vois. Il est venu, il est là. Des mois que nous hésitons à nous engager l'un envers l'autre. Pourtant il y a déjà eu quelques tentatives de rapprochement, des gestes tendres, des signes, mais sans jamais oser avancer. De le voir ici alors que je ne pensais pas qu'il viendrait, j'en ai mon ventre qui se serre.
Alors que, sans m'en rendre compte, mon rythme de danse s'est ralenti, Emilie me tape l'épaule pour me reconcentrer sur notre petit groupe et notre délire entre copines. Etrangement, je danse plus lascivement qu'auparavant. Je devine son regard sur moi. et je pense que ma robe moulante couleur cerise n'y est pas pour rien... Et si ça ne suffit pas, elle s'arrête plus haut que mi-cuisse. Bien sûr, avec ce genre de robe, on attire n'importe quel mec, mais ce soir si ça pouvait m'aider à l'attirer lui davantage... Et inconsciemment, je veux être désirable à ses yeux. J'ondule mon corps, mes mains caressent plus ou moins mes hanches ou mon ventre comme pour souligner mes lignes à ses yeux, pourtant déjà bien soulignées par ma robe.
Au milieu d'une danse, je sens deux mains se poser sur mes hanches, accompagnant sensuellement les mouvements de mon corps. Je tourne la tête sur le côté, et découvre que c'est bien lui qui a osé venir m'accompagner. Gardant la tête ainsi, je balance mon bras en arrière afin de le prendre par la nuque et l'inviter à se coller contre moi. Ses mains montent et descendent du haut de ma cuisse au côté de mon soutien-gorge, passent parfois sur mon ventre, alors que nos corps bougent à l'unisson.
Alors que je bascule la tête en arrière, il ne se fait pas attendre et vient m'embrasser le cou. Mon autre main vient lui toucher la cuisse. Je me sens si bien, si proche de lui en cet instant. Et je sens aussi que cette danse lascive ne le laisse pas insensible. Quand la musique change, je me retourne vers lui : "tu es bien entreprenant ce soir!", lui dis-je en rigolant. Il se contente de sourire, puis nous allons nous servir un verre.
Nous sortons ensuite prendre l'air en sirotant nos boissons. Je m'appuie contre le bord d'une table en pierre, et nous discutons un peu de choses et d'autres. Puis, se rapprochant de plus en plus, il vient se placer face à moi, une jambe entre mes jambes. Son visage est si proche. Mes yeux passent des siens à sa bouche. Il le voit et, directement, prends mon visage dans ses mains et m'embrasse. Où suis-je? Je tressaille. Mes mains se posent sur lui, passent sous son t-shirt, remontent son dos. Je suis tout chose à sentir ainsi sa peau sous mes doigts.
Ses mains à lui aussi commencent à parcourir mon corps. D'abord ma robe, puis, au bout d'un moment, l'une d'elle dépasse l'étoffe rouge griotte pour caresser la peau de ma cuisse. J'émets un léger souffle d'excitation. Je sais, je sens que, sous ma robe, mon corps brûle, songeant à tous ces moments, dans ma chambre, à penser à lui. Et maintenant il est là, si proche, me touchant.
Oui, me touchant... Le dessus de ses doigts est passé à l'intérieur de ma cuisse et remonte lentement, fébrilement, emportant avec lui le tissu qui ne descend déjà pas très loin. Ca y est... Mon corps tramblerait presque alors que je sens ses phallanges caresser la frontière entre ma peau découverte et le tissu de mon string. Mon string que je ne porte pas souvent, que j'ai mis ce soir avant tout pour me sentir sexy. Et qu'il touche désormais, et dont je devine atteint par l'humidité de mon corps.
Inconsciemment, j'écarte légèrement la cuisse, comme une invitation. Je sens mon entrejambe sur le point d'exloser de désir. Il vient appliquer ses doigts sur la fibre noire, et, à travers, sur mes lèvres gonflées d'envie. Il les frotte délicatement, alors que nos langues s'emmêlent de plus belles. Puis il pince le voile de coton, sur lequel il tire, rentrant mon string entre mes lèvres. La sensation m'excite de plus belle, de le sentir jouer comme ça.
D'un coup, me prenant par les côtes, il me soulève brièvement pour m'asseoir sur le bord de la table de pierre froide. Il passe ses mains sous le bas de ma robe, carressant mes cuisses tout en m'embrassant encore. Puis il m'abandonne, délaissant ma bouche pour descendre à mon cou, à mon décolleté, puis allant m'embrasser l'intérieur des cuisses. Je me penche alors en arrière, en appuie sur un coude, je passe mes doigts dans sa chevelure. Si j'avais su que je ne m'étais pas épilée pour rien ce soir...
Je place mes jambes sur ses épaules tandis que lui, écartant mon string sur le côté, dans le pli de mon aine, se met à jouer de sa langue. C'est maladroit, ça manque de précision, mais de m'offrir ainsi à lui, trempée de mon désir et de sa salive, je m'abandonne à ses coups de langues et à ses doigts qui commencent à me fouiller en même temps. Au loin, la musique qui sort de la salle marque le rythme.
"J'ai envie de toi". Les mots m'échappent sans que je le veuille. Mais oui, j'ai envie de me sentir remplie de lui, même si je sais pertinemment que ce n'est pas le lieu, ni le moment. D'ailleurs quelqu'un pourrait nous surprendre. "Je vois qu'on ne perd pas de temps ce soir!". A ces mots, il se relève, pris de panique. Moi-même je me redresse et rabaisse ma robe avec précipitation. C'est Emilie, morte de rire. Depuis quand est-elle là ?
"Désolée de vous interrompre, dit-elle, mais ton frère vient d'arriver et te cherche Alice. J'ai dit que j'allais te trouver, il attend sur le parking". Bon sang, il est déjà si tard? L'adrénaline me fait trembler, entre l'exitation, la surprise, et un léger sentiment de peur aussi. Heureusement, je sais qu'Emilie ne dira rien. On s'échange lui et moi un regard mêlé de gêne et de complicité. Je l'embrasse. "Désolée, je dois partir, mais... merci. Et à très vite". J'ajoute un clin d'oeil à ces mots, puis le laisse là.
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