La colline de Mamaïev
Ce vol initialement
prévu pour une durée
incertaine semblait, pour nous,
le seul véritable endroit clos.
C’était une manière simple
de sonder, sur notre siège,
nos pensées,
et l’arrêt permanent de se soucier de nos
divers va-et-vient
d’envies quotidiennes.
Nous n’avons rien de plus
à vous raconter de plus
idiot et d’aussi simple.
Ou si ….
Sous une belle feuille sous forme
de plume sensée et de vers poétiques,
la bonne température enlaçante
d’un été sans orage
répandait notre puissante passion
des mots uniformément sur
la blanche note de notre imagination.
Elle se mélangeait en pure
synthèse noire sur blanc
d’assemblage d’idées
pour une écriture autant affirmée
et en marche vers l’hiver.
Il était de même avec l’âme
d’une incroyable et sifflante peine.
Elle se laissait
portée dans
l’abîme des eaux d’un ciel obscurci.
Le sel pénétrait dans
de grandes caisses tanguant
et chavirant où l’on
retrouvait nos pleurs au
sommet des bords, composés d’un
liquide d’étoile et d’une
puissante nostalgie d’un bel espoir vert naissant.
Notre unique solution,
c’était la bonne fugue
et une incroyable autodétermination
des émotions jamais
vraiment vérifiables.
Nous éprouvions un fascinant,
si radical et intensif regard porté
en nous.
Il enraillait vivement notre puits
d’énergie en amertume
dans nos cinglants revers
contre un adversaire, l’ennemi de notre révolution,
plus fort et d’un ton trop victorieux.
Notre état personnel était
une belle envolée et un si
rouspéteur de bec à geindre.
Nous savions désormais nous rendre
au cimetière de notre douillet plaisir
à nostalgie, se lamentant sur le
sort de nos fabuleux poètes
à jamais éternels.
Notre force, nos biceps
nous rechignaient
à ses limites et faiblesses. Se sentir énervé
de voir s’amuser
cette petite foule insouciante
devant leurs maudits postes de télé
ne menait à aucun résultat véritable.
Épuisés et vraiment inquiets,
nous guidons sur cette route,
oh toujours de nuitée.
Reprenons en se munissant
de repères, oh combien collectifs, solidaires
et de peur pour eux :
Face à notre union manifeste aux lois,
elle nous mettait au pied d’une menace réelle.
De leurs règles hautement débattues
devant la place publique ou devant un parlement,
notre simple amusement mesuré
par notre joie et l’amour
tombait dans un tonneau
plein de larmes gémissantes.
Nous voulions rajouter que
notre rire s’échouait dans notre déprime,
telle la retombée d’un imposant marteau,
celle-là de la bonne décadence déchirante,
de maints solitaires au moral très bas
sans but et projets de vie.
Cette Patrie agit ainsi
comme
un puissant ricanement dans son entonnoir,
envers nos propres libertés,
visuellement frappantes et de méprise
absurde.
Nos parfums et odeurs, probablement
communs, ne nous protègent plus
de leurs barrières d’avant, souvent trop
eux-mêmes désorientés
pour remettre un coup
à la fourmilière de ce mal en
constante évolution.
Elles font preuve de trop de
neutralité face à cette
tension du haut vers le bas
et si interne, noire et mauvaise,
oh sûrement, pendante pour l’avenir.
Le haut commandement de cet État normatif
redéployait son vent de fracas et d’ennui
avec son passé solide et impétueux
ni plus ni moins trompant vraiment
nos faiblardes identités collectives
pour nous
placer dans de captives cages de conformisme.
Cette toute petite parcelle
de nationalisme forcé
par un manque de nos décisions
électives et constructives
piétinait sur notre poitrine
son programme abject.
Par ses délicieux étaux à métaux,
telle une prison
de verrous psychologiques,
elle parvenait à nous faire castrer
dans l’obéissance désarmante de nos âmes
avec l’armée pour délier
toute contestation trop libertaire.
Ton virevoltant plein air
à t’époumoner de chaleur
et de froid,
c’est terminé et bien terminé.
Ton gardien de peu de foi,
en soi, ta maîtresse nation,
allaient contrôler les agissements
d’aller-retour au détour des loisirs,
affirmant ceux qu’elles décideraient
te dire comme impropre à la cause.
Elle mettait, à nouveau,
le feu dans ses fumées et ses cendres
de nos politiciens girouettes,
à la rescousse de leur main d’homme complaisant,
nos banques, nos commerces,
nos innombrables parterres d’orties
platement séchées.
Cela ne se faisait sûrement pas
aux temps gratifiants
de notre vigoureuse stature passée
Ou cette petite duperie administrant
se stoppera dans ses manigances,
si ce n’est
Qu’elle te forcera à te soumettre
de raison ou de violence
pour porter
ta lourde croix de bataille à l’instar du
Kourgane de Mamaïev où la dingue Patrie
t’empoissonne de tous ses gaz
T’enferme dans l’homme moyen,
qui ne se lamentait journalièrement
que de ses terres fertiles, qui vilipendait
sans aucune aide
à crier au loin aux loups,
pour une survie et son auto- mutilation.
Dans tes propres murs jusqu’un au-delà
De tes seuls moments
de fête de vie tranquille et confortable,
vas- tu servir… ? Parce que…
Méditons, car…
Jamais, oh vil terreur, oh malheur !
Oh douleur, oh mama… mia et ainsi de suite !
Très Sainte Vierge porteuse !
Que le ciel me fasse hurler dans ses seaux !
Que la résistance de Kourgane fut
si héroïque !
Des batailles sombres
furent aussi givrées et funestes.
C'est un fait vérifiable prononcé,
un subtil poignard
douloureux et si meurtri
dans le dos même de l'homme civique
de Volgograd et consorts.
De leurs imposantes artilleries,
les commandants des terroristes nazis
s’attaquèrent sans grande envergure
à la Grande Russie,
à cheval entre sa vie mondaine
et son passé de tsar impérial,
Les Allemands
commandèrent une des plus
Importantes batailles du siècle passé,
celle qu'on essaye
de ne plus reproduire,
par des avancées sans retour
dans des techniques modernes et mondiales.
Mais la bataille de Stalingrad en demeura
un bastion de ladite
résistance d'un monde
obnubilé par l'Est
et en perte d'identité.
Nous sommes en août 1942,
et les Allemands forts
de leurs torses triomphaux,
rejoignirent les bas de la colline de Volgograd
dénomination moderne
Oui, avant Volgograd
et Stalingrad,
elle s’appelait la Tsaritsyne,
petite populace d’une Patrie
criarde, hurlante
et aux abois du loup aux yeux méchants.
Pendant de longs mois, la colline de Mamaïev
surplombant la ville historique
fut son propre tombeau,
sa propre dévastation exécutant
34000 jeunes soldats des deux fronts.
Tchouikov, le général, résista
aux assauts ennemis
fort heureusement.
Et il déclara la colline à la Patrie mère
en ce lointain mois de février 1943.
Jamais, oh jamais, la Russie
n’avait subi de tels féroces
assassins
sur son sol
fourmillant du front occidental.
Pourtant, de cette inéluctable bataille,
elle se redressa
comme un seul homme,
pour éliminer, par la suite,
les pions nazis,
au service du Führer,
ce qui fut un long
très long débat de légitimité.
Des années se sont écoulées
pour voir se dresser
au sommet de l’esplanade,
une commémoration
aux soldats,
malheureusement disparus,
et, par ailleurs, braves.
On y retrouve encore aujourd’hui
des fragments d’os
et des bouts de métal pour les curieux
fervents d’histoire
et de leçons.
C’est un complexe
qui a vu le jour,
remémorant
un tout univoque : un nom d’une bataille
— Stalingrad,
qui rappelait combien les forces russes
dans cette cité
ont subi
la haine face à l’envahisseur
qui n’en démordait pas.
Les héros se célèbrent toujours aujourd’hui,
et c’est un grand Plaisir
de les voir pleurer
au sommet de cette butte.
Ne nous renfermons pas
trop inutilement dans le souvenir
des régiments statiques et tombés
pour notre salut commun, notre bien
à tous et notre santé.
Unissons-nous
sous une bannière verte
d’une humanité insouciante,
collective et heureuse.
Et combattons sans rancune,
sans demi-mesure, sans mâcher
nos mots injustes et acerbes,
avec courage et grande autorité,
les dérives du pouvoir, car
cela peut se produire
maintenant et là,
à chaque instant,
dans chaque partie du monde,
notre vil désespoir.

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