Nous sommes enfin arrivés au troisième mois. Le mois de la première échographie, certes, mais aussi celui du test de trisomie 21. Encore deux étapes à franchir.

Heureusement, sur ces deux points, tout va pour le mieux. Les résultats nous placent dans la tranche la plus basse en termes de risque de trisomie, et l’échographie révèle un fœtus parfaitement formé.

Pourtant, c’est maintenant que les pensées sombres commencent à s’immiscer.
Je me mets à réfléchir à tout ce qui pourrait mal tourner :

• une fausse couche,
• un divorce,
• une malformation,
• un handicap,
• un accident.

J’imagine tellement de scénarios que j’en arrive à anticiper même l’improbable :
me faire poignarder au ventre — un événement dramatique qui s’est produit dans une série télévisée.

C’est dire à quel point je me prépare à toutes les éventualités.

Je veux pouvoir faire face quand le désastre nous frappera.

Car à cet instant précis, j’en suis convaincue : quelque chose va forcément mal se passer. Il y a toujours quelque chose qui déraille.